Les grandes questions de 2008

Autres informations / 03.01.2008

Les grandes questions de 2008

QUELLE RÈGLE DU

JEU SUR LES PARIS ?

La règle des

jeux hippiques en France ne sera sans doute pas tout à fait la même au sortir

de 2008. La négociation de l’État avec la Commission Européenne aboutira à une

redistribution des cartes qui pourrait remettre en cause le financement de la

filière. Restera-t-on dans un cadre strictement mutualiste, le seul capable de

garantir un revenu pour les courses ? Dans le cas contraire, saura-t-on créer

les conditions nécessaires au maintien des allocations ? Le PMU sera-t-il

en mesure de conquérir les marchés étrangers ? Aujourd’hui, il est

impossible de répondre à ces questions. Début de réponse probablement en

mars-avril, premier terme prévu des pourparlers à ce sujet.

En attendant,

le PMU a établi un nouveau record d’enjeux en 2007 avec une progression de 9%

du chiffre d’affaires, pour une somme de 8.841,6 millions d’euros.

 

 

UNE PSF À

PARIS ?

Le succès des

meetings d’hiver sur PSF ne se dément pas et un projet de construction d’une

telle piste à Paris est dans les cartons. Il n’aboutira peut-être pas dès 2008

mais le nouveau Conseil d’administration va certainement se saisir rapidement

du dossier. Aujourd’hui, le site de Chantilly tient la tête pour des raisons

pratiques de coût et d’organisation. Cependant, à France Galop comme ailleurs,

le favori ne gagne pas toutes les courses ! Par exemple, Chantilly est,

comme Deauville et Pau mais contrairement aux USA, corde à droite, et ce n’est

pas l’emplacement le plus plat qu’on puisse trouver.

L’autre

question que se posera sans doute bientôt l’équipe placée à la tête de France

Galop, c’est l’avenir de Longchamp. Plus de 40 millions d’euros ont été mis de

côté. C’est bien. Mais que va-t-on en faire ? Quelle option prendre avec

un bail de moins de vingt ans pour amortir le coût de la rénovation ? Les

réflexions continuent, et les solutions ne sont sans doute pas simples !

 

 

L’ARC SUR LE

TOIT DU MONDE ?

Avec ses 4

millions d’euros d’allocation, le Prix de l’Arc de Triomphe parrainé par le

Qatar est à 200.000 $ à peine de la Dubai World Cup, et de loin la course la

plus riche du monde sur le gazon. Cela suffira-t-il à attirer des concurrents

américains, qui boudent les programmes européens depuis des dizaines d’années mais

signent volontiers pour les Émirats ? Les Japonais, on le sait, ont placé la

course française au sommet de leur agenda et ils y tenteront leur chance tant

qu’ils n’auront pas été couronnés de succès. En 2007, leur absence s’expliquait

par des problèmes conjoncturels (problèmes de santé des candidats, grippe

équine), mais il faut s’attendre à un nouveau raid nippon en 2008. Pour ce qui

concerne les Américains, l’espoir est plus mince. Malgré l’émergence du circuit

PSF aux Etats-Unis, le dirt reste la surface préférée de leurs champions et il

faudra sans doute plusieurs années pour que les pros US pensent différemment au

premier dimanche d’octobre.

 

 

LA VICTOIRE DE

ROUGET ?

En 2007, comme

d’habitude, André Fabre a dominé ses confrères entraîneurs. Il laisse son plus

proche rival, Jean-Claude Rouget, à 1,2 million d’euros. C’est le meilleur

score jamais réalisé par le Palois. La saison 2008 sera-t-elle celle de la

consécration pour Jean-Claude Rouget ? Pas facile. Malgré un meeting de

Deauville remarquable, il n’a pu réellement rivaliser avec le Cantilien. André

Fabre peut encore compter sur de très bons 2ans (Thewayyouare, Shediak et

Proviso, par exemple) tandis que son rival a perdu Literato, qui aurait pu

devenir une machine à Arc. Or avec une allocation doublée, la grande course de

l’automne sera plus que jamais déterminante dans la course au titre.

 

 

MULRYAN

TOUJOURS INTOUCHABLE ?

La Mulryan Team a fait très fort en 2007.

Avec les quatre grands Groupes 1 de l’année, elle a réussi à dépasser par ses

gains en obstacle ceux de l’Aga Khan, le leader en plat ! C’est un exploit

auquel il faut naturellement associer avant tout deux chevaux, Mid Dancer et

Zaiyad. Tous deux sont toujours dans la course et ils remettront probablement

leurs titres en jeu cette année. La relève sera-t-elle capable de leur damer le

pion ? On commence à distinguer quelques candidats aux grandes courses

mais ils prendront 5 ans cette année et ce n’est peut-être pas la meilleure

année pour jouer les trouble-fête. En outre les plus dangereux aujourd’hui sont

aussi chez Arnaud Chaillé-Chaillé, qui a pour sa part battu son voisin de

Royan, Guillaume Macaire, auteur d’une saison moins bonne que ces dernières

années, avec près de 4 millions d’euros de gains tout de même et 210 succès.

Dans tous les cas, l’Académie de Royan est au sommet de sa gloire !

Et 2008 devrait

marquer le retour dans l’actualité de l’hippodrome d’Evry pour lequel Sean

Mulryan a fait une offre en 2007. Dossier en suspens que la nouvelle équipe de

France Galop devra (ré)ouvrir.

 

 

LA REVANCHE DE

PIEUX ET MENDIZABAL ?

Christophe

Pieux n’a pu regagner son titre, Ioritz Mendizabal non plus. Pour l’un comme

pour l’autre, l’année se termine à pied, mais pas sans espoir de revanche. Si

les commissaires palois ont appliqué le barème habituel – et non le code des

courses, qui ne prévoit pas de sanction précise pour les erreurs de parcours -,

Christophe Pieux n’en a pas moins montré qu’il ne laisserait pas Jacques Ricou

commettre le moindre écart. Il a en outre reçu le soutien d’entraîneurs

redoutables et redoutés, à commencer par François Doumen, et bien sûr ses

habituels partenaires palois, comme Jacques Ortet. En plat, Ioritz Mendizabal

pouvait raisonnablement menacer Stéphane Pasquier jusqu’au bout avec une

licence en poche. C’était la bonne année pour regagner son titre, car le jockey

parisien n’avait pas bénéficié de l’appui inconditionnel des Fabre dès le début

de la saison. Le Basque pourra-t-il faire mieux en 2008 ? Jean-Claude

Rouget détient un peu la réponse, dans la mesure où son soutien est essentiel pour

le succès de son jockey-maison. Et puis, Stéphane Pasquier redécouvre les joies

des voyages au long cours – qu’il connaissait déjà pour avoir monté quelques

hivers à Singapour. Son nouveau statut l’obligera peut-être à faire ses valises

plus tôt en 2008. Ainsi, rien n’est joué !

 

 

LES FRENCHBREDS PRENNENT LA TÊTE ?

Le début et la

fin de l’année sur les obstacles anglais ont été très favorables aux chevaux

importés de France, avec la victoire de Kauto

Star dans la Cheltenham Gold Cup et neuf victoires de nos chevaux pendant

le Festival. La razzia des Frenchbreds autour

de Noël 2007 enfonce le clou. Pourront-ils mieux faire encore en 2008 ?

Bien sûr ! Tout d’abord parce qu’ils sont de plus en plus nombreux au

départ des grands rendez-vous de l’obstacle britannique, et ensuite parce que

même les Irlandais ouvrent leurs cours plus volontiers à nos chevaux. Il reste

tout de même un os : le Grand National. Notre élevage n’a pas remporté la

course depuis 1909. C’est inadmissible et cela doit cesser !

Autre os pour

2008 : Denman. Le compagnon d’écurie de Kauto Star pourrait bien empêcher

le français d’inscrire une deuxième fois son nom au palmarès de la Gold Cup.

 

 

UNE

BREEDERS’CUP PLUS EUROPÉENNE ?

Pour la

première fois depuis sa création en 1984, la Breeders’Cup se déroule sur une

piste en sable fibré (Cushion track), à

Santa Anita. 15 ans après la victoire d’Arcangues dans le Classic sur ce même

hippodrome, les Européens pourront-ils battre les Américains à leur propre jeu

une seconde et nouvelle fois ? Nous venons de faire chou blanc à Monmouth

Park, dans des conditions littéralement désastreuses et sans participation

française. Les nôtres ont fait beaucoup plus fort ensuite à Hong Kong, une

option que les professionnels français préfèrent souvent à celle des USA, mais

pour que l’hippisme français – et le business, soit dit en passant – conserve

son renom, il faut affronter les Américains. Or, jusqu’à preuve du contraire,

cette confrontation n’est possible que chez eux. Des conditions plus favorables

que d’habitude seront réunies en Californie les 24 et 25 octobre prochains,

même si moins de trois semaines après le week-end de l’Arc, les Français – et

plus généralement les Européens – n’ont pas toujours le temps de recharger

leurs batteries.

 

 

LE CHEIK

MOHAMMED MAINTIENT LA PRESSION

La course à la

suprématie mondiale qui oppose Darley et Coolmore semble s’être encore

accélérée en 2007 avec une razzia sans précédent des premiers dans les rangs

des meilleurs performers mondiaux. Dans sa revue des jeunes étalons de 2008,

Bill Oppenheim, un des experts de notre grand frère le TDN, s’est lui-même

étonné de trouver dans la liste de trente étalons US « dans le vent »

qu’il avait sélectionnée, huit étaient chez Darley et aucun chez Coolmore. En

Europe, le nouveau parc de l’organisation du cheik Mohammed est également

impressionnant, avec notamment Teofilo, Authorized et Manduro en têtes

d’affiche. Le grand haras irlandais demeure néanmoins plein de ressources, même

si Sadler’s Wells n’est plus un jeune homme. Les Fethard boys ont construit un empire international en accordant

quelques-unes des plus belles intelligences du turf mondial avec un exercice

consommé du business hippique. Le combat que se livrent les deux organisations

promet donc d’être passionnant aussi en 2008.

 

 

ARQANA

PEUT-ELLE FAIRE MIEUX ?

Avec une

escalade des records enregistrés en 2007, Arqana augmente sa part de marché

dans le grand gâteau européen, dont elle détient désormais 16% des parts.

Depuis que l’Agence française et Goffs France se sont réunis sous l’égide de

l’Aga Khan en 2006, la grande agence de vente a rationalisé son calendrier et

dynamisé l’offre française à l’international. Les résultats enregistrés cette

année, pour son deuxième exercice, augurent bien des prochaines éditions,

l’équipe d’Éric Hoyeau étant sans doute loin d’avoir exploité tous les

gisements de progrès sur le marché intérieur comme extérieur. Toutefois, les

arbres en montent pas jusqu’au ciel, et les éleveurs français devront savoir se

prendre en main pour sélectionner leur offre et savoir investir dans l’avenir,

qu’il s’agisse de vendre en août à Deauville ou en juillet à Saint-Cloud.

L’expérience montre que la demande en chevaux de qualité baissait rarement et

jamais longtemps, tandis qu’elle devenait de plus en plus impitoyable sur les

seconds marchés.

 

 

A-T-ON DÉJÀ VU

LES CHAMPIONS DE 2008 ?

Tous les

espoirs sont permis ! Nous avons assisté en 2007 à quelques éclosions très

prometteuses. Peut-on néanmoins encore parler d’éclosion pour une championne

aussi consommée que Natagora ? La pensionnaire de Pascal Bary a pulvérisé

les anglaises à Newmarket et elle termine l’année sur un Cartier award qui fait de la grise un trésor national. Brillante

lauréate du Prix Marcel Boussac, Zarkava fait elle aussi miroiter des espoirs

classiques en 2008. La nouvelle merveille d’Alain de Royer Dupré a compensé un

certain manque d’expérience par une classe rare. Vivement son retour ! On

attend aussi beaucoup de Proviso, deuxième du Fillies’Mile qui saura prendre sa

revanche cette année, mais aussi de ses compagnes de couleurs Conference Call,

Modern Look, African Rose, Treat Gently, etc. Chez les mâles, Khalid Abdullah

comptera aussi sur l’estimé Out Voted, sur Porgy et Putney Bridge ou encore

World Ruler… Le prince saoudien a peut-être été battu en 2007 mais l’Aga Khan

devra mettre les bouchées doubles pour garder son titre cette année. On n’a

toutefois peut-être pas vu ses meilleurs atouts en dehors de Zarkava et de

Shediak, dont les limites sont inconnues.

Il ne s’agit

d’ailleurs pas d’un duel à deux tons puisque Thewayyouare est un client

redoutable, avec en prime le soutien logistique de Coolmore, désormais

co-propriétaire du frère de Peeping Fawn. Sans oublier un autre atout d’André

Fabre pour la famille Wertheimer, Elusif, invaincu en deux sorties qui ne

devrait pas éluder les promesses qu’il a su faire naître.

Jean-Claude

Rouget a dévoilé une partie de ses cartouches dès le meeting de Deauville et

Mousse au Chocolat comme Gipson Dessert ont concrétisé ;on a vu également la

bonne Bahia Noor réussir à Paris le même jour qu’Indian Daffodil et Coronel

Moldès briller à Deauville. On a aussi été impressionné par High Rock en fin de

saison à Longchamp, mais les meilleurs sont peut-être restés dans le Sud-Ouest,

comme US Ranger avant eux. L’immense Full of Gold a, comme Thewayyouare, gagné

son Critérium à Saint-Cloud pour une Criquette Head-Maarek plus que ravie de

son lot de 2ans. Son frère Freddy détient un as, lui aussi, avec l’invaincu

ménagé Tamayuz. Citons aussi Gagnoa et Top Toss, deux atouts d’Yves de Nicolay,

la prometteuse « Hammond » Place de l’Étoile, le

« Chappet » Basile Premier, et sans doute d’autres encore qui ont

échappé à notre radar. Que leur entourage soit clément : le verdict de la

piste sera notre pénitence.

Chez les

meilleurs chevaux d’âge, beaucoup de départs ont été enregistrés mais Darjina,

Mrs Lindsay, Zambezi Sun et bien sûr Marchand d’Or sont restés à l’entraînement

en France, comme le héros de Hong Kong, Dr Dino, promis à un programme

international, et le prometteur et invaincu Coastal Path, qu’André Fabre

tentera peut-être de ramener sur la distance classique.


 

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