
Autres informations / 29.09.2010
Michel bodiguel : « le bénévolat n’interdit pas d’accroitre la professionnalisation dans les sociétés. »
LA GRANDE INTERVIEW
Président de
l'Association de défense et de promotion des courses de province et président
de Nantes, Michel Bodiguel entre à son tour dans le débat sur l’avenir des
courses au galop en France. Et il ne mâche pas ses mots.
JOUR DE GALOP. – DEPUIS QUELQUES MOIS, PLUSIEURS VOIX SE SONT EXPRIMÉES SUR
LE MÊME SUJET : OÙ EN EST NOTRE INSTITUTION ? CE DÉBAT EST-IL JUSTIFIÉ SUR
LE FOND, OU NE S'AGIT-IL QUE D'AMBITIONS QUI CHOISISSENT UN
PRÉTEXTE POUR PRENDRE LA PAROLE ? MICHEL BODIGUEL. – Qu’à l’approche d’une
échéance électorale des voix s’élèvent, rien n’est plus normal. Encore que les
motivations de ceux qui s’expriment sont fondamentalement différentes. D’un
côté, on trouve les conservateurs pour lesquels rien ne doit bouger alors que
tout bouge, et de l’autre les réformistes qui tirent la sonnette d’alarme en
estimant qu’il est urgent de revoir l’organisation des courses en remettant sur
le métier le Décret de 1997.
QUEL EST VOTRE CONSTAT EN TANT QU’ANIMATEUR D’UNE SOCIÉTÉ DE COURSES EN
RÉGIONS ? Tous les dirigeants
de sociétés de courses font aujourd’hui le même constat alarmiste : le drapeau
noir flotte sur la marmite des hippodromes, les recettes baissent, les charges
augmentent, les tribunes se vident et, au regard de trésoreries exsangues, ils
ont le désagréable sentiment d’être plus que jamais les vaches à lait d’une
Institution en faillite.
TOUT CE QUI SE PASSE AUJOURD'HUI EST-IL LA FAUTE DE L'OUVERTURE DU MARCHÉ
DES PARIS ?
L’ouverture du marché
des paris en ligne a évidemment accéléré cette situation. Mais elle
était latente. Le monde des courses sous la pression des jeux
est passé de sa culture sportive originelle qui s’employait, par la
compétition, à améliorer la race chevaline, à une culture
financière désormais ouvertement affa riste. Les sociétés
de courses, malgré les difficultés d’organisation, ont cependant répondu
présent au défi de l’ouverture. Mais force aujourd’hui est de constater que les
résultats ne sont pas à la mesure des efforts que nous déployons. On s’inquiète
d’autant plus que l’ARJEL, l’Autorité de régulation des jeux en ligne, se
montre impuissante à maîtriser l’ouverture et incapable de s’opposer à l’entrée
en force d’opérateurs douteux et à l’accès des joueurs vers les sites illégaux.
De plus, Bruxelles pose toujours avec insistance la question du reversement
des 8% à la filière. Ce qui n’est
pas la moindre de nos inquiétudes.
NOS STRUCTURES
INSTITUTIONNELLES PEUVENT-ELLES RESTER EN L'ÉTAT ?
S’il convient
d’adapter les dispositions du Décret de 1997 relatif aux courses de chevaux, il
doit continuer de reposer sur ses fondamentaux et, notamment, le statut
associatif de ses dirigeants. Les exemples
de privatisation que nous donne l’étranger conduisent le plus souvent à la ruine. Le
bénévolat n’interdit toutefois pas d’accroître la professionnalisation dans les
sociétés. Encore que celle-ci a un coût
qui, tôt ou
tard, ne peut que réduire le niveau des allocations et
entraîner la fermeture d’hippodromes. Ceux-ci demeurant le lieu de passage
obligé de la distribution de l’argent des courses mais aussi un ancrage régional
essentiel pour un environnement d’acteurs, qu’ils soient propriétaires,
entraîneurs ou éleveurs, toute fermeture entraînerait, inévitablement, un
déséquilibre fatal à nombre de professionnels.
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