
Autres informations / 29.08.2007
Le grand portrait : thierry delègue
La fin de l’année 2007 est riche en échéances.
Outre la question “bruxelloise”, nous pensons bien sûr aux élections à France
Galop et à la succession de Louis Romanet. Pour que vous puissiez mieux
connaître le tandem qui lui succédera, nous vous avons présenté hier Emmanuelle
Bour ; place aujourd’hui à Thierry Delègue.
Tout le monde sait que Thierry Delègue est un
homme discret, trop discret. Connu et reconnu pour sa maîtrise des sujets
techniques des courses et de l'élevage, il l'est moins pour ses analyses
prospectives. Qui sait, par exemple, que c'est lui qui a convaincu Jean-Luc
Lagardère de la nécessité d'une piste artificielle pour créer un meeting
hivernal à Deauville ? Il est clair que sa réserve naturelle ne le sert pas au
sein d'un système où ceux qui occupent bruyamment le devant de la scène
monopolisent l'attention. À la base des principaux dossiers de l'Institution,
Thierry Delègue est l'indispensable cheville ouvrière de France Galop, sa
présence solide permettant à sa camarade de promotion à «l'Agro», Emmanuelle
Bour, de former avec lui un tandem crédible. Quand l'idée de cette équipe prit
corps, Thierry, dont la réflexion s'insère dans un cadre d'ouverture mondiale,
décida d'enrichir ses analyses en parcourant le monde hippique des Etats-Unis à
l'Asie. Il en est revenu avec beaucoup d'idées et quelques convictions dont il
nous a fait part. « En premier lieu, ce qui me préoccupe est l'attrait des
courses, et il me paraît acquis que cet intérêt est lié à l'existence de
«champions», dans chaque catégorie. Seuls l'exploit et l'excellence captivent
les foules. Alors que, dans le monde entier, les courses souffrent de leur
tendance à la banalisation, à la monotonie, il me paraît indispensable de
promouvoir toutes sortes de challenges et de défis. » Voilà un discours radical
et novateur auquel les habituels responsables ne nous ont pas habitués. Pour
confirmer et matérialiser ses desseins, le responsable des courses nous a
confié qu'on s'acheminait, dans le cadre du grand weekend de l'obstacle, vers
l'inscription d'une course de haies dans un challenge anglo-français. Bref, il
veut promouvoir des champions, rallier ainsi du public, à l'image du concept
intéressant mais peu adapté aux courses européennes des «World Series».
Le rôle de sa Direction, qui compte 327
collaborateurs soit 84% des effectifs de France Galop, doit à ses yeux toujours
évoluer vers une ouverture plus grande, en changeant son image d'administration
trop tatillonne. Après le premier pas qu'a constitué la création du Département
Propriétaires début 2006, il a voulu marquer d'un symbole fort cette
orientation en souhaitant que lui soit directement rattachée la nouvelle
Direction des Relations extérieures. Chargée plus particulièrement des
relations internationales et du développement du propriétariat, cette direction
a aussi vocation à jouer l'interface entre les membres de France Galop et les
autres Directions. La présence sur le terrain, la volonté d'écoute et la
disponibilité des membres de cette équipe sont les maîtres mots de Thierry à ce
sujet : « Nous sommes au service de nos membres et nous devons les accompagner
dans leurs diverses démarches : recrutement, accueil, gestion comptable ou
technique. L'esprit Club doit s'imposer ! » D'autre part, il désigne une
priorité politique : améliorer la transparence de nos courses. « Nous souffrons
à France Galop d'une communication encore insuffisante envers le public et les
professionnels. La transparence est devenue une nécessité absolue. Dans notre
monde moderne surinformé, il faut expliquer pour convaincre et le faire vite.
Pour prendre un exemple pratiqué avec bonheur à Hongkong, je compte proposer
d'instaurer une mini-conférence de presse à l'issue de chaque réunion France
Galop, avec un commissaire et le directeur de réunion qui répondront aux
questions des journalistes. » Là encore, celui qui passe pour être timide prend
ses nouvelles responsabilités par les cornes, mettant en avant l'expérience
acquise dans l'ombre de Louis Romanet, longue période d'incubation
indispensable au patron qu'il devient. « La lisibilité des courses est
indispensable et je suis très séduit par les procédés virtuels de suivi des
concurrents utilisés à Keeneland et Woodbine » ajoute notre interlocuteur.
« Mais ne concluez pas que l'étranger fait tout
mieux que nous, précise-t-il. L'autodénigrement est un sport national
parfaitement injustifié ! Nos courses et notre organisation sont d'un
remarquable niveau, quasiment inégalé dans le monde. Dans le concert européen
et mondial d'évolution des courses et des paris, qui représente à mes yeux une
formidable opportunité de développement, la France occupe une position très
favorable et porteuse d'avenir si nous épousons les bonnes directions. En
particulier, le mutualisme au niveau du jeu me semble être une exigence absolue
car seule la pratique du pari mutuel est garante de confiance, d'équité, de
contrôle, de transparence des paris. Nous ne sommes pas un casino, où les
parieurs jouent contre une entreprise profitable qui les assèche. Nos parieurs
jouent entre eux sur une compétition sportive que nous organisons. »
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