
Autres informations / 09.10.2007
La princesse mandesha tire sa révérence
LES SUITES DE L’ARC DE TRIOMPHE
Il fallait s’y attendre, et aucun lecteur de
JDG ne sera étonné par la nouvelle qui a été confirmée aujourd’hui : Mandesha
rentre au haras.
Elle n’était plus l’époustouflante pouliche de
2006 qui a réussi un « coup de trois » magique : Astarté-VermeilleOpéra. Trois
Gr1 qu’elle survola de toute une classe. Disons-le clairement, l’année
dernière, à partir de l’été, Mandesha a été magique gagnant chaque fois sur une
simple accélération progressive ces 3 Gr1 qui sont parmi les plus diffciles à
accrocher. Sa domination était telle qu’elle s’est permis le luxe, un peu comme
Manduro cette année, d’ignorer les distances, remportant ces courses prestigieuses
sur 1600m à Deauville, puis sur 2400m dans le Vermeille, puis enfin sur 2000m
le jour de l’Arc ! Il fallait une princesse pour Zahra et elle l’était, par sa
classe pure, par son accélération dévastatrice, par son modèle impressionnant
qui lui donnait cette allure de mâle dominant.
Quelle était sa distance préférée ? Question
pas facile. L’éleveur répondrait sans hésiter le mile. En effet, son père Le
discret et excellent étalon Desert Style (Green Desert) tenait difficilement le
mile, mais on remarque que certains de ses meilleurs produits tiennent bien
au-delà comme Next Desert, vainqueur du Derby allemand. Cependant, de ce côté,
indéniablement c’est la vitesse qui prime. Quant à la mère Mandalara (Lahib),
difficile de se prononcer : elle n’a couru et gagné qu’une fois sur 1900m à
Chateauroux, remportant à la peine d’une courte tête cette course sans
signification. Cependant ses frères Mandilak et surtout Manndar (Doyoun)
tenaient 2000m. Christophe Soumillon qui adore cette Mandesha nous a déclaré
sans hésiter « qu’elle lui semblait être plus à l’aise sur 1600m », sans doute
l’éblouissement de l’Astarté.
Reconnaissons que Mandesha témoigne d’un
syndrome (sans doute naturel) qui affecte les très bonnes pouliches de courses
qui restent à l’entraînement à 4ans sur la base des exploits réalisés à 3ans.
Sans faire référence à une statistique laborieuse à établir, les entraîneurs
chevronnés savent que l’on retrouve pas toujours sa championne, en tout cas
très rarement dans le premier semestre de l’année de 4ans. Il nous semble, hélas,
que c’est cette règle jamais démontrée, qui est venue à bout des bonnes intentions
de l’entourage de cette fabuleuse performer. Disonsle abruptement : la Mandesha
2007 n’a jamais égalé celle de 2006, loin s’en faut. Certes sur le papier ses
performances semblent de très bonne facture : 1 victoire et 3 places de 2e dans
des Gr1. Après une victoire peu impressionnante dans le Corrida Gr3, elle a
accumulé d’excellentes places de 2e dans de prestigieux Gr1 comme le Grand Prix
de Saint-Cloud (1long1/2 derrière Mountain High), les Nassau St ( 1 long ½
derrière Peeping Fawn), le Foy ( 2 long ½ derrière Manduro). Hormis à
SaintCloud, nul déshonneur d’être défait par Peeping Fawn, la championne de
l’été en Grande-Bretagne, ou par Manduro, le gagnant moral de l’Arc de Triomphe
tant les lignes sont claires. Mais ce qui nous a chagriné dans les Nassau et le
Foy, comme à Saint-Cloud, Mandesha semble aller facile dans le parcours, elle
se rapproche comme pour manger Peeping Fawn à Goodwood, comme pour inquiéter
Manduro à Longchamp, et chaque fois elle coince, elle grimace. L’incontestable
Princesse semble ne plus en vouloir, et ceci depuis le début de l’année, elle
n’a plus envie de se faire mal. Et c’est ce qui est souvent arrivé à certaines
légendes du Turf qui ont mal négocié le passage à la maturité.
On sentait Alain de Royer Dupré secrètement
inquiet pour sa championne tout au long de l’année. Finalement, après la leçon
du Foy et l’évidente mauvaise volonté de la star, on a essayé les œillères
australiennes qui ont fait merveille à l’occasion du travail du Mardi qui
précédait l’Arc. Munie de cet artifice, on avait retrouvé la Princesse et elle
fit une impression telle que l’entourage reprit l’espoir. Hélas, la coquine a
trompé son monde et elle sait désormais faire la différence entre la course qui
fait mal et la matin qui demeure amusement. Comme disent les vieux de
Chantilly, non seulement c’est une Princesse, mais désormais elle sait lire et
écrire.
C’est maintenant une autre histoire qui s’ouvre
pour la Princesse de la Princesse: celle de l’élevage, si passionnante. Quel
sire sera digne Mandesha ? Quand nous le saurons, nous ne manquerons pas de
l’annoncer à nos lecteurs : les stars comme Mandesha ne quittent jamais
l’actualité.
Vous aimerez aussi :

Les PP soutiennent le plan de la Fédération en faveur du bien-être équin
Les PP soutiennent le plan de la Fédération en faveur du bien-être équin La Fédération nationale des courses hippique développe une campagne d&rsquo...
30 janvier 2021
Un plan de bataille ambitieux pour gagner la guerre du bien-être
Un plan de bataille ambitieux pour gagner la guerre du bien-être En quoi consiste ce plan d’action opérationnel pour le bien-être équin ? Pierre Préaud et...
22 janvier 2021