
Autres informations / 06.06.2008
Oaks : look here sous les projecteurs
Vendredi 6, Epsom (GB). Une des pouliches les plus en vue
des Oaks (Gr1) était l’Aga Khan irlandaise Katiyra (Peintre Célèbre), qui
courait pour la troisième fois de sa carrière et venait d’être devancée par
Caribbean Sunset, malheureuse ensuite dans les Mille Guinées (Gr1) au Curragh.
Curieusement, Look Here (Hernando) avait un profil très similaire, puisque
cette pensionnaire de Ralph Beckett s’était imposée pour sa seule sortie à 2
ans, en battant Doctor Fremantle, supplémenté dans le Derby samedi. Cette
saison, elle avait terminé deuxième pour son retour à Lingfield d’un
préparatoire sur 2.300 mètres. Mais alors quelle différence pour finir !
LOOK HERE…
Associée à Seb Sanders, la petite pouliche a suivi Chinese White
(Dalakhani) dans le parcours, et elle s’est précipitée sur elle à quatre cents
mètres du but alors que la pensionnaire de Dermot Weld semblait encore avoir la
course en main après avoir profité de l’aspiration derrière deux animatrices de
Ballydoyle, représenté par cinq pouliches dans le classique. On ne l’a plus
jamais revue et elle a passé le poteau en semblant toujours accélérer, avec
près de quatre longueurs d’avance. Moonstone (Dalakhani) est revenue de loin
pour sauver l’honneur des O’Brien à la deuxième place devant Katiyra, qui n’a
pas d’excuse à faire valoir. À elles trois, les premières totalisaient six
sorties avant cette tentative à Epsom. Mieux, les quatre premières sont issues
de quatre gagnants de Jockey Club, à savoir Hernando, Dalakhani, Peintre
Célèbre et Montjeu, le père de la quatrième Clowance, qui est revenue de loin
battre la favorite de Jim Bolger, Lush Lashes (Galileo). Clowance avait
beaucoup plus d’expérience que les trois premières, pourtant : elle avait déjà
couru trois fois !
« Quand elle a pris l’avantage, a déclaré Ralph Beckett,
entraîneur de Look Here, je regardais partout autour d’elle pour repérer les
dangers éventuels, et en même temps, je l’encourageais. C’est un sentiment
indescriptible. Je n’y ai jamais cru, même si je pensais qu’elle courrait bien.
J’ai été battu de peu dans les Mille Guinées irlandaises (Penkenna Princess en
2005, ndlr) mais je n’ai jamais pensé avoir un cheval capable de gagner un
classique. Maintenant, j’en ai gagné un et si je suis ruiné la semaine
prochaine, cela n’a plus d’importance. » Ralph Beckett aura 37 ans le 24 juin
et une telle éventualité est hautement improbable. C’est un cousin de Teddy
Grimthorpe, racing manager de Khalid Abdullah, le sponsor de la course. La
lauréate a été élevée par Lawn Stud, le haras de son propriétaire, Julian
Richmond-Watson, membre du Jockey Club, du comité d’Epsom et président de l’hippodrome
de Nottingham, sans oublier de préciser qu’il est Senior Steward de la British
Horseracing Authority, entre autres bricoles.
Look Here, dont les six frères et sœurs ont gagné, n’est pas
pour autant une pouliche facile : « Elle a commencé à faire des difficultés
avant même d’être sellée, a rappelé son entraîneur. Elle est très légère et
pèse sans doute moins que la plupart de mes 2ans, mais elle est plutôt
prévisible, à la maison. Quand elle a gagné pour ses débuts, j’ai pensé qu’elle
était peut-être meilleure que ce qu’elle montrait. Dans la préparatoire, nous
l’avons montée sans pression, sans être trop dur avec elle. » Ralph Beckett
semble préférer ne pas tenter sa chance dans les Irish Oaks (Gr1, le 13/07),
puisqu’il a délibérément « oublié » d’engager la pouliche dans le classique du
Curragh, redoutant un long déplacement pour le moment, même si la pouliche «
court bien fraîche ». C’est en revanche l’objectif de Katiyra et de Clowance,
en attendant qu’on en sache plus long sur Moonstone. Kevin Manning, jockey de
Lush Lashes, a déclaré qu’ellen’avait pas tenu, « point final ».
On attendait un raid irlandais victorieux et finalement,
c’est la très vieille Angleterre qui s’en est la mieux sortie. Dans un très
vieux classique, c’est un peu justice.
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