
Autres informations / 21.09.2012
Peter bradley : « les chevaux français conviennent bien aux etats-unis »
Originaire
de Californie, Peter Bradley a d’abord travaillé pour de grandes enseignes
telles que Brookdale (manager du haras), Cromwell Bloodstock Agency (en charge
des ventes à l’amiable) et Lane’s End Farm. En 1995, il crée sa propre
entreprise, Bradley Thoroughbred’s, LLC, basée à Lexington. Peter Bradley ne se
limite pas à son activité de courtage et propose différents services tels que
les ventes à l’amiable, les assurances, les conseils de croisements. Il manage
des syndicats, aussi bien de pinhooking que de course, impliquant des dizaines
de propriétaires.
JDG : -
QUELS TYPES DE YEARLINGS VENEZ-VOUS ACHETER AUX VENTES DE KEENELAND ?
Peter
Bradley : J’achète principalement des yearlings en vue des breeze-up. Cette
activité de pinhooking nécessite de dénicher des yearlings à la fois
athlétiques, bien équilibrés, avec de bons aplombs et qui se déplacent très
bien. Ce dernier critère est un des éléments clés de la réussite du pinhooking
: si le cheval "breeze" vite et se déplace très bien, la marge peut
alors être considérable. En plus du physique, il est important que les
pedigrees soient suffisamment commerciaux et réunissent aussi vitesse et
précocité. Une fois achetés, les yearlings sont envoyés à Ocala, en Floride,
chez Eddie Woods (le frère de Frannie Woods, de Rathsbarry Stud en Irlande,
ndlr) qui est l’un des plus grands préparateurs de 2ans aux États-Unis. Selon
leur physique et leur précocité, les poulains sont répartis entre les
différents breeze-up américains : Baretts en Californie, OBS et Fasig-Tipton en
Floride, Keeneland au Kentucky et Fasig-Tipton dans le Maryland
VOUS
PORTEZ UN INTERET PARTICULIER AUX CHEVAUX ENTRAINES EN FRANCE. POURQUOI ?
Depuis
ma toute première immersion dans le monde des courses, j’ai toujours été
fasciné par les courses courues sur le turf et passionné par des chevaux tels
que John Henry, Bold Ruler… De par le style des courses en France, je pense
sincèrement que les chevaux français conviennent tout aussi bien pour les
États-Unis, voire mieux, que ceux provenant d’autres pays européens comme
l’Irlande ou l’Angleterre. Les entraîneurs français ont tendance à être
beaucoup plus patients que partout ailleurs en Europe et préservent davantage
leurs jeunes chevaux. Une fois arrivés sur le sol américain, les chevaux
français ont l’avantage de bien s’adapter au turf américain. Pour toutes ces
raisons, j’aime acheter les chevaux en France. Il y a environ cinq ans, la
conjoncture n’était pas vraiment propice aux achats en France. Entre autres à
cause de la force de l’euro par rapport au dollar et puis aussi de par le fait
qu’un nombre important de chevaux étaient achetés en vue du Winter Carnival de
Dubai… Cela rendait alors plus difficile l’accès au marché français pour les
acheteurs américains. À présent, le climat est redevenu favorable pour les
acheteurs américains, et puis mes Racing Partnerships ont pris encore un peu
plus d’importance, avec des propriétaires qui sont de plus en plus nombreux à
vouloir investir dans les chevaux à l’entraînement.
QUELS
ONT ETE VOS PLUS BEAUX SUCCES AUX ETATS-UNIS AVEC DES CHEVAUX FRANÇAIS ?
Le
dernier remonte à l’année dernière, lorsque j’ai acheté Désert Blanc (Desert
Style) à Charles-Henri de Moussac. Ce cheval avait été recalé pour Hong Kong
parce qu’il "faisait du bruit". Certes, j’étais prévenu de ce
problème, mais j’adorais vraiment ses performances en France, et surtout la
façon dont il terminait ses courses avec cette incroyable pointe de vitesse. Et
puis, heureusement, malgré ce "bruit", la visite vétérinaire n’a
révélé aucun problème respiratoire lors de l’examen endoscopique, ce qui m’a
permis d’acquérir ce poulain qui a gagné un Gr1 dès sa deuxième sortie sur le
sol américain, à Belmont Park (Manhattan Handicap). Plus récemment, j’ai acquis
Kya One (One Cool Cat) qui vient de terminer cinquième d’un Gr3 à Belmont Park
pour sa première tentative Outre-Atlantique. Nous sommes ravis car nous savons
que cette pouliche a encore besoin d’être rallongée, mais elle s’annonce comme
une toute bonne cartouche cet automne. Si l’on remonte quelques années en
arrière, j’ai aussi eu la chance d’acquérir des chevaux tels que Windsharp,
gagnant de Gr1, Sauvage et Sixième Sens, lauréats de Gr2.
VOUS
SEREZ PRESENT EN FRANCE POUR ASSISTER AU WEEKEND DE L’"ARC".
L’OCCASION DE VOUS RENDRE EGALEMENT A LA VENTE DE L’"ARC" ?
Pour
moi, l’Arc représente une des plus belles journées de courses de pur-sang au
monde avec onze courses de Groupe au cours du week-end. Je profiterai également
du voyage pour jeter un coup d’oeil au catalogue de la vente de
l’"Arc"… Et j’espère que j’aurai l’opportunité d’attraper un lot
cette année ! J’ai déjà acheté quelques chevaux lors de ces ventes par le passé
tels que Goth Land (double gagnant de Groupe 2 par la suite en Californie).
VOUS
AVEZ AUSSI LA REPUTATION D’AIMER FORMER LES JEUNES…
J’ai
toujours aimé aider les jeunes de l’industrie du pur-sang. J’ai eu la chance
d’avoir en stage de bonnes recrues françaises telles que Camille Vercken, qui a
travaillé plusieurs années à mes côtés et qui est à présent directrice du
Syndicat des Éleveurs, mais aussi Francis-Henri Graffard et Ludovic Cornuel, à
l’occasion de stages lors du Darley Flying Start. Plus récemment, Fanny Cyprès,
qui est venue travailler avec moi après avoir réalisé son mémoire de fin
d’études à France Galop, sur le sujet des primes.
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