
Autres informations / 18.10.2015
Tour des haras : haras du buff
TOUR DES HARAS
61250 Colombiers
Edwige
Le Métayer
Jour de
Galop. – Comment avez-vous découvert l’élevage de chevaux de course ?
Edwige Le
Métayer. – Par mon mari. Même si dans ma jeunesse,
je montais à cheval, j’ai vraiment découvert les courses par mon mariage avec
Pierre-Charles. Il m’a transmis sa passion et, à sa disparition en 1999, j’ai
décidé de poursuivre cette "aventure".
L’élevage est
une activité difficile : quelle est votre motivation personnelle pour
relever le défi jour après jour ?
Je crois que le mot le plus juste concernant l’élevage est
le mot passion. L’élevage, c’est une alternance de bons moments et de
déceptions, de rêves et de désillusions. C’est pour les bonheurs qu’on y trouve
qu’on a envie de se lever aux aurores tous les matins de l'année.
Quand vous
repensez aux meilleurs chevaux conçus au haras, vous souvenez-vous des critères
qui vous avaient poussé à choisir tel ou tel croisement ?
Il y a une volonté de faire de la sélection, mais je crois qu’au
final, il y a la chance, le coup de pouce plus ou moins attendu. Quand nous
avons vendu Suits You l’an dernier à
La Teste [aux ventes Osarus, ndlr], pour 12.000 euros, il était
difficile d’imaginer qu’il allait devenir un gagnant de Listed-race à Royal
Ascot à l’âge de 2ans... Nous sommes allés à Youmzain qui n’avait pas encore fait ses preuves et n’était "qu’à"
3.500 euros, et cela a donné Suits You.
Idem quand nous sommes allés à Turtle
Bowl à son entrée au haras, et nous avons élevé Lucayan, un gagnant de Poule d’Essai des Poulains ! Il faut
surtout croire en ce que l’on fait et avoir une bonne
étoile.
Selon vous,
que faut-il privilégier dans le mariage jument/étalon : vitesse/fond,
vitesse/vitesse, fond/fond ?
Je crois avant tout au bon croisement. Apporter avec
l’étalon ce que la jument n’a pas. Pour ma part, il est toujours difficile de
dire si un croisement est plus judicieux qu'un autre. Mes propriétaires, et
leurs conseils, le font très bien. Il faut dire que l’essentiel des effectifs stationnés
au haras du Buff est la propriété de clients. Je n’ai pour ma part que six
juments, dont une partie en plat et l’autre en obstacle. J’essaie de mon côté
de hausser le niveau de mon effectif en investissant dans des papiers plus "forts"
à chaque nouvel achat.
Faire naître un poulain d’une jument inédite, est-ce
rédhibitoire, un simple risque ou sans problème ?
Il vaut mieux à mes yeux une jument avec un très bon
pedigree qu’une autre moins bien née et nantie de performances moyennes. Entrer
à l’élevage une jument inédite n’est nullement rédhibitoire. J’ai notamment
remarqué qu’aux ventes d’élevage de Newmarket – car j'y ai plus le temps
d’observer –, toutes les juments inédites bien nées se vendaient très bien. À
des prix supérieurs à celles qui avaient couru moyennement.
Qui est, pour vous, le plus grand éleveur de
l’histoire ? Et pourquoi ?
Dans l’absolu, c’est Marcel
Boussac. Ce qu’il a réalisé comme éleveur-propriétaire (douze Prix du Jockey
Club, six Prix de Diane) est fabuleux. Aujourd’hui, l’homme des courses par
excellence est Alec Head. C’est un homme de la terre – toute ma passion. Et ce
qu’il a réussi à faire avec sa famille est incroyable. Il a su transmettre sa
passion, ce qui est important.
Et votre champion préféré dans toute l’histoire ?
Ces dernières années, Trêve
a évidemment marqué les courses dans le monde entier. Mais j’ai une pensée particulière pour la
championne d’Auteuil Princesse d’Anjou. C’était une petite bombe qui
affrontait Auteuil avec un tel courage… Car Auteuil, c’est un mélange de peur
et de passion. Princesse d’Anjou a tellement donné d’elle-même. Elle m’a
fait pleurer d'émotion.
Racontez-nous votre plus belle histoire aux ventes de
Deauville.
Je ne vais pas en isoler une
en particulier. Ce qui m’intéresse c’est de voir un cheval qu’on aime entrer
dans une bonne maison. Et partir chez un bon entraîneur. Il aura naturellement
plus de chance de réussir. C’est aussi une des finalités des ventes.
Quel est selon vous le critère déterminant pour
qu'un yearling d'octobre fasse monter les enchères ? Que privilégiez-vous quand
vous inscrivez un yearling en octobre ?
Avant
toute chose, je pense que c’est le cheval qui nous dit quelle est la meilleure
vente pour lui. Il ne faut pas s’entêter sur une vente en particulier. En août,
les yearlings sont encore des bébés. Tous ne peuvent pas
aller en août et supporter la préparation ; tout dépend de leur date de
naissance. En octobre, certains poulains auront beaucoup gagné en maturité. Le
choix doit se faire en fonction de chacun. A
contrario, la préparation pour octobre peut être plus difficile en raison
de conditions climatiques quelquefois difficiles, baisse des températures,
pluies automnales. Certains yearlings peuvent alors commencer à présenter un
poil d’hiver malgré toutes les précautions et protections prises. Pour moi, et je
reviens à mon idée première, c’est un peu le cheval qui parle pour désigner la
vente où il sera le mieux mis en valeur.
Vous aimerez aussi :

TVA SUR LES GAINS : RAS ! (LA FIN DES PEURS ET DES FANTASMES)
TVA SUR LES GAINS : RAS ! (LA FIN DES PEURS ET DES FANTASMES) Voilà une excellente nouvelle ! Pour tous les acteurs assujettis, la suppression de la TVA sur les gains de...
19 février 2021
Loi contre la maltraitance animale : Tout ce qui touche au monde du cheval
Loi contre la maltraitance animale Tout ce qui touche au monde du cheval Depuis le mardi 26 janvier, l’Assemblée nationale étudie la proposition de loi visant à renforcer...
30 janvier 2021