
Autres informations / 21.02.2008
L'énigme nic coward
Toute
l'Europe se demande quelle mouche a piqué l'ancien chief-executive de la
Football Association anglaise qui est désormais le chief-executive de la
British Horse Racing Authority, la nouvelle structure dont se sont dotées les
courses outre-Manche.
Visiblement
nommé à ce poste pour ses bonnes relations politiques, contractées lors de son
passage dans le football, le nouveau venu dans le monde du cheval n'a pas tardé
à faire parler de lui dans les chaumières anglaises et irlandaises. En effet,
Nic Coward a déclenché une avalanche de réactions outrées suite à ses
déclarations assez paradoxales à l'occasion d'un meeting international en
Irlande à la fin Janvier.
Qu'a-t-il
déclaré ? Que « 40% des propriétaires de chevaux se fichaient du montant
des allocations qu'ils percevaient aux courses ». Dit autrement, que les
prix de courses n'avaient aucune importance, et que le monde des courses, trop
replié sur lui-même, n'avait pas pris conscience de cette réalité ! Le
bouillant jeune homme, et sa nouvelle équipe, ont l'intention de proposer un
nouvel état d'esprit et des directions inédites pour les courses anglaises.
À
ces déclarations intempestives s'est ajoutée l'annonce par le BHA de la
suppression de courses et de réunions pour l'année 2009, politique malthusienne
qui toucherait principalement les petits hippodromes britanniques.
Autant
dire que Nic Coward est devenu l'homme à abattre pour tous les professionnels
anglais qui sont outrés par une telle approche des problèmes rencontrés. Selon
certains confrères anglais, proches de la revue Pacemaker, Nic Coward
souffrirait du syndrome de l'outsider qui se doit de marquer sa présence en
véhiculant des réformes spectaculaires, venues d'ailleurs ! Il est vrai que le
nouveau chief executive connaît très mal les courses, et ses analyses
provocantes en témoignent.
Confrontée
à la réduction des ressources (baisse de la contribution du Levy, baisse des
recettes sponsors, de nouveaux bookmakers de moins en moins responsables),
l'Angleterre ne voit aucune sortie économique de la crise annoncée. Du coup,
Nic Coward, en bon politique, adopte le vieil adage : « If you can't solve
the problem, make the problem seems less », si vous ne pouvez résoudre le
problème, faites comme si le problème n'en était pas un. Traduction immédiate
par le nouveau chef : les prix de courses n'ont pas d'importance !
Cela
dit, la racine de sa réaction tient au fait que les Maktoum et affiliés fournissent
l'essentiel des jeunes chevaux à l'entraînement, et que ces écuries sont effectivement
en croissance, indépendamment du niveau des allocations. Cependant, il ne faut
pas oublier que les 2% de chevaux supplémentaires en 2008 à l'entraînement,
invoqués par Coward, sont l'effet mécanique de la surproduction européenne
comme le lui rappelle le Daily Mail. Les propriétaires forment deux groupes
hétérogènes en Grande-Bretagne : une poignée de mécènes arabes constituent les
40% évoqués publiquement par Nic Coward, le reste, majoritaire, formant ceux
qui se meurent, faute de retour et de plaisir. Comment peut-on implicitement
assimiler les propriétaires anglais de base à la famille régnante de Dubaï ?
Comment le chief executive peut-il être aussi superficiel et ne pas réaliser
que les courses anglaises ne doivent leur survie actuelle qu'à l'activité
débordante des Maktoum. Sans Dubaï, et leurs ramifications, les courses anglaises seraient dans l'état où elles
étaient dans les années 1970, c'est-à-dire moribondes. Les Maktoum ont sauvé
les courses et l'élevage britannique, et… Newmarket.
Nic
Coward ferait bien d'apprendre l'Histoire et de recadrer sa perspective : la
vérité qu'il énonce est celle des Maktoum. Elle devient erronée dès qu'on
l'applique au propriétaire de base qui, lui, se trouve obligé de faire ses
comptes, et ceux-ci sont désastreux. Nombre de ces propriétaires, grâce à Equidia,
caressent désormais l'idée d'avoir une écurie en France où la donne économique,
sans pour autant être rentable, est bien meilleure que de l'autre côté du
Channel. N'oublions jamais que l'ex-patron des courses anglaises, Peter Savill,
qui avait tout compris, a bataillé ferme, mais sans succès, pour changer la
donne économique anglaise ; hélas, les Books ont eu raison de sa ténacité
et Peter Savill a abandonné un combat qu'il juge désormais perdu…
Mais
il y a plus grave dans les errements de Nic Coward : ses déclarations supposent
que les courses sont un « sport », déconnecté d'une filière
économique avec des individus qui y travaillent. Il veut traiter les courses
comme l'expression d'un mécénat moderne, alliance bien improbable des
propriétaires de mille et une nuits et d'entreprises multinationales à la
recherche de glamour. Alors que la merveilleuse ressource des courses anglaise
et irlandaise tient au fait qu'elles font partie de la culture des prospères,
bourgeois en voie d'anoblissement par les signes extérieurs de la richesse. Nic
Coward, obsédé par le football, croit à l'alliance de Orange et de Abrahmovitch
(l'oligarque russe de Chelsea), il croit à la possibilité de nouvelles
ressources oubliant que Vodafone n'a rempilé que pour une année à Epsom, et
ceci à la dernière minute. Alors que la solution est devant sa porte, que les
propriétaires sont là et qu'il suffit de leur éviter de perdre trop d'argent
dans les courses, pour que ceux-ci acceptent de réinvestir. Au lieu d'innover
pour exploiter sa propre richesse, Coward rêve à l'improbable convergence des
tapis volants de l'Est. Il s'y égare.
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