
Autres informations / 09.06.2010
Extraits du rapport du conseil économique et social sur les perspectives de la filiere équine en france
EXTRAITS DU RAPPORT
DU CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL SUR LES PERSPECTIVES DE LA FILIERE ÉQUINE EN
FRANCE
LE CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL AU CHEVET DU CHEVAL
Le 26 mai 2009, le Bureau du Conseil économique, social et
environnemental a confié à la section de l’Agriculture et de l’Alimentation, la
préparation d’une étude intitulée "Le cheval en France". La section a
désigné Jacky Lebrun comme rapporteur. Le 26 janvier 2010, le Bureau du Conseil
économique, social et environnemental, en réponse à la demande de la section, a
décidé de la transformation de l’étude en un avis, désormais intitulé "Les
enjeux et les perspectives de la filière équine en France".
En annexe, à la fin de JDG, vous trouverez les meilleurs
extraits des préconisations issues de ce rapport que nous nous sommes procuré.
Car le CES, même s’il ne révolutionne pas le genre, fait plusieurs
recommandations assez intéressantes.
« Secteur important pour le maintien et le développement
d’activités dans la plupart des régions, la filière équine française dispose
d’atouts indéniables mais elle est aujourd’hui confrontée à des mutations en
profondeur et doit surmonter de grandes difficultés. Pour y parvenir, des
décisions claires et durables s’imposent. Certaines d’entre elles seront
particulièrement délicates à adopter car elles font appel à des dimensions
socio-économiques mais aussi culturelles et affectives.
A POUR CONFORTER LA FILIèRE
La filière s’appuie sur une diversité de composantes,
représentant des activités, des points de vue, des sensibilités, des structures
juridiques et des enjeux eux-mêmes diversifiés mais dont les intérêts peuvent
s’avérer directement liés. C’est pourquoi, dans un contexte marqué par une
concurrence internationale grandissante, il serait tout à fait préjudiciable de
stigmatiser et de remettre en cause certains d’entre eux, au risque de porter
atteinte à l’ensemble de l’édifice ainsi constitué.
1. Clarifier le
statut du cheval
Le Conseil économique, social et environnemental souhaite
par conséquent que soit rapidement et durablement clarifié le statut du cheval,
en réaffirmant en particulier ses vocations d’animal de travail, de loisir et
de boucherie. Il convient donc de refuser de le classer juridiquement comme
animal de compagnie, pour empêcher l’interdiction de commercialiser et
d’exporter sa viande et peut-être même à terme de l’utiliser comme force
motrice ainsi que pour les courses, au nom de la défense du bienêtre animal.
Parallèlement, notre assemblée considère qu’il est
souhaitable d’assurer une meilleure communication auprès du grand public, et notamment
les plus jeunes, quant aux véritables enjeux de la filière, pour dépassionner
et rationaliser les débats lancés dans le cadre de campagnes antihippophagie
menées par certaines associations qui ne se fondent que sur des considérations
purement affectives.
2. Mieux
encadrer l’activité d’éleveur professionnel Par ailleurs, pour encourager les
véritables éleveurs professionnels en faisant en sorte qu’ils subissent moins
la concurrence déloyale des particuliers, le Conseil économique, social et
environnemental considère, sans remettre en cause les dispositions concernées
de la loi de 2005, qu’il serait utile de redéfinir et de mieux encadrer cette
activité. À ce titre, des conditions plus exigeantes (nombre de reproducteurs
possédés et/ou de chiffre d’affaires annuel réalisé grâce à la vente de
chevaux), s’inspirant de celles en vigueur au niveau communautaire, pourraient
être imposées pour pouvoir bénéficier des dispositions juridiques, en particulier pour l‘obtention de permis de
construire pour des bâtiments d’habitation, et fiscales inhérentes à une
exploitation agricole.
3. Renforcer la
structuration de la filière
Comme cela a été précédemment indiqué, deux interprofessions
distinctes interviennent en matière de cheval, INTERBEV pour la viande et la
FIVAL pour le cheval de sport, de loisir et de travail, sans qu’aucune d’entre
elles parvienne à véritablement jouer les rôles moteurs et fédérateurs
attendus. Face à cette situation préjudiciable à tous les acteurs concernés,
notre assemblée préconise de renforcer la coordination entre les deux
interprofessions existantes et, si possible de créer une structure commune
compétente pour les sujets et les intérêts transversaux : l’élevage, les
débouchés des chevaux réformés, le financement de l’équarrissage, l’information
du public... Toutefois, le renforcement des structures professionnelles des
quatre secteurs économiques de la filière (viande, trot, galop et loisir)
semble être une étape préalable indispensable à celui de l’interprofession.
4. Maîtriser
l’ouverture du secteur des courses S’agissant du secteur des courses, le
Conseil économique et social s’interroge quant aux conséquences pour le
financement de la filière, de la fin du monopole du PMU, au regard des
évolutions négatives constatées dans d’autres États-membres comme l’Allemagne, l’Angleterre, la
Belgique ou l’Italie, suite à l’ouverture du marché des jeux à des opérateurs
privés. Il souhaite par conséquent que les différents dispositifs de contrôles,
liés notamment à l’octroi de l’agrément aux opérateurs et à la lutte contre
l’addiction, le blanchiment ou l’offre illégale, prévus par la loi promulguée
le 12 mai, soient mis en œuvre avec la plus grande rigueur. Dans ce cadre, la
future Autorité de régulation des jeux en ligne (ARJEL) aura un rôle
déterminant à jouer. De même, le rapport d’évaluation qui doit être établi à
l’issue de 18 mois d’application du nouveau texte législatif revêtira une importance
majeure pour tirer tous les enseignements de cette période probatoire. Ce bilan
devra constituer une véritable étude d’impact des conséquences économiques et
sociales de la loi et donc servir à déterminer, si nécessaire, des mesures
législatives ou réglementaires correctrices.
5. Soutenir la
filière viande chevaline française Pour réduire le déficit de 70 M€ par an de
la filière viande chevaline française, notre assemblée préconise, à l’instar
des actions menées par INTERBEV, d’inciter par des mesures financières
appropriées, les éleveurs de chevaux de trait à adapter leur production pour
mieux répondre aux attentes de leurs clients finaux, c’est-à-dire à produire de
la viande rouge.
6. Déployer des actions communautaires de recherche
Même si certains États-membres constituent des concurrents
directs de la France, la promotion de la filière équine nationale ne saurait
ignorer la dimension communautaire de la question. Pour notre assemblée, comme
dans la plupart des domaines liés à l’agriculture, c’est à ce niveau qu’une
véritable politique doit se mettre en place. Par ailleurs, au regard des enjeux
financiers croissants liés à l’équitation et aux courses, une stratégie
communautaire doit se déployer en matière de recherche, pour prévenir et mieux
traiter les pathologies concernant les cavaliers et tous ceux qui sont en
contact avec des chevaux. De tels travaux doivent être également conduits
concernant les risques encourus par les chevaux de compétition.
7. Valoriser les sous-produits
De même, des travaux de recherche et de développement
doivent être menés sur la valorisation des sous-produits du cheval et
principalement ses déjections.
B POUR AMÉLIORER LA FORMATION ET DÉVELOPPER L’EMPLOI DANS
LES MÉTIERS DU CHEVAL
1. Développer
et orienter les formations
Le cheval constitue pour les jeunes un secteur très
attractif. En effet, nombreux sont ceux qui, pratiquant l’équitation,
souhaitent en faire leur futur métier. Des débouchés existent effectivement
ainsi que de nombreuses filières de formation pour s’y préparer. Toutefois,
sauf pour une infime minorité de jeunes disposant des dispositions morphologiques
et des qualités exceptionnelles leur permettant d’espérer devenir jockeys, la
plupart des métiers offerts requièrent des compétences qui ne se limitent pas à
savoir, même très bien, monter à cheval. On observe par conséquent peu de
carrières longues dans le secteur, une majorité des postulants se réorientant
quelques années seulement après y avoir décroché leur premier poste. Toutefois,
compte tenu de la passion qu’ils éprouvent pour le cheval, les formations
considérées permettent à certains élèves jusqu’alors en grandes difficultés,
voire en situation d’échec, de renouer avec une scolarité normale.
C’est pourquoi, le Conseil économique, social et
environnemental estime qu’il est indispensable d’amplifier les dispositifs de
formation aux métiers du cheval mais en les orientant vers ceux qui ouvrent les
portes de carrières durables, comme par exemple formateurs ou responsables de
centres équestres, tout en attirant l’attention des personnes intéressées sur
la réalité des compétences requises, au regard des futures responsabilités
exercées, en termes de pédagogie et de capacités de gestion.
En lien avec le développement de l’équitation, d’autres
emplois sont actuellement porteurs, dans tout ce qui concerne l’entretien et
l’équipement des animaux : maréchaux-ferrants, selliers... C’est pourquoi il
convient d’encourager les initiatives comme celle de la Chambre des métiers de
l’Oise qui a créé une école de maréchaux-ferrants ou celle de la Chambre de
commerce et d’industrie d’Arles qui a conclu une convention avec la Cité du
cheval
de Tarascon pour dispenser des formations professionnelles,
financés par le FAFSEA (Fonds national d'assurance formation des salariés des
exploitations et entreprises agricoles) et le F.S.E. (Fonds social européen),
qui, outre la préparation du monitorat d'équitation, portent sur la
valorisation des équidés, l’anglais spécialisé, la gestion des établissements
équestres...
Il s’agit de métiers exigeant souvent des aptitudes
physiques ainsi qu’une grande disponibilité. Par conséquent, il faut dès leur
orientation initiale, insister auprès des intéressés sur ces aspects, afin de
limiter les risques de désillusions et de renoncements ultérieurs.
2. Veiller au
respect de la législation du travail et offrir des perspectives de carrières
Les métiers qui s’exercent au contact direct des chevaux
impliquent une forte disponibilité pour plusieurs raisons. Tout d’abord, elle
est liée à l’animal lui-même et à sa physiologie qui nécessite des soins 365
jours par an et, s’agissant des chevaux de compétition, des périodes
d’entraînement durant les heures les moins chaudes de la journée, c’est-à-dire
généralement tôt le matin. Ensuite, comme il s’agit d’activités relatives aux
loisirs (courses hippiques, équitation...), elles se déroulent souvent durant
les jours de repos des pratiquants et des spectateurs. Tout ceci se traduit,
par des horaires de travail décalés et des dispositifs contraignants de
permanence pour s’occuper des animaux, dont ceux qui se destinent à ces
carrières doivent être bien conscients. Toutefois, ces spécificités doivent
s’exercer dans le respect des règles imposées par la législation en vigueur, en
particulier en matière de durée légale du travail. En effet, il existe de
grandes écuries de courses où les modes de management et l’organisation interne
permettent de concilier l’efficacité collective, la rentabilité économique et
l’épanouissement de tous les salariés.
Le second type de risques relatifs aux métiers du cheval
porte sur les aspects physiques. En effet, la manipulation de ces animaux
puissants et tous les travaux liés à leur entretien sont susceptibles de
provoquer des accidents et des pathologies de type "troubles
musculo-squelettiques (TMS)" qu’il convient de chercher à prévenir. C’est
pourquoi, le Conseil économique, social et environnemental considère qu’il est
urgent de mettre en œuvre des recherches visant à la mise au point de
techniques et d’équipements ergonomiques destinés à éviter de tels problèmes
et, quand ceux-ci surviennent, de favoriser leur guérison. Parallèlement, il
convient d’assurer le suivi médical régulier des personnes particulièrement
exposées à ces risques, en mettant en œuvre les dispositions du plan relatif à
la santé et à la sécurité au travail qui a été élaboré par le ministère chargé
de l’Agriculture.
Enfin, de véritables politiques de gestion prévisionnelle
des emplois et des compétences, visant à anticiper les besoins des structures
et des différents professionnels du secteur, doivent être bâties dans tous les
métiers du cheval pour assurer des déroulements de carrières aux salariés
concernés. Elles doivent intégrer des dispositifs de reconversion pour ceux
d’entre eux qui, suite à un accident de travail ou une maladie professionnelle,
se retrouvent dans l’incapacité d’exercer leur emploi. »
Vous aimerez aussi :

Jean Brouqueyre : « Les professionnels sont des chefs d’entreprise responsables »
Les chevaux doivent eux aussi faire face aux virus et le meeting de Pau est aux prises avec l’épidémie de rhinopneumonie. Directeur de la société des courses de Pau,...
09 janvier 2021
Profitez bien monsieur Barbaud !
Garçon de voyage depuis plus de 35 ans chez Henri-Alex Pantall, Christian Barbaud effectuait son dernier jour de travail samedi, à Deauville. Un dernier jour avant la retraite...
19 décembre 2020