
Autres informations / 12.06.2009
Porte-drapeaux et porte-parole
Par Mayeul CAIRE, Directeur
de JDG
Le week-end du Derby a été
marqué par la victoire historique de Sea the Stars… mais aussi par quelques
petits incidents qui ont failli passer inaperçus : l’annulation de la
conférence de presse prévue après le Coronation Cup ; l’amende de 140£ infligée
à John Gosden pour avoir conduit tardivement Rainbow View dans le rond de
présentation ; l’aller-retour express d’Aidan O’Brien dans ce même rond juste
avant le Derby, etc.
Quel point commun entre ces
trois événements ? Réponse : dans les trois cas, les médias – et donc,
indirectement, le grand public – ont été “négligés”. Ou disons que leur travail
aurait été facilité si la conférence de presse du Coronation Cup avait eu lieu,
et s’ils avaient eu plus de temps pour juger l’état de Rainbow View… et celui
d’Aidan O’Brien.
Un quatrième fait peut être
rapproché
Le week-end du Derby d’Epsom
a été, cette année, moins utilisé que d’habitude par les entreprises anglaises
pour leurs opérations de relations publiques – comme si les courses n’étaient
plus dans le coup, sur le plan de la communication.
des trois premiers : le
week-end du Derby d’Epsom a été, cette année, moins utilisé que d’habitude par
les entreprises anglaises pour leurs opérations de relations publiques – comme
si les courses n’étaient plus dans le coup, sur le plan de la communication.
Suite à ces différents
incidents, quelques-uns des plus grands hippodromes anglais ont déposé une
proposition de réforme devant la British Horseracing Authority (B.H.A.) : ils
veulent obliger les professionnels des courses à communiquer. Ils envisagent
même d’inscrire l’obligation de parler aux journalistes dans les conditions de
courses. Un entraîneur devra, pour pouvoir inscrire son cheval au départ,
s’engager à répondre aux questions de la presse avant et après l’épreuve, et ce
quel que soit la cote ou le classement de son cheval.
« Obtenir des entraîneurs
qu’ils jouent le jeu avec les médias est l’une de nos priorités. Dans les
autres sports, les acteurs y sont obligés, et nous devons les imiter. C’est une
condition sine qua non si nous voulons "vendre" notre sport. »
Sous couvert d’anonymat, le
responsable d’un de ces grands champs de courses a déclaré au Racing Post :
« Obtenir des entraîneurs
qu’ils jouent le jeu avec les médias est l’une de nos priorités. Dans les
autres sports, les acteurs y sont obligés, et nous devons les imiter. C’est une
condition sine qua non si nous voulons “vendre” notre sport. » Le mot “vendre”
est à double tranchant, diront les puristes : à vouloir se vendre, on vend
parfois son âme… Les courses sont un sport – par essence – différent. C’est
notamment le seul sport dans lequel la notion de pari a existé dès l’origine,
puisque les premières courses furent un prétexte à l’échange de quelques
guinées entre aristocrates anglais et de quelques louis d’or entre nobles
français. Quelle part de notre héritage devons-nous sacrifier ? Il fut des
responsables de la communication d’une société pour m’expliquer, il y a
quelques années, que le départ devrait toujours être donné devant les tribunes,
sans quoi notre sport ne serait jamais populaire… Et pourquoi ne pas limiter
les courses à deux partants, qui se rencontreraient deux fois dans l’année, une
fois chez l’un puis une fois chez l’autre, avec trois points pour une victoire,
un pour un dead-heat et zéro pour une défaite ? (Je plaisante).
Pour revenir à notre sujet du
jour, les autres sports sévissent effectivement sans pitié lorsque les acteurs
ne jouent pas le jeu des médias et du grand public. Le 5 juin dernier, le
basketteur américain LeBron James – une immense star de la N.B.A. – a écopé
d’une amende de 25.000$ pour ne pas s’être présenté à une conférence de presse
d’après-match. En novembre 2008, la Fédération internationale de tennis avait
infligé une amende de 10.000$ à David Nalbandian pour le même motif. En août
2008, le pilote de F1 Lewis Hamilton avait même reçu une amende de 5.000€ pour
être arrivé avec trois minutes de retard à un point presse.
Les autres sports sévissent
effectivement sans pitié lorsque les acteurs ne jouent pas le jeu des médias et
du grand public.
A long terme, et sur le plan
philosophique, Philippe Augier a été chargé par France Galop de la rédaction
d’une Charte des droits et devoirs des professionnels, qui devrait notamment
régir la question de leurs relations avec la presse. La Charte devrait être
publiée prochainement.
A court terme, et sur un plan
plus pratique, France Galop va tester un “coin interview” dans le rond de
présentation, afin d’organiser au mieux les interviews et d’éviter toute cohue.
Ce sera une façon d’organiser une sorte de conférence de presse, sans la
lourdeur de ce genre d’exercice. Un “mur” en plexiglas, comme on en voit à la
télévision (par exemple les soirs de Ligue des champions… ou sur le multiplex
d’Equidia), équipera ce corner. Cela peut être intéressant, principalement
lorsqu’une entreprise sponsorise la course car, dans ce cas, le mur est habillé
de multiples logos visibles sur toutes les photos prises pendant l’interview.
Si ce dispositif s’avère efficace et satisfaisant pour tous, il sera mis en place
pour tous les grands prix. À suivre…
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