
Autres informations / 20.07.2010
Patrick fellous : « l’augmentation des allocations ne doit plus se décider en fin de budget »
Très
actif depuis quelques semaines au sein du Syndicat des propriétaires, Patrick
Fellous a prononcé un discours très écouté lors de l’A.G. vichyssoise. Pour
lui, il faut complètement inverser la manière de gérer les augmentations
d’allocations – en les faisant passer en premier, aussi bien dans le calcul du
budget de France Galop que dans les discussions avec le PMU. Philippe Bouchara
a structuré ses discours précédents autour d’une idée forte qui est aujourd’hui
devenue la raison d’être de notre organisation : les propriétaires sont les
actionnaires investisseurs du système des courses ou, pour le dire
différemment, les actionnaires de France Galop. Dans le contexte de la
concurrence féroce qui s’ouvre sous nos yeux, il est urgent que nous,
propriétaires, alliés aux autres socioprofessionnels menacés comme les éleveurs
et les entraîneurs, reprenions le pouvoir qui nous a échappé depuis trop
longtemps. Cette volonté est inscrite dans les perspectives envisagées par
Philippe Bouchara. J’y souscris à 100%. La nécessaire professionnalisation de
France Galop s’impose tous les jours comme impérieuse. Ce qui a été esquissé
pour les commissaires s’entend dans le même sens. Il est urgent de
responsabiliser tous les intervenants autour d’objectifs qui doivent permettre
à la filière que nous représentons de s’adosser sur des planchers de
rentabilisation acceptables. (…) Je souhaite citer un exemple qui me tient à
cœur et qui illustre parfaitement la trop grande distance qui existe
actuellement entre nos dirigeants et le terrain. Il concerne la fixation du
niveau des allocations. Pour tous
les décideurs actuels au sein de France Galop, politiques ou administratifs, le
montant des allocations ainsi que leur variation est devenu une variable
résiduelle ! J’entends par
"variable résiduelle" le fait que les augmentations d’allocations
sont ajustées à la fin du budget, en fonction de ce qui reste une fois que
toutes les autres dépenses ont été prévues. Eh oui, ce sont les résultats
anticipés de l’année qui disent ce qui pourra être distribué en allocation dans
le prochain exercice. C’est cette vue qui préside et qui s’impose à toute notre
Institution et nous l’acceptons. Alors qu’il s’agit d’une présentation particulière,
que je considère comme inique, et qui reflète une logique très orientée. Je m’explique. L’Institution des
courses se propose avant tout de faire subsister et de régler l’ensemble de ses
frais de fonctionnement (salaires, fournisseurs, frais divers, réceptions,
frais fixes, taxes) qui sont des données premières et déterminées, et après
avoir procédé à tous ces règlements, elle se propose de distribuer le
"reste" en allocations. Je
propose que désormais nous refusions cette logique économique et que nous
passions à l’heure du capitalisme
actionnarial. Comment ne pas être frappé par l’inversion que représentent nos
courses par rapport à la logique économique
contemporaine. Aujourd’hui, nous, les actionnaires, exigeons une rentabilité
dans l’entreprise dans laquelle nous avons investi.
Un de nos dirigeants a-t-il une seule fois dit au président du PMU : « Je veux tant à la fin de l’année.
» Pourquoi personne n’a jamais demandé cela au
président du PMU ? Parce que notre système associatif, si peu économique et
professionnel, se contente des "restes". Jamais d’objectif, une
disposition passive et inactive en vue de capter les restes d’une recette que
les courses ne maîtrisent pas. (…) Nous devons désormais inverser cette logique
économique. Nous devons prendre en compte l’actionnariat des propriétaires, afin que l’objectif choisi
pour l’augmentation des allocations soit fixe et devienne une des composantes à
part entière de l’exercice.
L’augmentation des allocations ne doit plus être aléatoire et résiduelle. Elle doit être déterminée à priori, en fonction
des conditions d’exploitation des chevaux, et ce sont d’autres paramètres qui
seront amenés à varier pour que l’objectif soit atteint – ou, du moins, approché. Bref, la maîtrise de notre recette doit devenir l’exigence de
tous les professionnels et ce sont les frais de fonctionnement qui devront
s’adapter et devenir à leur tour variables suivant les conjonctures. Pour conclure, je dirai que ce projet ambitieux et
que l’on pourrait qualifier de révolutionnaire colle parfaitement avec le projet qu’a développé notre
président tout au long de ses interventions de ces derniers mois : « Les propriétaires sont les actionnaires de
France Galop. » Bien sûr, pour que nous aboutissions, nous aurons besoin de toute
la puissance de notre syndicat et de sa dynamique
!
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