
Autres informations / 11.09.2010
Les acheteurs français boudent-ils keeneland ?
LE MAGAZINE
Le fossé qui s’est
creusé entre les origines européennes et les origines purement américaines
a-t-il refroidi les acheteurs français – pourtant assez actifs à Keeneland ?
Nous avons posé la question à plusieurs courtiers tricolores, qui ne sont en
majorité pas de cet avis.
MARC-ANTOINE
BERGHGRACHT ACHÈTE RAREMENT POUR LA FRANCE
Acheteur français
incontournable des ventes de Keeneland, Marc-Antoine Berghgracht ne croit pas
pour autant à la réussite des chevaux américains sur notre sol… « Je vais tous
les ans à Keeneland et j'y retourne cette année, mais j'y vais essentiellement
pour ma clientèle russe. Rares sont les chevaux que j'achète aux Etats-Unis
pour courir chez nous, même si j'y trouve parfois des pouliches bien nées,
intéressantes pour la
France. Je trouve qu'il y a
suffisamment de choix sur les places européennes pour trouver ce que l'on veut
et il faut reconnaître que les chevaux américains en France n'ont pas une
grande réussite. Et cela s'explique notamment par le temps d'adaptation assez
long des chevaux américains sur notre sol. »
FRÉDÉRIC SAUQUE
AIME TOUJOURS KEENELAND
On ne l'a pas vu
acheter aux ventes de Keeneland Septembre l'an dernier, mais simplement parce
qu'il n'avait pas de client pour cette vente. De manière générale, Frédéric
Sauque n'a pas arrêté d'acheter à Keeneland et il nous explique pourquoi.
« Cette année, j'y vais pour des clients italiens qui désirent mettre des chevaux
à l'entraînement en France. En général, je n'achète pas lors des books 1 & 2, où la concurrence est trop
importante. Mais les jours suivants restent très riches. Il y a énormément de
numéros, un éventail extraordinaire et je trouve cela dommage de mettre des
ventes de côté. Je ne suis pas d'accord avec ceux qui disent que les chevaux
américains ne réussissent pas en France ou plus largement en Europe. On voit de très bons résultats de
chevaux américains chez M. Fabre ; l'écurie Abdullah
a également beaucoup d'origines américaines qui
réussissent en Angleterre, mais aussi en France. De plus, ce marché est très intéressant pour les
Français à l'heure où l'euro est plus fort que le dollar. La différence permet de payer le transport (environ
7.500€, Kentucky-Paris, quarantaine comprise) et l'inscription à l'European
Breeders' Fund (EBS - 2.500€). Si vous achetez un yearling à 50.000$, le change "rembourse" ces
frais. En juillet, à Fasig-Tipton, j'ai acheté un mâle de Flashy Bull pour
25.000$ dont la mère a produit un cheval ayant gagné 400.000$ et un autre
100.000$. Il y a vraiment des opportunités à saisir. »
GÉRARD LARRIEU : «
KEENELAND EST LE MEILLEUR MARCHÉ AU MONDE
»
Cette année, Gérard
Larrieu regrette de ne pas pouvoir aller à Keeneland. Il n'a pas les clients
pour y acheter là-bas cette année, et c'est bien la seule raison de son
absence. « Je ne suis pas d'accord avec ceux qui disent que les chevaux achetés
aux Etats-Unis ne réussissent pas en France. C'est sûr que si vous achetez un
produit d'AP Indy et la mère par Storm Cat, ça ne va pas aller dans le terrain
lourd. On va toujours trouver
l'exception pour confirmer la règle, mais c'est vrai que les chevaux de
purement américains ne réussissent pas en France. Cela étant, Keeneland propose
une semaine entière de ventes. Il y a un grand panel de yearlings avec des
origines parfois "européanisées". On y trouve aussi des croisements
intéressants, du sang nouveau et on peut ramener un peu de vitesse. C'est
vraiment dommage de bouder cette vente. Je me souviens avoir acheté quatre ou
cinq chevaux là-bas qui avaient très bien fait en France. Ce que j'ai adoré à
Keeneland, c'est que les chevaux sont vraiment sur le marché. Les vendeurs sont
là pour vendre. On ne se retrouve pas, comme à Newmarket, avec un vendeur plus
riche que nous ! C'est un marché très vivant et on peut ainsi avoir de très
belles origines pour 30.000 ou 40.000$. Pour moi, Keeneland est le meilleur
marché au monde. Mon seul regret est de ne pas avoir de client pour y aller cette année. »
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