
Autres informations / 02.10.2009
Un pour tous... mais tous différents !
L’éditorial
Par Mayeul CAIRE
Vendredi, l’Association des
paris mutuels européens a accueilli, au
siège du PMU, la 2e édition
de son
Racing Betting & Business
Forum auquel ont assisté 80 responsables de sociétés de course, sociétés de
prise de pari et de médias venus du monde entier. L’après-midi était découpée
en deux tables rondes : “Promotion d’un calendrier international” et “Internet,
nouveau média pour la prise de pari”.
Il est intéressant de noter
une remarque récurrente lors de la première table ronde : selon plusieurs
intervenants, notre sport souffrirait de ne pas assez raconter ses belles histoires,
de ne pas façonner de héros, de légendes mondiales comme le font d’autres
sports.
Pour étayer ce propos, un
intervenant racontait que son fils de 7 ans avait brutalement eu envie de faire
de l’athlétisme, après avoir découvert le phénoménal Usain Bolt à la
télévision. Pourquoi cette envie subite ? Parce quelerecorddumondedu 100
mètres était tombé ? Non :
simplement parce que le petit garçon a été frappé par le geste dit “de
l’archer” mimé par Usain Bolt après chacune de ses victoires.
Certes, la mimique du
Jamaïcain est marquante... Mais les sportsmen qui regardaient le Breeders’ Cup
2008 devant Equidia se souviennent certainement que, un an avant Usain Bolt,
l’entraîneur américain Bob Baffert avait fait ce même “geste de l’archer” pour
célébrer ses deux victoires au cours de la grande réunion hippique de Santa
Anita. Et Baffert n’est pas pour autant devenu un mythe.
Conclusion provisoire : la
performance seule ne suffit pas ; il faut aussi un “signe” si l’on veut créer
un mythe. Dans notre domaine, cela rappelle Christophe Soumillon lançant son
casque dans la foule après son succès avec Zarkava dans “l’Arc” 2008…
Toujours dans le même ordre
d’idée, une intervenante regrettait que rien n’ait été prévu, en cas de
victoire de Sea the Stars dimanche, pour médiatiser au niveau mondial ce cheval
hors normes. L’intervenante, qui dirige une agence de communication (eh oui...)
aux États-Unis, voudrait une “Direction de la communication et du marketing
mondiale”, qui défendrait les intérêts des courses de chevaux auprès des
journalistes et du grand public de tous les continents. Une “DirCom” mondiale
qui serait capable, par exemple en cas de victoire de Sea the Stars,
d’expliquer à tous les habitants de la planète à quel point il faut aimer le
représentant de Christopher Tsui, et s’incliner devant son exploit. Son idée
est, là encore, que notre sport manque de légendes, de héros, au niveau
mondial.
Dans le même temps, la
plupart des intervenants ont souligné que les courses devaient attirer les
jeunes, et plus communiquer. J’ai envie de poser une question : si Sea the
Stars gagne, Michael Kinane (avec tout le respect que j’ai pour lui) est-il le
mieux placé pour incarner la jeunesse (il a passé la cinquantaine) et pour
tenir le micro (c’est un homme plutôt modeste et discret) ?
Mais au-delà de cela, il me
semble que cette idée d’une communication mondiale sur notre sport, inspirée du
football, bute sur une limite de taille : avant d’unifier notre communication,
ne devrions-nous pas commencer par unifier les règles de notre sport ? Comment
espérer communiquer au niveau mondial, quand on juge différemment une arrivée
de course en France et en Angleterre ? Sans parler des différences qui existent
entre les races (pur-sang, arabe, standardbred, trotteur français...) et les
types de courses (plat, obstacle, trot, amble...). Au football, les règles sont
les mêmes à tous les niveaux de compétition et dans tous les pays du monde. Et,
pour ne rien gâcher,elles sontsimples.Ça, c’est le travail de la Fédération
internationale des autorités hippiques qui se réunira lundi à France Galop, comme
chaque année, sous la présidence de Louis Romanet.
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