
Autres informations / 23.01.2014
« non, je ne suis pas en colère »
TRIBUNE LIBRE
par Richard Chotard, entraîneur et propriétaire à Chantilly
« Je ne suis pas en colère. Je suis entraîneur, installé à
Chantilly avec un effectif moyen, associé avec mes propriétaires sur certains de
mes chevaux. Et je ne suis pas en colère. Je ne veux pas être assimilé à ces
groupes anonymes dont les revendications fleurissent actuellement dans les
colonnes des journaux spécialisés. J’entends même des menaces de grève. C’est
grave.
La hausse du coût des engagements ? Pour les classiques,
comme le Prix de Diane par exemple, on passe de 1.700 à
2.040 euros, soit une hausse de 340 euros. Le rêve d’avoir
une pouliche engagée dans le Prix de Diane ne vaut-il pas largement ces 340
euros ? Et pour un cheval lambda, c’est une hausse minime comparée à ce que nos
propriétaires ont subi récemment, avec le changement du taux de T.V.A. Si l’on
veut garder le niveau de nos allocations, il faut trouver de l’argent, c’est
évident, et je trouve que cet effort est à la fois nécessaire et raisonnable.
Lorsque l’on est entraîneur et que l’on est aussi
propriétaire de ses chevaux, il faut assumer. France Galop ne peut pas faire de
l’assistanat. Prenons l’exemple des indemnités de transport. Leur plafonnement
n’a concerné qu’un nombre très limité de chevaux, propriété d’entraîneurs. On
ne peut pas, dans un prévisionnel d’écurie, prendre en compte des frais de
déplacement !
Comme je l’ai dit, je suis associé sur certains de mes
chevaux. Mais je suis propriétaire par choix, et non par contrainte. Mes
propriétaires sont contents d’être associés avec moi sur certains chevaux. Nous
cherchons à les valoriser pour réaliser une plus-value lors de leurs ventes
éventuelles, afin de renouveler l’effectif. Quand cela se passe moins bien,
j’assume. Je prends des risques et je les accepte.
Nous avons la chance d’avoir le meilleur système de courses
au monde. En France, onze jours après la course, on peut toucher ses gains.
J’ai gagné un Groupe en Italie au mois de septembre. Je n’ai toujours pas reçu
le pourcentage qui me revenait. Mon propriétaire n’a toujours pas touché
l’allocation gagnante. Pourtant, il m’a payé les frais de transport, les
pensions du cheval. Il reste des gens passionnés. Comment peut-on imaginer
susciter de nouvelles vocations si l’on peint constamment en noir la situation
de nos courses ? De grâce, arrêtons ces actions qui nuisent à l’ensemble de la
filière. Laissons travailler la nouvelle équipe de France Galop au lieu de la
mettre immédiatement au pilori. Laissez-nous travailler, à Chantilly, à Pau, à
Senonnes ou n’importe où en France. Finissons-en avec la guerre entre Paris et
province, qui ne concerne que trois ou quatre personnes. Arrêtons de donner une
image fausse de notre métier. Notre volonté, c’est de gagner des courses et
d’avoir toujours plus de propriétaires. »
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