
Autres informations / 28.08.2007
Le grand portrait : emmanuelle bour
La fin de l’année 2007 est riche en échéances.
Outre la question “bruxelloise”, nous pensons bien sûr aux élections à France
Galop et à la succession de Louis Romanet. En cette veille de rentrée, nous
avons souhaité vous présenter les deux personnes qui formeront un tandem à la
direction générale de France Galop : Emmanuelle Bour (que nous vous présentons
aujourd’hui) et Thierry Delègue (dont nous publierons le portrait demain).
Si Emmanuelle Bour Poitrinal est une femme qui
monte, elle le doit largement à l'effet de surprise qu'elle sait provoquer.
Après des études à « l'Agro », et plus d'une vingtaine d'années aux Haras
nationaux (qu'elle a fini par diriger), elle a été choisie par Edouard de
Rothschild pour assumer, avec l'aide de Thierry Delègue, l'impossible
succession de Louis Romanet à partir de l'année prochaine. Cette annonce avait
provoqué un choc dans le milieu plutôt conservateur et «masculin» du Galop, qui
ne donnait que peu de crédit à cette nomination. Quand la future Directrice
générale a débarqué à France Galop un matin d'avril, tout le monde l'attendait
au tournant. « France Galop est une grande maison, et j'ai commencé par faire
un tour de piste général, rencontrant un maximum de gens, visitant les sites et
les services, prenant des points de repère. J'ai été impressionnée par la très
grande technicité des individus tant sur le terrain que dans les services plus
administratifs. » En un mot, elle a été bluffée par ce qu'elle a découvert «
derrière le rideau », pour reprendre son expression. Cette prise de contact l'a
pleinement rassurée quant à sa volonté d'intégrer la société-mère, et quand on
l'interroge sur ses motivations, elle s'enthousiasme en précisant « qu'il
s'agit d'une formidable opportunité d'évoluer dans le segment le plus pointu de
la filière cheval. » Et de citer volontiers les paroles de Jean-Luc Lagardère :
« Le pur-sang, c'est la F1 du cheval ! ». Depuis le printemps, on la voit dans
tous les lieux du Galop, comme s'il s'agissait de rattraper le temps perdu. Et
si elle consacre tant d'instants aux uns et aux autres, « c'est parce que ce
milieu est très exigeant : il y flotte une culture associative qui veut que
chacun ait son mot à dire et qu'il réclame à juste titre beaucoup d'attention.
» Cette posture de la nouvelle venue a séduit ses interlocuteurs, qui déplorent
parfois une certaine forme d'autoritarisme au sein de l'Institution. Il n'en
demeure pas moins qu'Emmanuelle Bour avoue avoir encore beaucoup à apprendre,
notamment sur les relations entre les courses et le jeu, et sur le domaine
qu'elle qualifie elle-même d'économique : « J'ai clairement été engagée pour
m'occuper en priorité des problèmes économiques et politiques, et j'arrive dans
la conjoncture extrêmement tendue qu'impose la Commission de Bruxelles. » Elle
déplore l'agression dont est victime le système français, tout en avouant qu'on
ne peut se soustraire à l'ouverture économique et à la dimension européenne -
qu'elle comprend et qu'elle encourage. Elle s'attend à deux mois de travail et
de négociations intenses pour que l'Institution des courses parvienne à un
compromis satisfaisant avec la Commission et les partenaires concernés.
Cette période
cruciale ne fait pas peur à Emmanuelle Bour, qui préfère rebondir positivement
: « L'ouverture qui se profile nous oblige à réfléchir sur la vocation et le
rôle de France Galop, qui ne peut rester figée au sein d'un monde qui change.
En particulier, le souci prioritaire est celui de l'avenir de la filière
économique qui est en jeu dans les recompositions futures. Je crois qu'il faut
absolument élargir le champ de France Galop qui, au-delà de son rôle
réglementaire et technique, doit se préoccuper des dimensions économiques et
sociales de notre activité. ». On le constate : Emmanuelle Bour part en guerre.
Et dans son combat, pas question d'évoquer un quelconque handicap lié à sa
condition de femme : « En période de changement, un regard différent et
complémentaire est certainement un atout et je vous rappelle que l'ouverture
est une idée qui se dit au féminin ! »
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