
Autres informations / 30.08.2008
Haras du quesnay : une si longue histoire…
LES ÉTALONS
FRANÇAIS N’ONT PAS LA COTE QU’ILS MERITENT
L’élevage est le sujet sur lequel on attend le plus Alec
Head.
Quand il dit : « Le drame, en France, c’est qu’il n’y a plus
de gros éleveurs. Que reste-t-il ? L’Aga Khan ? Etreham ? Le Quesnay ? On nous compte
sur les doigts d’une main. », ce n’est pas « attaquer » les éleveurs aux
effectifs moins nombreux, mais faire cette constatation purement économique : «
Pour avoir des étalons, il faut des éleveurs ; et pour avoir des étalons de
premier plan [ce qui sous-entend des étalons chers, NDLR], il faut avoir de
grands éleveurs, qui ont les moyens d’investir dans des saillies de ce type. Or
en France, ce n’est pas le cas. Il est donc tout à fait logique que nos
meilleurs mâles soient fréquemment vendus à l’étranger… »
Quand on lui fait remarquer qu’Anabaa est considéré comme un
grand étalon, il tranche : « Anabaa n’a pas la cote qu’il mérite. Certains
disent qu’il ne fait que des femelles : et Anabaa Blue ? Et Rouvres ? Et le
nouveau 2ans de l’Aga Khan, qui a gagné les Futurity Stakes en Irlande ? C’est
dommage qu’on ne donne pas plus de chances à nos étalons. Moi je les soutiens.
Cette année, j’ai envoyé quatre juments seulement à la saillie à l’étranger,
parce que j’ai des parts de Motivator et d’Act One. »
Mais tout n’est pas noir pour autant : « Le point positif,
pour l’élevage français, c’est la nette amélioration de notre parc de
poulinières. On l’a d’ailleurs bien vu lors des ventes d’août, dont le
catalogue était excellent. »
Le catalogue était peut-être excellent, mais la plupart des
gros numéros étaient issus d’étalons étrangers… « Les trois-quarts des éleveurs
font naître dans une perspective commerciale. Il est donc logique qu’ils
aillent à des saillies en vogue. Quand on élève pour courir, pour rechercher le
résultat en course, on fait ses croisements de manière différente, dans une
pure perspective d’amélioration et de sélection. »
DES VENTES TRES CORRECTES
Dix jours après la fin des ventes de yearlings à Deauville,
Alec Head dresse un petit bilan. « Nous ne pouvons pas nous
plaindre, car nous avons fait des ventes très correctes. Evidemment, avant la
vente, on croit toujours aux miracles… »
Les yearlings du Quesnay font-ils des prix plus modestes
parce que les acheteurs se méfient d’Alec Head, qui ne sélectionnerait que les
mauvais ? « Je ne suis pas si malin que ça ! sourit Alec Head. Cette année,
Eric Hoyeau est venu faire lui-même sa sélection parmi tous mes yearlings. Je
dis bien TOUS mes yearlings. »
Au total, le haras du Quesnay a réalisé un chiffre
d’affaires de 1.449.000€, mais son top-price (340.000€) est finalement un
rachat… Il s’agit du frère de Full of Gold (Gold Away) et de Fuissé (Numerous)
par Numerous nommé Flagstaff. « Ma fille « pleurait » pour que je le reprenne.
Si elle n’avait pas été là, je ne l’aurai pas racheté. Mais s’il galope, c’est
elle qui aura raison ! »
LES DEUX CÔTÉS DE L’ATLANTIQUE
Europe/Etats-Unis : Alec Head a été un acteur des relations franco-américaines
dans le pur sang. Là-bas, il tour à tour a acheté et vendu de grand(e)s
champion(ne)s. On pense à Lyphard, Riverman, Pistol Packer, Ravinella, Matiara…
Cela n’a d’ailleurs pas échappé à nos amis d’outre-Atlantique, puisqu’il est le seul Européen à avoir été élu au Thoroughbred
Club of America (1989). Aujourd’hui encore, c’est une fierté pour un homme qui
a pourtant connu tous les honneurs. Lorsque nous l’interrogeons sur les
rapports entre les deux continents, il explique : « Les Américains font des
chevaux très costauds, beaucoup plus que les nôtres. Leurs pistes sont dures et
leur organisme doit être extrêmement résistant… Mais du coup, ils ont aussi
recours à la médication. Chez moi, le vétérinaire ne venait que lorsque je
l’appelais, ce qui est l’habitude en France. Aux Etats-Unis, les vétérinaires
sont dans les barns tous les jours, sans que l’entraîneur ne se mêle à cela ! »
La lutte contre le dopage, lancée récemment aux Etats-Unis,
va-t-elle porter ses fruits ? « Ils prennent des mesures en ce moment. Cela
dit, malgré leur rapport aux médications, ils ont eu d’excellents chevaux, je
pense spontanément à Cigar et à Secretariat, mais il y en a bien d’autres. J’ai
aussi acheté des chevaux provenant de leur élevage comme Matiara (Bering) qui
remporta notamment la Poule d’Essai des Pouliches (Gr1), mais qui a terminé sa
carrière de la pire des manières. Elle s’est fêlée la hanche dans les Beverley
D Stakes (Gr1) et un bout d’os lui a tranché une artère. Montée dans le camion,
elle y est morte. » Les aventures d’Alec Head, heureuses ou malheureuses,
pourraient durer des jours entiers.
LA MACHINE À CUIRE LE FUMIER
On connaît l’histoire du fumier dans les écuries de courses.
A une époque, le fumier se vendait. Puis on l’offrait. Et
désormais, il faut payer pour qu’on vous l’enlève. D’où les projets de
traitement du fumier qui se sont développés dans l’aire de Chantilly et dans
celle de Maisons-Laffitte. Au Quesnay, Alec Head a investi dans des fours
spécifiques, qui cuisent et réduisent le fumier des chevaux à l’état de
compost. A la sortie du four, les restes de fumier ressemblent à des brins de
tabac. Cette matière est ensuite répandue dans les champs, où elle devient un
engrais de première qualité.
LA SALERS, L’AUTRE PASSION
La passion est quasiment la même. Lorsqu’on interroge
Alec Head sur son effectif de bovins, de race Salers uniquement,
c’est le respect et l’enthousiasme qui s’invitent. Pourtant le patron du
Quesnay avoue, modeste : « J’ai un responsable de mes bovins – M. Corneville
(sic) – extraordinaire. Il a un grand amour pour ses bêtes, et les reconnaît
toutes individuellement. Je ne sais pas comment il fait : moi, j’en suis
incapable ! En fait, il est un peu comme moi avec mes chevaux… »
Le cheptel de Salers se compose aujourd’hui d’une
soixantaine de vaches auxquelles il faut ajouter les veaux, génisses, broutards
et six taureaux. Au total, cela donne un troupeau de 162 têtes. « Les gens sont
parfois surpris de voir ensemble nos chevaux et nos bovins.
Mais ils s’entendent très bien et je n’ai jamais eu de
problème de cohabitation entre eux. »
En circulant dans les allées du Quenay, Alec Head arrête son
véhicule et nous désigne un taureau, dans un pré en bordure. Campé derrière le
portail, il fixe avec persistance deux vaches, à l’entrée du pré placé en
vis-à-vis. « Regardez ! Il aimerait rejoindre ces deux « dames ». Il pourrait
certainement forcer le portail mais cela n’arrive jamais. Les bêtes sont
toujours très calmes chez moi. » Effectivement, le taureau est massif et
puissant. On imagine sans peine qu’il puisse renverser d’une simple pichenette
de la tête le portail placé à quelques centimètres de ses naseaux.
ELLE S’APPELLE MARASQUINE
La Salers n’est pas la race de bovin français de plus grande
taille. Dépassée en la matière par la Rouge des Prés (ex MaineAnjou), la Charolaise
ou la Blonde d’Aquitaine, elle n’en constitue pas moins une race appréciée pour
la qualité de sa viande. Alec Head est devenu un éleveur réputé dans la grande
famille des Salers. « Je vends aussi des reproducteurs (taureaux et génisses,
ndlr). J’ai participé avec succès à certains concours et je prends toujours
plaisir à aller aux rassemblements de Salers dans le Massif Central. Il faut un
bon coup de fourchette là-bas… » Dès que l’on parle de concours au Quesnay, un
nom circule sur toutes les lèvres : Marasquine. Même Camille Vercken, en charge
la promotion des Etalons, la reconnaît entre toutes. C’est un peu leur «
Ivanjica » des Salers !
À L’ORIGINE DES SALERS AU QUESNAY
C’est la rusticité qui caractérise le mieux la Salers. Il
s’agit d’une race polyvalente au gabarit moins impressionnant que la Rouge des
Prés, clairement destinée à la production de viande, ou encore à la
Prim’Holstein, véritable usine à lait. Originaire du Massif-Central et du
village éponyme de Salers, cette vache « rouge » aux longues cornes est réputée
pour sa facilité de vêlage, son aptitude à l'allaitement et son bon caractère.
C’est à la toute fin des années 80 qu’Alec Head a opté pour cette race. Un peu
par accident.
« J’avais eu avant des charolaises mais les vêlages étaient
difficiles et il fallait souvent avoir recours aux césariennes. La Salers,
elle, fait toute seule. J’ai acquis mes premières Salers chez un voisin qui
vendait tout son troupeau. J’y suis allé un peu par curiosité, en demandant à
me faire accompagner par un bon connaisseur des bovins. Finalement j’ai tout
ramené au Quesnay ! »
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