Cavalryman remet en avant le tandem andré fabre – cheikh mohamed

Autres informations / 17.07.2009

Cavalryman remet en avant le tandem andré fabre – cheikh mohamed

La victoire de Cavalryman

dans le Grand Prix de Paris (Gr1) remet à l’honneur un couple qui s’était fait

bien discret ces dernières années dans les Groupes 1 : André Fabre comme

entraîneur et Cheikh Mohamed Al Maktoum comme propriétaire. L’occasion de

replonger dans l’histoire d’un couple vedette des années 1990.

 

Il faut faire fonctionner ses

méninges de manière insistante pour retrouver la dernière victoire de Gr1

d’André Fabre pour le compte des couleurs grenat, manches blanches de Cheikh

Mohamed. Sauf pour les petits génies et monomaniaques

des palmarès. Layman (Sunday

Silence) en 2004 ? Raté (2e

du Prix Morny et 3e du Grand

Critérium, Gr1). C’est beau-

coup plus loin. Le cheval en

question n’a pas laissé un grand souvenir, il appartient plus à la catégorie

des météores que des champions : c’est Gracioso (Nureyev), lauréat du Prix

Lupin 1999 ! Dix ans déjà…

Cavalryman (Halling) est donc

le cheval de la fin d’une (longue) éclipse ou d’un retour de flammes pour les

tenants de symboles plus romantiques.

 

Soviet, la première “Star”

C’est en fait à la fin de la

décennie 80 que se noue le compa gnonnage d’André Fabre et de Cheikh Mohamed Al

Maktoum. Un des meilleurs chevaux de leur collaboration lance d’ailleurs

l’histoire : Soviet Star (Nureyev). Il est titulaire de cinq Gr1 (1987 : Poule

d’Essai des Poulains, Sussex Stakes, Prix de la Forêt ; 1988 : Prix du Moulin

de Lonchamp, July Cup), mais c’est surtout son exploit face à l’ultra-star

Miesque (Nureyev) qui le fait entrer dans la légende des courses. Dans le Prix

du Moulin de Longchamp 1988, il parvient à résister à Miesque, longtemps tenue

à ses côtés. Très vite montée ce jour-là, la championne aux dix Gr1 connaît sa

seule défaite de l’année ! L’association marque ensuite de son emprise toute la

première partie de la décennie suivante. L’empreinte est énorme, gigan tesque.

Pourtant elle agace un peu par son hégémonie. Tous les ans, sur tous les

fronts, l’étoile blanche de la toque de Cheikh Mohamed est l’étoile suivie mais

rarement dépassée. En France comme à l’étranger.

Des jeunes comme Lycius (Mr.

Prospector – Middle Park Stakes 1990), Zieten (Danzig – Middle Park Stakes,

1992) ou Pennekamp (Bering – Prix de la Salamandre, Gr1, 1994 ; Dewhurst

Stakes, Gr1, 1994), aux chevaux d’âge comme Creator (Mill Reef – Prix Ganay

& d’Ispahan, Grs1, 1990) ou In the Wings (Sadler’s Wells – Grand Prix de

Saint-Cloud Coronation Cup & Breeders’ Cup Turf , Grs1, 1990), André Fabre

est partout. Il dispose des meilleurs papiers et d’une “soif” inextinguible.

Golden Opinion (Slew O’Gold) triomphe dans les Coronation Stakes (Gr1) en 1989,

Intrepidity (Sadler’s Wells) dans les Oaks (Gr1) en 1993, Pennekamp dans les

2000 Guinées (Gr1) en 1995, Winged Love (In the Wings) dans l’Irish Derby (Gr1)

en 1995 également.

Les meilleurs chevaux ? Outre

Soviet Star, il y a incontestablement Polish Precedent (Danzig – 2 Gr1),

Intrepidity (3 Gr1), Pennekamp (3 Gr1), In the Wings (4 Gr1). Carnegie

(Sadler’s Wells) avec ses deux Groupes figure bien sûr dans cette short-list.

Il mérite une place à part car c’est celui qui a apporté le Prix de l’Arc de

Triomphe à l’association terrible. Puis arrive Swain (Nashwan) en 1995.

 

 

Golden Opinion, symbole de

l’âge d’or

La réussite d’André Fabre et

de la casaque et de Cheikh Mohamed était quasiment insolente à la fin des

années 80 – début des années 90. Le symbole de cette réussite pourrait être

Golden Opinion, qui a débuté directement, et en gagnant, dans le Prix Montenica

(L). Moins d’un mois plus tard, elle sera

3e de la Poule d’Essai (Gr1) des

Pouliches, avant de remporter dans la foulée le Prix de Sandringham (Gr3 à

l’époque), puis les Coronation Stakes (Gr1). Trois semaines plus tard, Golden

Opinion passe à une tête de l’exploit. Elle sera 2e du July Cup (Gr1), sur

1.200m, battue par Cadeaux Généreux (Young Generation) et battant Danehill

(Danzig). Pour sa prochaine et dernière sortie, Golden Opinion remportera de

six longueurs le Prix du Rond-Point (Gr3 à l’époque)

 

Le cas Swain et le tournant

de Godolphin en 1997

Trois ans quelque peu tardif,

Swain se présente invaincu en cinq sorties sur “l’Arc de Triomphe” 1995. Il

sera 3e de Lammtarra (Nijinsky). En 1996, à 4 ans, il remporte le Coronation

Cup (Gr1) à Epsom et prend la 4e place de “l’Arc” d’Helissio (Fairy King).

En 1997, Swain continue sa

carrière mais sous la bannière Godolphin. L’émergence et l’installation de

cette casaque communautaire, à vertu d’outil de communication, sonnent le glas

de la domination d’André Fabre. Godolphin va recevoir tous les meilleurs

espoirs de Cheikh Mohamed. Seuls Cloudings (Sadler’s Wells) et Limpid (Soviet

Star) pas sent au travers les mailles du filet et offrent à l’entraîneur

cantilien le Prix Lupin en 1997 et le Grand Prix de Paris en 1998. Puis

Gracioso en 1999 dans le Prix Lupin.

André Fabre reçoit toujours

des yearlings mais la machine est cassée. Doyen (Sadler’s Wells) signe une

belle année de 3ans en 2004 (notamment 4e de “l’Arc”), puis passe sous la casaque

Godolphin à 4ans. Au total, avant le renouveau représenté par Cavalryman, ce

sont trente-cinq Gr1 (à notre compteur) qu’André Fabre a remporté pour Cheikh

Mohamed.

 

Le concept communautaire

Godolphin

En 1992, Cheikh Mohamed

expérimente pour la première fois un concept nouveau : faire passer les hivers

sous le soleil de Dubaï à ses pur-sang. D’inspiration éthologique, l’idée est

de reproduire le comportement des oiseaux qui migrent l’hiver vers des contrées

plus chaudes. Puis, petit à petit, les activités hippiques de Cheikh Mohamed et

des autres membres de sa famille (principalement Hamdan et Maktoum) deviennent

des vecteurs de développement et de communication de Dubaï. L’idée d’une écurie

communautaire naît alors. Godolphin, aux couleurs bleu-roi (alors que la

famille Maktoum n’a absolument pas de statut royal dans un pays au régime

d’émirat) fait son entrée en scène en 1993/1994. Balanchine apporte la première

victoire classique à Godolphin en 1994 dans les Oaks (Gr1).