
Autres informations / 26.02.2008
Les annees 90, andre fabre
André Fabre, l'entraîneur
de Peintre Celèbre, nous confie son témoignage sur Alec Widenstein et les
Bleus.
Un faux cynique
« Alec
Wildenstein est pour moi un personnage fascinant et complexe, que j'ai
découvert tout au long de mes années de collaboration avec la famille. Tout
d'abord dans l'ombre de son père qui était une personnalité envahissante, j'ai
découvert en Alec, ainsi qu'en Guy, des hommes passionnés. Il était en fait
habité par une passion pour les chevaux et pour les animaux en général. »
« Il
faut dire que les traits dominants d'Alec Wildenstein n'étaient pas directement
accessibles, car cet homme, certainement bridé durant son adolescence, était
une construction faite de plusieurs épaisseurs. C'est pourquoi, je le défendais
souvent contre des jugements hâtifs, en disant qu'Alec était une « faux
cynique », ce dont je suis persuadé. Son cynisme de surface, ses remarques
parfois cinglantes qui se voulaient définitives, relevaient d'une sorte
d'imitation de son père par rapport auquel il lui fallait pourtant se
démarquer. À chaque instant, il lui fallait s'affirmer, et cette exigence de
tous les instants a tracé un portrait déformé de l'homme. Ce dernier, dans le
fond, était généreux, enthousiaste, et n'osait pas avouer ces qualités qui
étaient siennes, comme si elles pouvaient passer pour des signes de faiblesse. »
« Il
avait de sérieuses connaissances, et son autre passion pour les avions qu'il
pilotait, pour la mécanique qu'il comprenait fort bien, témoigne de l'épaisseur
de l'individu qui était bien plus riche que son abord le disait. D'ailleurs,
les nouvelles technologies n'avaient pas de secret pour lui, et il a été un des
premiers à introduire l'informatique dans la gestion d'une écurie et d'un
élevage. Il cherchait, il se renseignait. C'est ainsi qu'en élevage, il a été
l'adepte de l'inbreeding lointain sur de grandes juments comme La Troienne. Et
quand la famille a racheté le Haras de Bois Roussel, il a mis en application
des méthodes préconisées par Jean-Pierre Dubois, sans atteindre pour l'instant
le succès espéré.
Mais
sa personnalité double l'a conduit à privilégier une distance par rapport au
monde, et cela se voyait aux courses où il quittait fort peu la loge familiale,
attitude inaugurée par son père, et partagée par son frère. Toutefois, que l'on
ne se trompe pas, il s'agissait plus de timidité que d'arrogance ou d'élitisme. »
« Vis-à-vis
de l'écurie familiale, je regrette une gestion à l'ancienne qui voulait que
l'on conserve trop de chevaux, que l'on ne fasse pas tourner suffisamment les
effectifs et les sangs comme Jean-Luc Lagardère a su le faire. Or, je crois au
potentiel formidable de cette écurie et de ses grandes lignées maternelles, et
j'observe que dans un passé récent, les juments bleues ont donné des chevaux
exceptionnels comme George Washington. »
« Cette
casaque ne peut disparaître, et son frère Guy, qui est un remarquable homme de
cheval, ne pourra que porter haut des couleurs qui sont synonymes de succès et
de droiture pour tous les turfistes français. Cette perspective ne pourra que
ravir les proches d'Alec qui était un homme fraternel et surtout aimé de tous
ceux qui ont travaillé avec ou pour lui, ce respect et cet amour étant un signe
pour moi déterminant. C'est l'émouvant souvenir que laisse Alec Wildenstein,
celui d'un grand coeur méconnu. »
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