
Autres informations / 04.10.2015
Trêve : plus qu’une défaite, un monde qui s’écroule
Dire que ce 94e Qatar Prix de l’Arc de Triomphe
(Gr1) avait un enjeu à part, et portait en lui un enjeu différent et supérieur
encore à la simple désignation d’un vainqueur, est un euphémisme. La tentative
d’un triplé de Trêve en avait fait une véritable édition historique. Les larmes
qui coulaient ou perlaient après l’épreuve, sur tant et tant de visages,
témoignaient de l’engagement populaire pour la championne. La foule était
acquise à sa cause – et c’est bien normal. Lorsque Trêve n’a pas produit son
changement de vitesse attendu, espéré et désiré, une partie de la foule s’est
tue. Et cela compte quand Longchamp réunit plus de 58.000 personnes (le record
de notre siècle).
Les hommages à la
championne
Cette sortie par la "petite" porte n’a
nullement entamé les hommages de différents acteurs qui gravitent autour de
Trêve. Même la foule ne s’y est pas trompée. La championne a été accueillie à
son retour aux balances par un déluge d’applaudissements. Pas de tiédeur dans
cette démonstration publique.
Quant à Christiane Head Maarek, elle n’a jamais tenté de
chercher (et de trouver) des excuses à sa pensionnaire. Lors de la conférence
de presse, elle a tenu à saluer la supériorité du vainqueur et a rendu un
vibrant hommage à la championne. « C’est toujours décevant lorsque vous
êtes battus car vous venez pour gagner. Mais j’ai regardé la course et je dois
dire que Lanfranco Dettori a monté une course incroyable avec Golden Horn. Il a
utilisé mon leader, il est bien parti. Golden Horn a sauté dans la roue du
leader et bravo à son jockey. Les courses, c’est aussi cela. On prend des
décisions au millième de seconde. Sans leader, Golden Horn aurait été devant et il aurait sans doute gagné de la
même façon. Aujourd’hui, quand Trêve est sortie des boîtes, elle était un petit
peu plus "molle" que d’habitude. Le Prix
Vermeille, qu’elle a gagné très facilement, lui a certainement retiré un peu
d’influx. Néanmoins, elle fait une bonne performance, il n’y a rien à dire.
Il faut ajouter qu’elle est battue par un
très bon cheval, le meilleur 3ans de sa génération. Flintshire a fait une course fantastique. Et New Bay est un bon cheval aussi. Le record de deux victoires dans
l’Arc sera battu un jour. On connaît la jument ; quand elle est très, très
bien, elle est capable d’accélérer. Aujourd’hui, elle a été moins vite. Il ne
faut pas chercher d’excuses. Elle est battue par meilleure qu’elle. Cela ne
retire rien à sa qualité et à ce qu’elle a fait jusqu’à présent. Elle a mérité
de partir au haras et, d’ailleurs, elle devrait partir à la fin du mois.
J’espère qu’elle ira à l’un des meilleurs étalons qu’il y a sur la planète et
que j’aurai peut-être l’occasion
d’entraîner la progéniture de Trêve. Nous allons maintenant essayer de trouver d’autres
chevaux comme Trêve. C’est génial d’avoir eu autant de personnes pour soutenir
Trêve et je les invite à revenir, même si Trêve ne sera plus là. »
Un peu plus tôt, à
chaud, juste après la course, Christiane Head Maarek avait déjà tenu des propos
plein d’optimisme : « Pour
moi, c’est une page qui se tourne. Mais c’est la vie. Trêve a été une aventure
incroyable et a su faire venir le public aux courses. Elle restera à jamais une
championne. »
Même teneur dans la bouche de Thierry Jarnet : « Trêve reste fabuleuse. Elle a encore
très bien couru et n’a été battue que par de très bons chevaux. On n’a pas à
rougir d’une telle défaite. Elle peut partir la tête haute. »
La sportivité du cheikh
Joaan Al Thani
L’histoire est singulière. Et pourrait même être amère pour le
cheikh Joaan Al Thani, qui voit sa pierre précieuse, Trêve, égratignée
par son premier jockey, Lanfranco Dettori, artisan du succès de Golden Horn. Harry Herbert, racing
manager d'Al Shaqab Racing et porte-parole en ces
circonstances du cheikh Joaan Al Thani, a commenté : « Bien sûr, nous
sommes déçus, mais la jument n'a pas à rougir. Elle est battue par un cheval
exceptionnel, entraîné par un grand professionnel, et monté par notre premier
jockey, Frankie Dettori, que le cheikh Joaan tient à féliciter. »
Une heure après le verdict, le cheikh Joaan Al Thani et
Frankie Dettori tombaient d’ailleurs dans les bras l’un de l’autre à l’arrivée
du Qatar Arabian World Cup.
Étrange scène. Qui prouve aussi que le monde ne s’est pas
écroulé et que la vie peut continuer.
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