
Autres informations / 29.09.2009
Philippe bouchara : la nécessité d’une réforme
Président du Syndicat des
propriétaires, Philippe Bouchara avait été le premier à réagir à l’affaire Dar
Re Mi. Il tire aujourd’hui les leçons de la décision prise par les Commissaires
d’appel. Et plaide pour une harmonisation mondiale du système juridictionnel.
JDG : Vous vous étiez exprimé
après la rétrogradation de Dar Re Mi, espérant un jugement d’appel
“responsable”...
Philippe Bouchara. – Je ne
vous cache pas que je suis assailli d’appels, provenant des membres de mon
Bureau et d’adhérents de base. Ces personnes étaient présentes à Longchamp.
Elles ont revu à plusieurs reprises le “Vermeille”, et ne décolèrent pas. Une
sorte de lame de fond critique face à une négation de la vérité sportive évidente,
la victoire de Dar Re Mi, refusée par des règles absurdes, appliquées sans
discernement.
Mais quel est votre sentiment
personnel ?
Je considère que cet épisode
est la goutte d’eau qui fait déborder le vase.
C’est le symbole d’une crise
évidente de notre système juridictionnel. Celui-ci se révèle aujourd’hui
totalement inadapté aux exigences de la concurrence, laquelle requiert de la
transparence et de la crédibilité dans les courses. C’est pourquoi nos
adhérents-propriétaires qui s’expriment considèrent cette décision d’appel
comme très critiquable, déplorant la rigidité des commissaires qui refusent
souvent de se remettre en cause. Il est vrai qu’il y a une solidarité de corps
qui défie parfois l’équité sportive.
Sur quels arguments insistent
vos adhérents ?
L’essentiel de la colère des
professionnels, quasi-unanimes, est le constat de cette “erreur sportive”
qu’incarne la décision première des commissaires, ce déni de justice étant
amplifié par la confirmation en appel. Tous ceux qui me prennent à témoin me
disent : « Les commissaires ne changent jamais d’avis. Et encore moins quand il
y a une pression légitime de l’opinion. Comme si la sage acceptation de l’appel
stipulerait la faiblesse du corps des commissaires. »
Quelles leçons en tirez-vous?
Les mêmes que nous laisse
entrevoir le Président de France Galop dans l’interview qu’il vous a accordée :
nous devons effectivement construire l’architecture juridictionnelle la plus
performante possible. Pour cela, il faut des règles identiques partout dans le
monde, et en particulier en Europe. J’ai regardé samedi le Fillies Mile à
Ascot, dont l’arrivée a été maintenue alors que l’arrivée a été beaucoup plus
litigieuse que celle du “Vermeille”. J’y ajouterais aussi une chose très
importante : il faut des professionnels pour appliquer ces règles et surtout
savoir interpréter sportivement une arrivée. C’est pourquoi je suis favorable à
ce que les Anglais appellent les stupendary stewards, c’est-àdire des
commissaires professionnels, rémunérés, et qui rendent des comptes à notre
Institution et donc aussi à tous ses membres. Avec leur apport, nous pourrions
ainsi élaborer un collège mixte de commissaires, bénévoles et professionnels.
Cette nouvelle organisation devrait nous apporter moins de déboires pour
l’avenir, et donc une bien meilleure image. Car je dois vous confier que c’est
ce dernier aspect qui m’interpelle dans l’affaire Dar Re Mi : l’image
désastreuse qu’elle donne des courses françaises, tant à l’étranger qu’auprès
de l’opinion française, sans parler des joueurs qui ont joué Dar Re Mi, ou,
plus nombreux, de ceux qui ont fait le couplé de ces deux favorites.
« Nous devons réfléchir à un
collège mixte de commissaires, avec des bénévoles et des professionnels »
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