
Autres informations / 14.10.2015
Tour des haras : haras de la perrigne
TOUR
DES HARAS
HARAS DE LA
PERRIGNE
72460 Saint-Corneille
Jean-Hugues et Bella de Chevigny
Jour de
Galop. – Comment avez-vous découvert l’élevage de chevaux de course ?
Jean-Hugues
de Chevigny. – Je suis né dans une grande famille du
cheval et cela s’est imposé à moi comme une évidence. Mon père était officier des Haras
nationaux et je me souviens avoir très tôt développé une préférence pour
l’élevage. Dans ma jeunesse, j’ai néanmoins monté en course comme gentleman.
Après avoir fait une école d’agriculture, l’Institut technique de pratique agricole (Itpa), j’ai suivi des stages chez des
grands noms de l’élevage, en particulier chez Élie de Brignac (haras de la
Verrerie) et Pierre de Gasté (haras de la Genevraie). De 1975 à 1978, j’ai
occupé la direction du haras de Mortrée, sous l’ère de Pierre Ribes. Puis, avec
ma femme, Bella, nous nous sommes lancés dans la grande aventure du haras de la
Perrigne, un établissement qui appartenait à l’origine à ma belle-famille.
L’élevage est
une activité difficile : quelle est votre motivation personnelle pour relever
le défi jour après jour ?
Nous cherchons toujours à rester en relation avec le marché
et avons d’ailleurs vite spécialisé la Perrigne comme un haras vendeur. Toute
notre production, une dizaine de poulains par an, est vouée à passer en vente.
Globalement, pour que cela fonctionne, nous avons développé une jumenterie
personnelle de 12 à 15 unités. À cela s’ajoutent seulement deux à trois juments
de clients. Je tiens à renouveler régulièrement ma jumenterie. Quand je réforme
une poulinière, j’en achète une nouvelle, avec un nouveau courant de sang, à
Deauville ou en Angleterre notamment. Nous n’avons que 45 hectares d’herbage et
il est très important pour nous de ne pas se laisser dépasser par le surnombre.
En complément, pour assurer une trésorerie régulière, nous avons une activité
de préentraînement avec une quinzaine de chevaux de clients au travail.
Quand vous
repensez aux meilleurs chevaux conçus au haras, vous souvenez-vous des critères
qui vous avaient poussé à choisir tel ou tel croisement ?
Nous suivons de près les courants de sang qui fonctionnent
autour de nous et restons en adéquation avec le marché, sachant que nous sommes
d’abord vendeurs. Nous investissons aussi dans des parts d’étalons dans la
mesure du possible. Aujourd’hui, nous avons des parts de Montmartre et Kendargent, par exemple.
Selon vous,
que faut-il privilégier dans le mariage jument/étalon : vitesse/fond,
vitesse/vitesse, fond/fond ?
La loi du marché oblige aujourd’hui à apporter régulièrement
de la vitesse. C’est aussi une conviction personnelle. Pour le reste, j’accorde
une importance particulière au modèle.
Faire naître un poulain d’une jument inédite, est-ce
rédhibitoire, un simple risque ou sans problème ?
Pour moi, cela ne pose aucun problème. Si une jument inédite
possède un bon pedigree et un beau modèle, je l’accueille avec plaisir. Pour
aller plus loin, je dirais que je préfère une jument qui n’a pas couru à une
jument qui a trop couru.
Qui est, pour vous, le plus grand éleveur de
l’histoire ? Et pourquoi ?
J’ai eu plusieurs maîtres
que je me dois de citer. Alec Head, Élie de Brignac, Pierre de Gasté sont de
ceux-là. Actuellement, on peut dire que les familles Dubois, au trot, et Head savent
voir loin et investir à bon escient. Le plus grand à mes yeux est peut-être
Alec Head. À l’époque de l’Écurie Aland (avec Roland de Chambure), il a
beaucoup apporté en dénichant des chevaux américains comme Riverman et Lyphard,
pour le compte de la famille Wertheimer.
Et votre champion préféré dans toute l’histoire ?
Celle qui m’a fait "hérisser les poils" assez récemment, c’est Goldikova. Je me souviens de sa victoire
dans le Prix Jacques Le Marois (Gr1) à Deauville, en 2009. Elle avait été
applaudie du rond de présentation à son retour aux balances. Un grand souvenir
et une émotion très forte pour ma part.
Quel est selon vous le critère déterminant pour
qu'un yearling d'octobre fasse monter les enchères ? Que privilégiez-vous quand
vous inscrivez un yearling en octobre ?
C’est
une vente qui doit permettre aux propriétaires français d’acheter pour
renouveler leurs effectifs et alimenter les partants de demain. À cette vente,
il y aura sans doute une demande pour des chevaux solides qui vont courir. Mais
tous les scénarios sont possibles. Certains pourront y chercher des pouliches
très bien nées, d’autres des yearlings avec du modèle.
Vous aimerez aussi :

Jump Girls, un documentaire passionnant sur les femmes jockeys
La chaîne de télévision irlandaise TG4, qui réalise des audiences proches du million de personnes par jour, a produit un reportage sur les femmes jockeys, en obstacle, qui...
11 février 2021
À la mémoire de Willy Kalley
À la mémoire de Willy Kalley Par Bernard Le Gentil « Willy Kalley nous a quittés avec ses innombrables souvenirs d’homme de cheval. Vivant son métier...
22 janvier 2021