
Autres informations / 21.08.2012
A la decouverte de l’ecurie tagada
Un
nouveau visage est apparu lors de cette vente de yearlings d’août 2012. Celui
de Vincent Laumaillé, qui a créé il y a quatre ans l’Écurie Tagada. Âgé de
trente-deux ans, ce chef d’entreprise du Sud-Ouest, à la tête d’une société
spécialisée dans la fonderie de cloches, l’horlogerie monumentale et la
protection contre la foudre, raconte son expérience de la multipropriété, une
formule en laquelle il croit, malgré les difficultés qu’il a rencontrées dans
la constitution de son écurie.
JDG. –
COMMENT EST NEE L’ECURIE TAGADA ?
Vincent
Laumaillé. – Je suis originaire de Tarbes et, depuis mon enfance, je monte à
cheval. L’un de mes amis, Louis Rouzaud, élève des pur-sang arabes. Pour des
raisons professionnelles, je suis parti en Espagne, mais à mon retour en
France, en 2006, j’ai commencé à m’investir dans les courses à travers Louis
Rouzaud, et j’ai pris mes couleurs. J’ai d’ailleurs eu pas mal de réussite avec
ma première jument, Belle Jeanne, qui fut troisième du Prix Roland de Chambure
(L). Mais j’ai vite compris que le plaisir du propriétaire avait un certain
coût, et que l’unique possibilité de durer en cas de coup difficile, c’était de
mutualiser les risques et donc, à l’image du modèle anglo-saxon, de passer par
la multipropriété. Je ne suis pas un professionnel des courses, mais j’ai un
carnet d’adresses important, et vu les résultats de mes premiers chevaux, il a
été facile de mettre l’eau à la bouche à certains de mes amis. J’ai commencé à
répartir les quelques chevaux que j’avais achetés entre un, deux puis trois
copains qui ne connaissaient rien aux courses. Il y a quatre ans, nous avons
créé la Sarl Écurie Tagada.
COMMENT
AVEZ-VOUS VECU CETTE CREATION D’ECURIE AUPRES DE FRANCE GALOP ?
En
France, le système pour les parieurs est excellent. Les centres d’entraînement
sont parfaits. Mais l’accès au propriétariat est catastrophique. Pour
constituer une société comme la nôtre, faire valider les agréments par France
Galop, c’est long, trop long. Si je n’avais pas été passionné par les chevaux,
j’aurais abandonné. C’est d’autant plus regrettable qu’une grande partie de
l’avenir des courses passe par la démocratisation, et donc la multipropriété. Il faudrait aussi
que l’hippodrome soit un site de fête. Il y a des progrès effectués dans ce
sens, mais il faut aller plus loin. S’il n’y a pas de propriétaires, il n’y a
pas de chevaux de course. Il ne faut pas l’oublier.
RECEMMENT,
VOUS AVEZ CHANGE LES STATUTS DE VOTRE SOCIETE. POUR QUELLES RAISONS ?
D’autres
actionnaires sont entrés dans la société Tagada. Nous sommes aujourd’hui
quatorze. Pour repartir sur une base nouvelle, nous sommes passés du statut de
Sarl à celui de Sas. Là encore, ce fut un casse-tête. Il a fallu près de trois
mois pour que France Galop valide les statuts de la société. Désormais, nous
avons une puissance financière plus importante. Notre capital est de 900.000 €,
avec un projet d’investissement de 5 millions d’euros jusqu’en 2015.
EST-CE
POUR CETTE RAISON QUE L’ON VOUS VOIT INVESTIR POUR LA PREMIERE FOIS DANS DES
YEARLINGS EN AOUT ?
En
effet, grâce à notre budget plus conséquent, nous pouvons venir acquérir des
pedigrees plus intéressants que ceux que nous achetons d’habitude aux
breeze-up. Néanmoins, nous continuerons à acheter la majorité de nos chevaux
lors des ventes de 2ans montés. Le risque est diminué par rapport à l’achat
d’un yearling. Nous gardons également un fonds de réserve pour acheter des chevaux
à l’entraînement. Notre objectif est d’avoir un maximum de quinze chevaux à
l’entraînement, sans compter les yearlings. Pour nous, le cycle d’exploitation
d’un cheval doit être de dix-huit mois, c’est pour cette raison que tous nos
chevaux sont à vendre. Tous les ans, au mois de mai, nous avons une réouverture
de capital qui nous va nous permettre de rentrer huit à dix nouveaux chevaux,
en espérant avoir vendu les meilleurs.
AVEC
QUELS ENTRAINEURS TRAVAILLEZ-VOUS ?
Ils sont
tous basés dans le Sud-Ouest, où nous avons la chance d’avoir de superbes
centres d’entraînement et les meilleurs professionnels français. Christophe
Ferland reste notre entraîneur numéro un, nous avons commencé avec lui alors
qu’il n’avait que cinq chevaux. Ensuite, les chevaux sont répartis entre
François Rohaut, Jean-Claude Rouget, Charles Gourdain et Bruno de Montzey.
Chaque entraîneur, à travers sa personnalité, exerce son métier de façon
différente, et chaque cheval a un profil différent. Nous essayons donc de
confier à chaque entraîneur un cheval qui lui correspond. Nous remercions
d’ailleurs nos entraîneurs, leurs équipes et nos jockeys, pour le travail
qu'ils ont réalisé.
DERNIERE
QUESTION, D’OU VIENT CE NOM, TAGADA ?
Quand
j’en ai parlé autour de moi, tout le monde m’a dit qu’il ne fallait surtout pas
appeler l’écurie comme cela. Finalement, je l’ai fait et tant mieux. C’est la
preuve que l’on peut être sérieux tout en gardant une pointe d’humour !
LES
STATISTIQUES DE L’ECURIE TAGADA
7e
acheteur aux ventes breeze-up Arqana de mai 2011 (5 lots achetés pour un total
de 213.000 €)
1er
acheteur aux ventes breeze-up Arqana de mai 2012 (8 lots achetés pour un total
de 523.000 €)
4
yearlings achetés au mois d’août 2012 pour un total de 358.000 €
Depuis
le 1er juillet : 13 partants, 2 victoires et 9 places
LA
DECOUVERTE D’UN MONDE NOUVEAU
Alain
Macé fait partie des quatorze actionnaires de l’Écurie Tagada. Totalement
novice dans les courses, comme ses autres amis, il les a découvertes par le
biais de l’Écurie : « Ce n’est pas l’aspect financier qui nous guide, mais les
moments de convivialité que nous visons grâce à l’Écurie Tagada. Dernièrement,
j’ai eu la chance d’aller voir l’un de nos chevaux courir à Pornichet, et il
s’est imposé. C’était un moment inoubliable. Je découvre aujourd’hui les ventes
de Deauville. J’y fais énormément de rencontres, de professionnels, de
sportifs, mais aussi des personnels d’écurie qui nous accueillent avec beaucoup
de gentillesse et de disponibilité. Je m’ouvre à un monde nouveau pour moi, à
multiples facettes. C’est passionnant… »
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