
Autres informations / 03.06.2010
Pas d'éliminés = un "jockey club" à 25 partants !
France Galop prend une mesure exceptionnelle qui fait grand
bruit
Jeudi matin, France Galop a annoncé une mesure tout à fait
exceptionnelle : il n'y aura pas d'éliminés dans le Prix du Jockey Club (Gr1) cette
année même dans le cas où, vendredi matin, le nombre de partants définitifs
excède 20 chevaux.
À la déclaration des partants probables, ce jeudi matin, 25
poulains sont encore en lice. Car Pain Perdu a été comme prévu supplémenté
alors que Jan vermeer a été retiré pour courir le Derby d'Epsom (Gr1), samedi.
Les valeurs ont par ailleurs été réactualisées.
S’ils sont plus de 20, la course ne sera pas support du
Quinté+ (remplacée par le Prix des Grandes Écuries, handicap divisé 1re
épreuve).
Dès que cette nouvelle a été connue, les réactions des
socioprofessionnels ont afflué vers JDG. Tous les entraîneurs et propriétaires
que nous avons eus sont furieux de cette décision, à des titres différents :
"on ne change pas une règle du jeu en cours de route" ; "on ne
change pas une décision sans consulter préalablement les personnes
concernées" ; "cette décision s’est prise parce qu’un professionnel
qui entraîne pour le président Rothschild [André Fabre, en l’occurrence]
risquait d’avoir un éliminé" ; "un peloton de plus de 20 chevaux va
créer des incidents de course, surtout lorsque les leaders
"reculeront" à l’entrée de la ligne droite" ; "un peloton
de plus de 20 chevaux pose des problèmes de sécurité" ; "la recette
PMU, et donc le retour à la filière, sera plus faible si le Prix du Jockey Club
n’est pas support du Quinté+ [ce qui est impossible avec plus de 20
partants]" ; etc.
À cette question, comme nous l’avons dit, plusieurs
personnes ayant un cheval au départ nous ont fait part de leur réponse : elle
est négative.
L’entourage de Pain Perdu se sent floué : il a supplémenté
son cheval pour 60.000 €, en pensant qu’il serait « un des vingt, et non pas un
des vingt-cinq partants ».
Sur le strict plan statistique, il est vrai que la donne est
changée.
Pascal Bary, lui, n’a pas oublié qu’en 2008, son cheval Rock
Fellow (High Chaparral) avait été éliminé, car il apparaissait en 21e position :
« Pourquoi cette règle ne s’est-elle pas appliquée à mon cheval ? Il
appartenait pourtant à un propriétaire, Jean-Louis Bouchard, qui a toujours
beaucoup investi dans les courses françaises, notamment en achetant des yearlings à Deauville… Je veux poser une autre question
: si le "Jockey Club" avait été sponsorisé, Édouard de Rothschild
aurait-il eu le courage de décommander la course comme support du Quinté+ ?
Lundi, j’ai lu l’interview de Jean-Paul Gallorini dans JDG. Eh bien c’est lui
qui a raison lorsqu’il dit que le Code des courses est au-dessus de la loi
française ! »
De son côté, Édouard de Rothschild assume : « c’est bien sur
ma suggestion que les commissaires de France Galop ont décidé de ne pas
éliminer. »
Mais il se défend sur le procès qui lui est fait et, dans
une interview exclusive, il explique pourquoi il a inspiré cette décision.
Jour de Galop. – Avez-vous le sentiment d’avoir déclenché
une tornade ?
Édouard de Rothschild. – Je sais que cette décision est
impopulaire auprès de certains pour deux raisons principales. D’abord, il est
par principe difficile de changer les règles en cours de saison. Ensuite,
certains entraîneurs et propriétaires, comme Pascal Bary
Et Jean-Louis Bouchard pour ne citer qu’eux, ont été
victimes dans un passé récent de la règle limitative. Vous savez que j'assume
toutes mes décisions, y compris celles qui rencontrent un accueil à chaud
défavorable. Et ce soir, je sais parfaitement que je n’ai que des coups à
prendre. Mais contrairement à certains politiques, je ne cherche pas à plaire ;
j'agis dans le sens de l’intérêt général et du changement positif, dans une
perspective de long terme.
Pourquoi ne pas revenir en arrière ?
Parce que j’ai la conviction profonde que l'effet
d'impopularité ponctuel sera largement compensé par les conséquences positives
de la décision. Il est difficile d'interdire à des chevaux de courir une
course, a fortiori une grande épreuve. Cet état d'esprit n’est pas en accord
avec la logique sportive et ce n'est pas le mien. D'ailleurs, au niveau du
programme quotidien des courses françaises, je ne cesse de réclamer de les
ouvrir et de cesser d'interdire aux compétiteurs de courir telle ou telle
épreuve. C'est un mal français, et le programme général doit être le plus
ouvert possible, en offrant à nos chevaux de multiples possibilités. Et cela,
je crois que les entraîneurs le pensent aussi. Personne n’aime être éliminé.
Il se dit que c’est André Fabre qui vous a suggéré cette
décision ?
C'est cette logique sportive qui m'anime, et nulle autre
considération de circonstances ou de personnes. Je tiens donc à démentir toutes
les rumeurs qui circulent : je n'ai pas parlé à André Fabre du "Jockey
Club", et j'ignorais même le cas de Lumineux, si c’est lui dont vous
parlez, jusqu'à ces dernières heures.
Comprenez-vous que cette rumeur puisse courir ? Si j’ai vraiment
pris cette décision pour avantager un entraîneur, cela est très grave. Parce
que cela remet en cause mon intégrité et mon honnêteté. Et j’irais même audelà
: si j’avais fait cela, cela remettrait en cause ma légitimité comme président
de France Galop. Donc, bien au contraire, je juge que c’est mon devoir, en tant
que président de France Galop, de m'interdire de prendre une décision qui
pourrait favoriser tel ou tel intérêt privé. Je l'ai souvent montré, et vous
savez mon indépendance totale : seul l'intérêt général des courses et de la
compétition sportive inspire ma politique et motive mes décisions. Le cas
inverse me commanderait de quitter sine die mes fonctions présidentielles.
Revenons à la source : pourquoi avoir pris cette décision ?
Dans le cas présent, nous faisons évoluer les règles
contraignantes, et mon expérience m’a appris que cela ne s'obtient que dans un
contexte de crise. S'il n'y a pas débat et urgence, on ne fait jamais rien. Là,
nous profitons du fait que ce problème se pose dans une grande course classique
pour changer la règle.
Du coup, elle changera aussi dans les plus grandes épreuves
du calendrier et c'est une bonne chose. La réforme prise aujourd’hui sera
pérenne. D’ailleurs, cela fait longtemps que j’avais ce projet en tête. Et si
j’ai pris la décision tardivement, c’est-à-dire après les forfaits, c’est parce
qu’il était impossible de deviner à l'avance le moment précis où le problème se
poserait.
Tout le problème part du jeu…
Oui, et c’est pourquoi je compte saisir le PMU du problème pour,
là aussi, faire avancer les choses en modifiant le carcan qu'impose le PMU en
ne dépassant pas les 20 partants. Pourquoi pas des gros handicaps à 25 partants
comme en Angleterre, qui sont parmi les plus populaires de la saison ?
Si le sport et le spectacle requièrent des modifications, je
serai toujours à l'écoute, car mon projet est de faire des courses une
compétition sportive moderne, objet de paris, comparable aux autres sports
populaires. Certes, je regrette certaines modalités de la décision prise
aujourd’hui, mais je suis certain que l’on percevra dans l'avenir tous les
avantages pour le Galop français. Car ces avantages l’emportent sur les
inconvénients.
Et le jour où un des entraîneurs aujourd’hui mécontent
pourra courir bien que son cheval soit en 21e position sur la liste, il sera
heureux que les choses aient pu changer.
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