
Autres informations / 18.06.2009
Frauenfeld fête ses quatre-vingt-dix ans
par Guy THIBAULT, historien
des courses
Entre Saint Moritz, où les
premières courses sur le lac glacé eurent lieu en 1906, et Avenches (canton de
Vaud) qui a ouvert en 1999 un hippodrome sur un vaste centre équestre moderne,
la ville de Frauenfeld (chef-lieu du canton de Thurgovie), a concentré
l’activité hippique en Suisse pendant des décennies… depuis 1919.
Distante d’une quarantaine de
kilomètres de Zürich, Frauenfeld est proche du lac de Constance sur les rives
duquel se dresse le château d’Arenenberg qui conserve dans son musée (très
visité) le souvenir de Napoléon III qui y a passé une partie de son adolescence
avec sa mère, la reine Hortense. Napoléon III, le chef d’état ayant fait le
plus pour le développement des courses et de l’élevage en France. N’est-ce pas
sous le Second Empire que la France hippique s’est émancipée de son maître,
l’Angleterre ?
Le lundi de Pentecôte, 1er
juin, Frauenfeld célébrait les quatre-vingt-dix ans de son hippodrome. Après un
prologue consacré la veille et au cours de la matinée à un concours hippique et
à des épreuves d’attelage sur la pelouse, l’hippodrome offrait dix courses
(cinq plates, un steeple, un cross et trois aux trotteurs). Le public se rendit
en foule au rendez-vous proposé. 10 000 spectateurs – sans compter les toutous
tenus en laisse – , tous enchantés de participer à une fête parfaitement
orchestrée sous la
haute autorité de Christoph
Müller, président aussi cordial que dynamique. De la première à la dernière
course, on se pressait pour voir le spectacle, tout en se restaurant en
permanence, la bière et la “wurtz” (saucisse de veau) étant privilégiées. Les
courses à Frauenfeld, c’est la fête pro-
mise par les organisateurs et
escomptée par le public !
Chacune des dix courses a un
sponsor qui participe financièrement à sa dotation. L’épreuve vedette “Grande
course plate du lundi de la Pentecôte”, dont c’était la soixante-dixseptième
édition, bénéficiait même de plusieurs parrains dont deux français, Arqana et
le Haras d’Étreham. Dotée de
30.000 FS (19.800 €), cette
Listed Race a vu la victoire aisée d’Eiswind (fils de Monsun), entraîné par Guy
Raveneau et monté par Samuel Fargeat, deux Français. Vraie course, les 2.400
mètres menés à un train soutenu, comme en témoigne le chronomètre (bénéficiant
de l’exactitude suisse), 2’ 30’’ 4/10, alors que la veille, le Grand Prix de
Chantilly (Gr2) avait offert un spectacle minable, la même distance ayant été
couverte en 2’ 34’’ 6/10. Quatre secondes, à cette vitesse là, ce sont quelque
vingt-cinq longueurs ! Si le “Grosse Steeple-Chase” doté de 20.000 FS (13.200
€) fut gagné d’une tête par Plusvite, autre cheval allemand malgré son nom, le
cross-country (12.000 FS, soit 7.920 €) revint au français Négus des Mottes (fils
d’Useful).
A propos du “Grosse
Steeple-Chase”, disputé pour la première fois en 1920, il convient de signaler
qu’entre les deux guerres, il a été très longtemps la proie des chevaux montés
par des militaires suisses. Puis apparurent à son palmarès quelques cavaliers
français, tels Paul Péraldi (1947) et le capitaine Alfred de La Brosse (1955).
Après une période de vingt ans qui vit la mainmise des amateurs suisses emmenés
par Adolf Renk (quatre succès), les jockeys venus de France firent bonne figure,
principalement Bruno Jollivet (trois victoires).
Quant au “Davidoff 29, Swiss
Derby”, créé en 1981 et parrainé depuis 2002 par la célèbre marque de cigares,
ce sera dimanche 21 juin sa vingt-neuvième édition. Dotée de 100.000 FS (66.000
€), parée du titre Listed Race et bénéficiant du “PMU étranger”, cette course
est judicieusement programmée en l’absence de concurrence en plat à Paris et
attire donc depuis toujours de fines cravaches françaises. En tête de son
palmarès se classent Cash Asmussen (4 victoires) et Jean-Michel Breux (3
victoires), alors que Brigitte Renk (2 victoires) figure à la première place
des femmes. Côté propriétaires, Peter Baumgartner
– détenteur d’une importante
écurie en France il y a quelques années – l’emporte de loin avec cinq succès.
Chez les entraîneurs, le classement est dominé par l’omniprésent Robert Collet,
fort de six victoires dont la dernière acquise en 2000 par Tiger Groom, devenu
un talentueux sauteur, tout comme l’avait été Beyssac, lauréat en 1981 du Derby
suisse inaugural.
Caractéristiques
Piste en herbe, corde à
droite, de 1.500 mètres. Ligne droite de 350 mètres, avec légère montée, après un
très large tournant. Stalles de départ (autostart pour le trot). Equipe de boucheurs
de trous. 100 boxes. Contrôle antidopage
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