
Autres informations / 27.05.2010
Hubert monzat : « il ne faut pas se tromper de combat »
Le Directeur général de France Galop intervient, après
l’interruption forcée des programmes d’Equidia mardi dernier et les discussions
qui l’ont suivie.
Jour de Galop. – Que pensez-vous du climat social actuel au
sein de l’institution hippique ?
Hubert Monzat. — Il ne faut pas se tromper de combat, ni se
tromper de cible.
Au moment où le marché des jeux sur internet s’ouvre, où la
crise économique commence à peser sur les résultats du PMU, où la concurrence
des paris sportifs risque de venir impacter significativement notre activité,
quelles doivent être nos priorités ? S’auto-déchirer ? Entretenir la suspicion
sur tout, sur tous et sur n’importe quoi ?
Démobiliser les équipes de France Galop, y compris les
équipes de direction, qui jour après jour, sans compter les week-ends, sont
présentes sur le terrain aux côtés et avec les socio professionnels pour
assurer la bonne marche de la maison France Galop ?
Opposer les uns aux autres ? Mais dans quel but ? Au service
de quelle stratégie ? A la poursuite et dans la défense de quel intérêt
prétendument « collectif » ?
L’heure n’est-elle pas plutôt à une autre mobilisation ? Une
mobilisation de la filière tout entière ! Tendue vers un objectif et un seul :
assurer la pérennité du modèle français qui fait la gloire de nos courses et de
notre élevage. Resserrer les rangs et renforcer – car elle existe avec beaucoup
d’entre eux – la cohésion entre les équipes de France Galop et les socio
professionnels. Développer une stratégie de conquête tant sur notre marché qu’à
l’international – réfléchir ensemble aux moyens les plus appropriés pour
développer notre offre de courses, améliorer notre communication, renouveler et
rajeunir notre image dans un monde en pleine mutation où l’existence même des
courses de chevaux reste à réaffirmer.
Voilà les vrais problèmes du moment avec un France Galop,
solide dans ses structures, fort d’une décennie de prospérité, un niveau
d’allocations que le monde entier nous envie, mais avec, il est vrai, des
fragilités financières structurelles, elles aussi héritées du passé et fruit de
notre histoire, auxquelles il convient d’être attentif.
Mais alors au milieu de tout cela, qu’en est-il de cette
prime de 1000 € accordée aux personnels de France Galop ?
France Galop se doit d’être une maison de verre, elle l’est
et elle le sera plus encore. Nous allons nous y employer, comme nous le faisons
dès à présent, sur la base des instructions données par le Président Edouard de
Rothschild dans le dossier des centres d’entraînement.
De la même manière, dans le domaine des rémunérations, il
n’y a rien à cacher.
Les comptes 2009 ont été présentés lors du Conseil
d’Administration du 17 mai dernier. A cette occasion, les administrateurs ont
pu constater que les frais de personnel étaient maîtrisés et n’avaient augmenté
en 2009 que de 1,9%.
En ce qui concerne la prime de 1000 €, le calcul de l’accord
d’intéressement de France Galop cette année conduisait à un résultat égal à
zéro pour les salariés, l’augmentation indiciaire ayant été limitée à 1%. Cette
situation nous mettait dans une position atypique au regard d’autres entités de
l’Institution (SECF et PMU) qui elles, verseront bien cette année, une prime
d’intéressement à l’ensemble de leurs collaborateurs. Dans nos équipes, les
salariés des hippodromes représentent 330 personnes sur les 450 que compte l’entreprise.
Pour eux, comme pour un certain nombre salariés du siège, un intéressement nul
était un manque à gagner important.
Il convenait donc de procéder à un rattrapage, à un
rééquilibrage. Tel est le sens de la décision que nous avons proposé de prendre
au Président de France Galop qui, par ailleurs, n’a pas été insensible à
l’accroissement de la charge de travail résultant notamment de la densification
du calendrier PMU.
La prime de 1000 € brut a donc été négociée avec l’ensemble
de nos organisations syndicales dont je tiens à préciser que dans le respect de
cet accord, elles n’ont pas participé aux derniers évènements qui ont agité
Equidia et le PMU.
Et les salaires de l’équipe de direction ?
Je ne voudrais pas à mon tour paraître excessif, mais estil
« pertinent » de comparer le niveau de rémunération des directeurs de France
Galop à celui des dirigeants des entreprises du CAC 40, comme certains ont été
tenté de le faire ?!! Je crains que non. Il n’est qu’à voir les difficultés que
nous rencontrons aujourd’hui à recruter – à niveau de salaire équivalent – un
successeur à Pierre Préaud, tout comme à trouver les perles rares dont nous
avons et aurons besoin demain pour diriger nos grands hippodromes et nos
centres d’entraînement.
Au-delà des responsabilités propres, la dimension
opérationnelle et les astreintes considérables au niveau des week-ends ont un
prix de marché.
Quand on regarde comme nous l’avons fait avec Agnès Lesot,
avec une vision DRH très professionnelle, les niveaux moyens de rémunération
des comités de direction dans des entreprises comparables à la nôtre, le
constat sans équivoque est que la rémunération des directeurs de France Galop
est de loin en dessous de la moyenne du marché actuel.
Mais au fait, quand on prétend comparer les rémunérations
des directeurs en 2009 par rapport à 2008, de quoi parlet-on ?
Je voudrais en premier lieu rappeler qu’il y a eu plusieurs
changements dans l’équipe de direction de France Galop fin 2008, début 2009,
liés notamment à la présence de deux Directeurs Généraux successifs, au départ du
Directeur Général Adjoint et du Secrétaire Général.
Vous n’êtes pas sans savoir qu’un bilan social doit établir
Un comparatif entre les 10 meilleures rémunérations d’une
entreprise, d’une année sur l’autre. Ce comparatif se fait sur les salariés
présents une année complète et hors élément exceptionnel.
Le résultat de ce comparatif n’est donc pas significatif
chez France Galop entre 2009 et 2008, voire 2007, puisque l’on compare une
liste de postes différents occupés par des personnes différentes avec en plus
pas de Directeur Général dans le comparatif en 2007 et 2008 (ceux-ci n’ayant
été présents qu’une partie de l’année).
Enfin, la nomination en 2009 de deux directeurs adjoints,
préalablement chefs de département, s’est bien évidemment accompagnée d’une
évolution de leur rémunération par rapport à 2008.
On compare donc des assiettes différentes, qui du fait des
restructurations, des départs, et des arrivées ont effectivement globalement
progressé de 13,4 % entre 2009 et 2008.
La dernière année de comparaison significative est par
contre 2006 et force est de constater que le montant des 10 meilleures
rémunérations en 2009 est inférieur de 0,37% par rapport à 2006 !!
Mais arrêtons ces procès d’intention et ces querelles
intestines sans intérêt. L’Etat qui « protège la filière » n’est-il d’ailleurs
pas le garant ultime de cette tempérance des rémunérations, sous l’œil attentif
de notre contrôleur d’Etat ?
Non, France Galop et ses équipes ne sont pas la cause de tous
les maux. Elles sont mobilisées au service d’un intérêt commun, celui de la
pérennité et du développement de l’élevage et des courses de galop.
Ayant rejoint avec fierté cette Institution il y a bientôt
deux ans aux côtés du Président Edouard de Rothschild, je peux témoigner du
professionnalisme et de la passion pour leur métier des personnels de France
Galop.
Il faut plus de transparence dans tous les domaines et il y
en aura davantage. L’époque le commande, une efficacité accrue en résultera
certainement, à la condition que certains n’aient de cesse de ruiner l’édifice
plutôt que de le consolider.
Comme toutes les entreprises de notre taille, nous sommes
astreints à la publication d’un bilan social, riche de toutes les informations
requises sur ce sujet. Il ne doit pas y avoir de tabou et il n’y en aura pas,
dans le respect des compétences propres à chaque instance décisionnelle de
notre Institution. Mais de grâce, avant de céder à l’instinct de « pelousard »
que notre Président aime à pointer du doigt, et de colporter des rumeurs non
vérifiées et le plus souvent sans fondement, que ceux qui le souhaitent
prennent la peine d’appeler ou de pousser la porte de France Galop. Ils sont
les bienvenus et nous sommes là pour leur répondre.
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