
Autres informations / 09.04.2008
Spécial bilan annuel pmu 2007
Le PMU prêt à la concurrence
Qu’on se le
dise, le PMU se prépare activement à la perspective concurrentielle dans
laquelle Bruxelles l’a placé. « Si depuis des années, nous avons cherché à
dynamiser notre activité tout en contrôlant nos charges, c’est bien pour que le
PMU soit compétitif », a précisé Bertrand Bélinguier à l’occasion de la
conférence de presse de présentation du bilan 2007, qui avait lieu mardi matin
au siège du PMU. « Je vous rappelle que nous venons de loin : il n’y
a pas si longtemps, on ne pouvait pas parier au PMU après 13h15, et un parieur
ne pouvait encaisser son gain que dans le point de vente où il avait
joué ! Dans notre activité, il faut s’adapter en permanence. »
S’adapter. La
baisse des prélèvements sur le pari Simple, où la concurrence des bookmakers
clandestins est la plus vive, en est une illustration. En avril, les sociétés
de courses et l’Etat ont permis au PMU de baisser de 3,5% le prélèvement sur le
Simple, ramené à 15% seulement. Et cela a payé. Le Pari Simple, qui est devenu
le premier pari du PMU (2,45 milliards, soit +21,8%), contribuerait à près de
la moitié de la hausse du chiffre d’affaires.
L’autre signal
fort de la préparation du PMU à l’ouverture, c’est la maîtrise de ses charges
(lire plus loin).
Et
demain ? Même discours offensif. Par exemple sur l’international :
« Il est évident que le PMU ne fait aujourd’hui concurrence à personne. Il
n’est d’ailleurs implanté dans aucun autre pays. Notre activité à l’étranger ne
se fait que dans le cadre d’accords avec les autorités locales. Pourquoi ne
sommes-nous pas implantés ailleurs ? Parce qu’aucun opérateur ne peut
s’implanter en France ! Si la situation change, notre politique
changera. »
Bertrand
Bélinguier l’a rappelé : « A l’international, comme sur tous les
autres sujets, notre objectif est très simple : ne pas être en infériorité
par rapport aux autres opérateurs qui pourraient être agréés. Nous n’avons
aucune intention de nous laisser marginaliser, si nous voulons continuer à offrir
des revenus toujours en augmentation à la filière hippique. »
Le président du
PMU était accompagné de Xavier Hürstel, nouveau Directeur général délégué et
Administrateur (élu à l’unanimité il y a quelques jours) du PMU. Ce dernier a
fait des premiers pas souriants, en traitant d’un sujet toujours délicat :
les perspectives pour l’année en cours (lire plus loin).
Enjeux : +9%
Quatre éléments
ont contribué à la hausse du chiffre d’affaires (8,842 milliards, soit
+9%) : la forte augmentation des Paris Simples, suite à la réduction du
prélèvement à 15% (auparavant à 18,5%), la densification du réseau (391
nouveaux points de vente, sur 9785), les nouvelles offres de programme et la
croissance des paris sur Internet (+32%, à 432 millions).
Retour à la filière : +4,8%
Une fois de
plus, les bons chiffres du PMU permettent un retour à la filière en hausse. Ce
chiffre atteint 727 millions d’euros (+4,8%). On peut se demander pourquoi le
retour aux acteurs des courses n’est pas strictement proportionnel à l’augmentation
du chiffre d’affaires. Première explication : les points de ventes sont
rémunérés en pourcentage, mais aussi en primes d’objectif. Donc avec un CA plus
fort, le pourcentage de leur commission (+11,4%) est supérieur au pourcentage
de hausse des enjeux (+9%). L’autre explication, c’est la hausse modérée des
charges (+2,3% seulement), avec un taux de gestion passant de 5,64 à 5,29%.
Enfin, il y a l’effort consenti pour rendre plus d’argent aux parieurs de
Simple. Le coût de traitement des paris, lui, est en baisse.
Confiance dans les pouvoirs publics
Sitôt la
présentation terminée, de nombreuses questions ont été posées sur le sujet de
l’ouverture du marché des paris. Et, logiquement, la première concerna la
prétendue « confidence » de Nicolas Sarkozy. Bertrand Bélinguier n’y
voit « rien de nouveau ». « Dès l’été 2007, le gouvernement
français s’est dit prêt à ouvrir. Nous sommes donc dans le processus indiqué
par le gouvernement et les pouvoirs publics. Le gouvernement a dit oui à l’ouverture,
mais maîtrisée. Il a pour cela mandaté une mission de l’Inspection des
finances. Puis prendra position dans les prochaines semaines. Ce matin (mardi),
Eric Woerth a bien précisé que la France était pour l’application du principe
de pari mutuel. Et que les conditions de la concurrence se devaient d’être
loyales. Ce qui signifie les mêmes taxes pour tous les opérateurs, s’engageant
au même retour à la filière hippique. »
Prudence pour 2008
En 2008, la
croissance devrait être plus limitée qu’entre 2006 et 2007, puisque le PMU
l’estime à 3,5 à 4%. Attention, donc, à ne pas se baser uniquement sur
l’augmentation des enjeux de ce début d’année (+11%). Les autres trimestres
seront différents, avec la fin des effets comparés de la baisse du prélèvement
sur le Simple (avril 2007–mars 2008), la limitation de l’augmentation de
l’offre (les nouvelles courses sont surtout concentrées sur le début de
l’année) et l’effet probablement négatif de l’Euro de football.
Jeu Simple Placé : 3 places payées,
quoi qu’il arrive
Sans que cela
fasse beaucoup de bruit, le PMU prépare une petite révolution en juin. Jusqu’à
maintenant, il payait deux chevaux placés dans les courses ayant réuni moins de
8 partants, et trois dans les courses de 8 partants ou plus. Le problème, c’est
que, dans le cas d’une course de 8 partants, un parieur avait pu jouer en
Simple Placé le matin en visant une des trois premières places… et ne rien
toucher si son cheval finissait 3e dans une course finalement
réduite à 7 partants, suite à un forfait de dernière minute ! Dès juin, le
PMU paiera trois places aux parieurs ayant misé au moment où la course
réunissait encore au moins 8 partants, et ce quel que soit le nombre final de
partants.
Le PMU
étudierait aussi la possibilité – mais nous n’en sommes qu’au stade de l’étude
– la possibilité de payer quatre places dans les courses réunissant beaucoup de
partants.
Questions… réponses !
Comme souvent,
en pareille occasion, la direction du PMU avait choisi de recevoir séparément
la presse hippique (conviée en début de matinée) et la presse économique et
généraliste (reçue en fin de matinée). Il est vrai que suivant la perspective
dans laquelle un journaliste se place, ses centres d’intérêt et ceux de ses
lecteurs ne sont pas les mêmes. En témoignent les questions posées par nos
confrères spécialistes des courses, dont voici un florilège.
Question : Vous parlez d’une
ouverture limitée aux opérateurs de pari mutuel. Incluez-vous, dans cette
catégorie, les sites de betting exchange, où les parieurs jouent les uns contre
les autres, et donc sans bookmaker qui fixe la cote ?
Réponse de Bertrand Bélinguier : Quand je parle de mutuel, je ne parle ni
de bookmakers ni d’échange entre parieurs. En effet, dans ce dernier cas, il
n’y a pas de masse commune formée par l’ensemble des joueurs.
La croissance de l’offre n’est-elle pas
contradictoire avec la lutte contre l’addiction ?
Non. Avec
l’augmentation de l’offre, nous nous plaçons dans une logique de choix. Nous ne
proposons pas de nouvelles courses aux parieurs pour qu’ils jouent sur toutes,
mais pour qu’ils aient le choix, en fonction de leurs préférences (trot/galop
par exemple, ndlr) ou de leurs disponibilités. C’est le sens de ce que nous
faisons le jeudi, avec l’enchaînement de trois réunions : certaines
personnes ont le temps de parier le matin, d’autres l’après-midi, d’autres en
semi-nocturne. J’ajouterais que notre offre reste modérée, puisque nous prenons
des paris sur 6000 courses par an, contre 17.000 pour les opérateurs en
Grande-Bretagne, sans compter tous leurs autres paris.
La baisse du prélèvement sur le jeu
Simple a donné d’excellents résultats. Envisagez-vous de l’étendre à d’autres
paris ?
Nous ne pouvons
pas aller plus loin dans tous les domaines sans risques pour le retour à la
filière. Si de nouvelles voies devaient être explorées, il faudra qu’elles
soient parfaitement compatibles avec le retour à la filière. C’est aussi dans
cette perspective que nous contrôlons très strictement nos charges.
En cas d’entrée des bookmakers sur le
marché français, craignez-vous qu’ils ne cannibalisent la clientèle hippique
pour l’amener vers les paris sur le football ou le tennis ?
Je constate
qu’il existe un profond attachement de la clientèle française au pari hippique.
A nous de continuer à mériter cette confiance.
Les courses seront-elles privilégiées,
par rapport aux entreprises du secteur des jeux de hasard (Française des Jeux
et casinos) ?
La réponse a
déjà été exprimée à de nombreuses reprises par les pouvoirs publics. Ils sont
conscients de ce que représente la filière hippique dans notre pays. Ce n’est
pas une question de « privilège ». Simplement, la spécificité de
notre univers doit être prise en compte.
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