Autres informations / 22.04.2008

Palypso de creek

Palypso de Creek

ne possède pas de « courant trotteur », mais vraisemblablement

quelques gouttes de sang arabe. Qualifié « anglo-arabe de

complément », il détient théoriquement 6, 34% de sang arabe. Est-il pour

autant un « autre que pur sang » ?

L’origine de cette souche maternelle anglo-arabe remonte à

1910 quand naquit Clématite, la

septième mère de Palypso de Creek, de

l’union de Common Lavender (jument

pur sang anglais) avec l’étalon arabe Kahil

El Adjouz. De 50 % de sang arabe, on arrive à 6,34 % par l’accouplement des

mères successives avec des étalons tantôt « anglo », tels Nil Bleu, Diabolo II (fils d’Ex Voto, 4 fois champion des pères de

sauteurs), Royal Nostra (fils du

célèbre Dénousté), tantôt pur sang,

tels Bracken (Phalaris), Sokodé

(petit-fils de Samaritain, 3 fois

champion des pères de sauteurs), Vorias

et Brier Creek.

Ces deux derniers, constituant

« mathématiquement » 75 % du sang pur de Palypso de Creek méritent quelque attention. Entraîné par François

Boutin, Vorias a montré une certaine

qualité à 2 ans (3 victoire dont le Prix La Rochette). Très bien né, il était

fils de Cannonade (Kentucky Derby

1974) et avait pour arrière-grand-mère Valse

de Vienne un propre sœur de Val de

Loir (Vieux Manoir et Vali).

Curieusement Brier

Creek, le père de Palypso de Creek,

a aussi Vali pour arrière-grand-mère

maternelle, d’où l’inbreeding 4 x 6 figurant dans le pedigree du héros du Prix

du Président de la République. La présence de Vali (poulinière de l’élevage de Robert Forget au haras du Verbois)

dans un catalogue de ventes il y a quelques décennies, c’était pour son

descendant l’assurance d’ambitionner les sommets. C’est ce qu’il advint pour la

grand-mère de Brier Creek, puis pour

sa mère.

La grand-mère, Valoris,

fille de Tiziano (St Leger italien et

fils de Sicambre), se hissa en 1964

au sixième rang (145 000 F) des ventes de yearlings de Deauville avant de

remporter les Mille Guinées en Irlande et les Oaks à Epsom. Quant à la mère, Savannah Dancer, fille de Northern Dancer, sa prestigieuse

naissance lui valut d’égaler le record mondial (2 500 000 dollars) d’un

yearling en 1983, prix qu’elle justifia partiellement sous les couleurs d’Allen

Paulson en gagnant six courses don t les Del Mar Oaks (Grade 2) et en se

plaçant quatrième du Breeders’ Cup Juvenile Fillies. Devenue la propriété du

cheik Mohammed Al Maktoum, Savannah

Dancer se fit immédiatement connaître en Europe comme mère de Sha Tah (1988 par Mr Prospector) deuxième du Prix Marcel Boussac puis de la Poule

d’Essai. Son produit suivant n’est autre que Brier Creek (1989 par Blushing

Groom) qui, entraîné par John Gosden en Angleterre, y gagna à 3 et 4 ans

sept courses de 2 400 à 3 200 mètres dont les Henry II Stakes (groupe 3).

Dans le brillant succès remporté dimanche à Auteuil par Palypso de Creek, quelle part attribuer

à chacun de ses parents si divers ? Sa tenue sans faille, à son père Brier Creek ? Son accélération

finale, à son grand-père paternel Blushing

Groom ? Son aisance à sauter, à ses lointains ancêtres Ex Voto et Samaritain plutôt qu’à son arrière-grand-père maternel Sokodé ? Celui-ci avait échoué dans

toutes ses tentatives à Auteuil, se montrant tout juste capable de gagner à 4

ans une course de haies au Croisé-Laroche et à 6 ans de remporter à Pau un

steeple-chase devant l’ex-gloire Nécor

(11 ans, Grand Steeple-chase de Paris) qui lui rendait seize livres. Et que

dire de Northern Dancer ? Comme

nous le révèle le récent Abrégé des

Courses publié par le Syndicat des Éleveurs, il est présent dans le

pedigree des plus grandes vedettes d’Auteuil de l’année 2007, Don Lino, Mid Dancer, Remember Rose,

Shekira, Top of the Sky et Zaiyad.

Un des

charmes de l’élevage, c’est le mystère qui s’y attache. À chacun son avis. Par

contre l’unanimité se fait quand il s’agit d’affirmer que Palypso de Creek fut monté habilement, qu’il subit une préparation

très soignée après avoir été bien nourri dans des herbages bourguignons.