
Autres informations / 28.01.2008
Offshore dream, nouvel ourasi
OFFSHORE DREAM, NOUVEL OURASI
Dimanche 27 janvier, Paris-Vincennes. Aucun trotteur n’avait réalisé le doublé dans le Prix d’Amérique depuis « Il Capitano » (Varenne) en 2001/2002. Jag de Bellouet l’avait réussi sur la piste en 2005/2006 mais était tombé au contrôle sanitaire la deuxième fois. La réalisation d’Offshore Dream est donc réellement de l’ordre de l’exploit. Lauréat à la hussarde l’an dernier et avec un rare brio, à 5ans seulement, il a confirmé à 6ans. Mais les données avaient changé. Alors qu’il avait obtenu son ticket d’entrée dans un tournoi qualificatif (le Critérium continental) en 2007, Offshore a, cette fois, triomphé dans l’habit de favori. A 6ans, il compte donc deux Prix d’Amérique à son palmarès, mieux que Varenne au même âge et mieux que son glorieux aîné Ourasi, lauréat de la grande épreuve pour la première fois à 6ans pour conclure, à 10ans, avec quatre titres. Pierre Levesque, entraîneur/driver du fils de Rêve d’Udon a même pu espérer glisser son second représentant, Meaulnes du Corta, à une place d’honneur. Mais celui, qui a imprimé le rythme à l’épreuve, a demandé à souffler à 200m du poteau, puis a commis l’irréparable : quelques foulées non orthodoxes.
OFFSHORE DREAM…
Comme souvent, et c’est d’ailleurs une des importantes grandes d i f f é r e n c e s entre les g r a n d e s épreuves au trot et au galop, la course s’est en partie jouée dans les premiers mètres. Le Prix d’Amérique a, en effet, connu quatre faux-départs. Cette cohorte d’efforts inutiles a pu être la cause de la déception causée par certains concurrents, réputés délicats comme Nouba du Saptel. La pression au départ de la grande épreuve du trot devenait réellement palpable et… mesurable. Un accrochage en plaine a également déstabilisé ou éliminé quelques concurrents. Mais un quintet majeur était bien là, aux avant-postes, en haut de la montée, à savoir Meaulnes du Corta, Kool du Caux, Orla Fun audacieuse et offensive, Offshore Dream et Pearl Queen. Cette dernière a été la première à lâcher prise. Ensuite, seuls le suédois Opal Viking et le 5ans Prodigious ont été en mesure de venir se mêler au groupe de tête. Finalement Offshore Dream débordait tout son monde, avec moins d’éclat que douze mois auparavant. Opal Viking a profité de l’aspiration du lauréat dans la ligne d’arrivée pour prendre une 2e place surprenante. Orla Fun, restait 3e en pleine piste et Kool du Caux, 4e. Son physique avait pourtant pâti de quelques ratés ces derniers jours. Prodigious plongeait à la corde à l’entrée de la ligne droite et traçait le final le plus rapide d’entre tous, pour l’octroi de la 5e place.
Le trot est donc fidèle à sa légende en laissant libre court à la confirmation d’un champion (Offshore Dream), à la découverte d’une jeunesse ambitieuse (Prodigious), aux progrès d’une valeur supposée connue (Orla Fun), à la représentation des anciens (Kool du Caux) et à l’étranger incertain (Opal Viking).
Les propos, tout en émotion, de Pierre Levesque sur Equidia dessinaient le portrait d’un cheval libre et conscient. « C’est, à la base, un « je-m’en-foutiste ». Il sait de lui-même quand il faut y aller. Quand il est déferré, il devient très motivé. Les faux départs : il s’en fout ! Il est incroyable. Je n’ai jamais eu un cheval comme cela avant, avec une telle nonchalance. J’étais même un peu inquiet au moment des heats par sa nonchalance. »
Cela ne laisse pas de rappeler Ourasi, le « roi fainéant », dont le mentor Jean-René Gougeon aimait à rappeler qu’il ne se réveillait vraiment qu’à l’intersection des pistes, à 800m de l’arrivée, quand les choses sérieuses débutaient. Les générations des trotteurs « O » semblent décidément miraculeuses, engendrant des leaders supérieurs, durables et charismatiques. Voire éventuellement un petit brin suffisants pour leurs malheureux opposants. Mais des phénomènes tels que le trot les aime.
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