
Autres informations / 08.04.2009
Jour 2 le réalisme tardif et spécifique de keeneland
Un "monde
différent"
Le Directeur des ventes de
Keeneland, Geoffrey Russell, s'est montré cette fois-ci réaliste et il était
temps que le discours officiel colle aux réalités économiques. En effet, les
chiffres des moyennes ne sont pas catastrophiques à l'issue de ces deux jours
de la breeze-up de Keeneland, avec une baisse de 16% du prix moyen, mais la
vérité du marché dépasse la référence habituelle aux moyennes. Le signe le plus
évident du manque de profondeur du marché actuel du pur sang est fourni par le
nombre d'animaux vendus rapporté aux inscrits : 216 inscrits et seulement 117
présentés, et sur ces 117 courageux seulement 66 vendus. Ce qui signifie que le
marché, même en baisse, ne peut absorber que 30% des candidats potentiels aux
enchères. Du coup, Geoffrey Russell a résumé la situation avec une sentence
philosophique : « C'est un monde totalement différent que connaissent actuellement
les ventes de pur-sang ».
Un marché "rétréci"
Puis Geoffrey Russell a
enchaîné avec des phrases d'économiste, dissertant sur la microéconomie du pur
sang inscrite dans la macroéconomie générale, cette dernière étant en
"récession" aux Etats-Unis alors que suivant ses propres paroles,
elle serait en "dépression" en Europe ! Peu importe ces digressions
et ce vocabulaire élastique, les dirigeants de Keeneland reconnaissent
courageusement la crise économique mondiale, et avouent que le micro monde du pur
sang est affecté, ce que chacun sait depuis septembre 2008, date du krach
financier américain. Selon Monsieur Russell, les prix moyens baissent, mais
résistent en même temps, ce qui est exact. Et il caractérise l'évolution
néfaste du marché des chevaux de course d'une façon pertinente en précisant
qu'il s'est rétréci. La demande étant faible, l'offre s'adapte en désertant le
marché pour les sujets incertains ou critiquables.
Keeneland bousculé
Trois remarques suite à ces
justifications :
1) Ce trait du
"refus" du marché est typiquement américain, du fait des conditions
de ventes à Keeneland qui sont très défavorables pour les chevaux rachetés, ces
derniers étant redevables d'une commission de retrait de 5% par rapport au prix
de rachat, ce qui n'est pas le cas en Europe.
2) Les résultats des
breeze-up de Keeneland n'ont jamais été très bons, les ventes de 2ans montés
étant la spécialité des États "chauds" que sont la Floride et la
Californie, monopole qui n'a jamais admis par le grand établissement du Kentucky.
Pour s'en convaincre, il suffit de constater que le ratio catalogués/vendus
était déjà préoccupant en avril 2008 !
3) Le redressement offensif
de Fasig Tipton, racheté par les intérêts de Dubaï, et les bons résultats
conséquents de Barretts, n'ont fait que souligner la position de rentier des
éleveurs du Kentucky qui ont assis leur formidable croissance opérée depuis
1980 sur les grandes écuries multinationales principalement basées en Europe.
Quand celles-ci contournent le Kentucky, les difficultés surgissent et
s'amplifient localement.
Un marché mondial baissier,
mais résistant
Objectivement, la situation
du marché des chevaux de course à l'échelle mondiale est quasiment identique
dans la plupart des places significatives :
un marché en recul normal
dans un contexte économique de crise ;
la baisse est en moyenne de
l'ordre de 30% par rapport à 2008, qui était une année en progression sauf à la
fin ;
ce marché n'est pas impacté à
100% par la crise dans la mesure où il est soutenu par les allocations
distribuées en course et qui n'ont guère baissé dans le monde en 2009 ;
le redressement du marché de
pur sang et des yearlings s'opèrera en phase avec celui des valeurs des actifs
boursiers, ce type de marché anticipant les fluctuations de l'économie réelle.
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