
Autres informations / 10.08.2015
Table ronde du jockey club américain : l’ancien champion olympique edwin moses donne ses trucs pour lutter contre le dopage
En 2014,
lors de la traditionnelle Table Ronde du Jockey Club américain, l’ancien
président Ogden Mills Phipps avait annoncé que le Jockey Club allait chercher
un appui fédéral pour lutter contre la médication dans les courses. Une annonce
qui avait produit un fort effet, l’appel à une législation fédérale étant
quelque chose de particulièrement fort aux États-Unis. Lors de la Table Ronde
2015 du Jockey Club américain, tenue pendant deux heures ce dimanche 9 août, la
possible future législation fédérale était au coeur des débats. Rappelons qu’il
y a moins d’un mois, le Thoroughbred Horse Racing Integrity Act de 2015 a été
présenté à la Chambre des Représentants des États-Unis. Le texte prône une
législation fédérale sur la médication dans les courses américaines et
permettrait à une entité dédiée aux courses de pur-sang, le Thoroughbred
Horseracing Anti-Doping Authority (THADA), créée au sein de l’Agence antidopage
des Etats-Unis (USADA), d’avoir une autorité sur les règles et les contrôles
antidopage sur les courses. Edwin Moses, président de l’USADA (athlétisme) et
champion olympique, Steven Beshear, gouverneur du Kentucky, et James Gagliano,
président-directeur général du Jockey Club, ont longuement discuté des
bénéfices qu’apporterait une législation fédérale sur la médication.
INTERVENTION
REMARQUEE D’EDWIN MOSES
Edwin
Moses a notamment tenu une longue intervention, expliquant comment il était
devenu un avocat de la compétition propre durant sa carrière et comment le
Comité olympique a su gérer les mêmes tricheries auxquelles font désormais face
les courses américaines. Il a par ailleurs précisé que l’USADA avait été
approchée pour la toute première fois par les membres du Congrès en 2012 au
sujet d’une législation anti-médication dans les courses… Soit bien avant que
l’affaire Asmussen, par exemple, n’éclate au grand jour. Edwin Moses a déclaré : « Je suis ici
aujourd’hui parce que, à ce moment précis, les courses hippiques ont la
possibilité de choisir un nouveau chemin pour protéger leur futur et nous avons
été appelés à l’aide. Mais ce n’est plus le temps des paroles : il faut agir
maintenant. » Il a fait le rapprochement avec le monde du sport à son arrivée
en ajoutant : « Il était clair que le système en place ne marchait pas. (…)
C’était un système qui érodait l’intégrité du sport, la confiance des athlètes
et, finalement, affectait le fond du sport puisque les revenus télévisuels
s’effondraient et les sponsors hésitaient à s’impliquer dans un business
sportif où les fans n’avaient pas confiance dans les résultats qu’ils voyaient.
Cela a aussi mis la santé des acteurs sportifs et leur sécurité en danger. »
Pour arriver à un sport propre, Edwin Moses a exposé ce qu’il appelle la
"Matrix de l’efficacité". Elle consiste en ces points :
• Le
programme est-il indépendant et libre de toute interférence intérieure ou
extérieure ?
• Y
a-t-il, durant toute l’année, des contrôles hors compétition de sang et
d’urine, menés de façon surprise ?
• Y
a-t-il une liste exhaustive des substances et méthodes prohibées de publiée et
mise à jour régulièrement?
• Y
a-t-il un investissement significatif en argent et temps dans la recherche
scientifique pour détecter les nouvelles substances et techniques de dopage ?
• Y
a-t-il un partenariat établi avec les autorités pour poursuivre ceux qui ont
illégalement fabriqué, distribué et mis en circulation les drogues dangereuses ?
Edwin
Moses a ajouté : « Le but de l’USADA n’est pas d’attraper les gens qui ne sont
pas informés. Notre but est d’attraper ceux qui trichent de façon
intentionnelle et de les faire disparaître du sport. Cela vaut totalement le
coup pour protéger le futur du sport et la santé de ceux qui sont impliqués. À
l’USADA, nous sommes prêts à aider de notre mieux et à partager notre
expérience pour amener une campagne antidopage dans le sport des courses
hippiques. »
« LE
SEUL MOYEN POUR NOUS D’Y ARRIVER PASSE PAR UNE LEGISLATION FEDERALE »
De son
côté, Steven Beshear, gouverneur du Kentucky, a soutenu la mise en place d’une
législation fédérale, estimant que les mesures mises en place par différents
États de façon indépendante n’ont pas été efficaces : « Le Kentucky est en
accord et désire une réforme de fond qui s’intéresse non seulement à la
régulation de la médication, mais aussi des règles sur les tests et les
procédures, le besoin de laboratoires certifiés, la création d’une autorité
nationale de régulation de la médication et d’un système capable de s’adapter
vite pour répondre aux changements dans le paysage des produits dopants.
Messieurs, le seul moyen pour nous d’y arriver passe par une législation
fédérale. »James Gagliano, qui représentait la Coalition pour l’intégrité des
courses hippiques, a ajouté : « Nous ne sommes peut-être pas tous d’accord sur
le chemin à suivre pour la réforme, mais nous sommes tous d’accord qu’un
changement est impératif. Nous pensons que cette législation en particulier
puisse, une fois pour toutes, apporter une uniformité nécessaire au sport.
»Signalons que, outre le débat sur la législation fédérale autour de la
médication, le Jockey Club a aussi souligné le besoin de passer, pour tous les
chevaux, aux puces électroniques pour identifier les chevaux, comme cela se
fait en France, en Angleterre, en Irlande ou encore en Australie. Un hommage a aussi été rendu à Ogden Mills
Phipps, qui a quitté ce samedi 8 août la présidence du Jockey Club après
trente-deux ans.
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