
Autres informations / 26.09.2007
Les grandes leçons de keeneland 2007
SPÉCIAL KEENELAND : LE BILAN
Les 15 jours de vente de
yearlings à Keeneland viennent de s’achever, l’heure est donc au bilan et aux
analyses.
Premier constat.
C’est bien à 2 ventes bien
distinctes auxquelles nous avons assisté.
Une première qui a duré 2
jours (le book 1) et une seconde qui s’est étalée sur 13 jours. La première, de
sélection, s’est mal déroulée si on la compare au feu d’artifice de 2006, et
elle a révélé une baisse de l’ordre de 20% des principaux indices. La seconde
nous a offert le spectacle d’une progression remarquable sur les 13 jours du
middle market qui s’est révélé être en hausse d’environ 15% en moyenne.
Deuxième constat.
Les ventes de sélection sont
devenues fragiles. Leur déroulement découle de facteurs pas toujours objectifs
et maîtrisables par les organisateurs et les professionnels.
Une vente de « prestige » ou
de « sélection » peut être déterminée par la présence ou l’absence de tel ou
tel gros intervenant, elle peut être influencée par la conjoncture financière,
elle peut être conditionnée déterminée par tel ou tel arrangement tacite entre
les gros opérateurs, etc.
Troisième constat
Un middle market en pleine
forme.
Les ventes normales qui
rassemblent les bon yearlings ainsi
que le moyen marché se
portent très bien. Les 13 derniers jours de Keeneland nous ont offert la
réalité d’un marché très solide, en nette progression, avec de nombreux
intervenants très diversifiés. Donc : belle santé et forte profondeur du middle
market comme n’a cessé de nous le marteler Geoffrey Russell, directeur des
venets de Kenneland.
Quatrième constat.
Le marché s’est
professionnalisé et s’est assagi.
Il est vraisemblable que les
prix de folie pour des yearlings entre 5 et 15 millions de dollars
appartiennent à un passé pour l’instant révolu. Ce dégonflement de la petite
bulle médiatico-spectaculaire très aidé par l’arrangement tacite entre Darley
et Coolmore est un très bonne nouvelle qui nous ramène vers des calculs plus
économiques. Cette tendance devant évidemment se retrouver sur les grands
marchés européens de l’automne, les acteurs étant les mêmes.
Cinquième constat.
Le marché se concentre vers
les prix intermédiaires. Selon les observateurs et agents, le yearling
recherché à Keeneland était celui qui devait atteindre un prix entre 200.1 et
300.000$, c’est-à-dire un animal attractif et sain, porteur d’avenir sans être
pour autant par le meilleur étalon et la meilleure jument tout en étant bien
né. Par transposition, on pourrait en déduire que le « bon yearling européen
type » se situe dans les 100/200.000€. Keeneland, le leader, nous livre cette
leçon à méditer par tous les éleveurs : il faut viser le haut du milieu !
Sixième constat.
Le marché des yearlings est
très favorable aux pouliches.
Cette dimension est elle
aussi importante : elle révèle un engagement des opérateurs vers l’élevage,
c’est-à-dire vers les fondamentaux de l’activité, vers ses bases. Cette
tendance est rassurante quant à la pérennité des courses et de l’élevage car
elle traduit le retour d’une culture hippique auprès des nouveaux acteurs : ils
se situent dans le long terme.
Septième constat.
Les Etats-Unis et l’Europe
divergent.
On assiste à une «
re-spécialisation » américaine et européenne, chaque continent ayant « ses »
étalons. Le temps de l’importation d’étalons européens est révolu depuis 10
ans, depuis que Claiborne a cédé le leadership à Lane’s End, depuis que Will
Farish a effacé Bull Hancock de la mémoire des éleveurs du Kentucky. Le temps
où les Northern Dancer, Danzig, Nureyev et autres Lyphard «faisaient» Keeneland
est oublié. Désormais règnent des étalons très américains comme Distorted Humor
et A.P.Indy, Kingmambo étant le dernier représentant du « pont » entre les 2
continents. Cette spécialisation n’est d’ailleurs pas étrangère au repli du
Book 1, les étrangers cherchant avec difficulté le yearling adaptable, ce qui a
aussi relevé l’intérêt pour les pouliches.
Huitième constat.
Baisse probable des prix de
saillies.
Les prix des saillies des
étalons leaders, entre 100.000 et 300.000€, doivent impérativement baisser,
pour se mettre en correspondance avec le vrai marché test qui est celui des
yearlings.
Par ricochet, les prix des
saillies aux alentours des 50.000€ doivent eux aussi subir un contrecoup dans
la cadre d’une homogénéisation de l’ensemble du marché de l’élevage. C’est une
bonne nouvelle pour les éleveurs qui ont vu, durant les dernières années, le
marché totalement dirigé par les grands étalonniers qui ont monopolisé les
profits de la profession.
JDG reviendra bien sûr sur
tous ces enseignements pour les préciser et pour ouvrir ses colonnes aux débats
qui ne manqueront pas de surgir.
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