
Autres informations / 24.07.2009
Xavier burel-delavigne et special polish : l’élevage haut-normand en pleine lumière
La Normandie est bien connue
pour être une terre d’élevage. Oui, mais la Normandie n’est pas une : il y a la
“Haute” et il y a la “Basse” et, dans le domaine de l’élevage des chevaux,
c’est la “Basse” qui domine et de très loin. Et pour cause, car il est dit que
l’on trouve de “l’herbe à chevaux” dans la “Basse”, tandis que c’est de
“l’herbe à bovins” qui pousse dans la “Haute”.
Pourtant, la Haute-Normandie
et plus précisément la Seine-Maritime fait aussi des gagnants. C’était le cas
le 3 juillet avec Special Polish (Polish Summer), entraîné par Guy Chérel et
lauréat du Prix du Douet à Clairefontaine. Ce hongre de 3ans a été élevé à
Bourville, au Haras de la Cateline, par Xavier Burel-Delavigne. L’éleveur est
installé quasiment à la frontière entre le Pays de Caux et le Pays de
Bray,situé à2hde Paris et20kmde Dieppe etcela « depuis une cinquantaine
d’années ». Durant tout ce temps, très long à l’échelle d’une vie, il s’est
évidemment passé beaucoup de choses pour Xavier Burel-Delavigne, qui a cumulé
les “casquettes”. « J’ai grosso-modo commencé l’élevage dans les années 1970,
nous a-t-il expliqué. J’ai débuté avec le cheval de selle, mais je me suis vite
rendu compte que ce marché était saturé. Je me suis alors orienté vers le
cheval de selle de type “courses”, les AQPS donc. À cette époque, cela me
semblait plus intéressant et, parallèlement à cette décision, j’ai pris
également un permis d’entraîner. Durant à peu près cinq ans, j’ai donc entraîné
les chevaux que j’élevais, avec plus ou moins de succès. Plutôt moins que plus
d’ailleurs, puisque je n’ai jamais fait un gagnant ! Au bout d’un moment, j’ai
donc décidé d’arrêter d’entraîner et j’ai commencé l’élevage de pur-sang. Je me
suis associé à des entraîneurs chez qui je plaçais ou vendais les poulains que
j’élevais. Cela s’est mieux passé et j’ai commencé à enregistrer des victoires,
à Paris notamment, et je me suis donc cantonné à l’élevage. » Xavier
Burel-Delavigne nous explique également qu’il travaillait beaucoup avec la
Garde Républicaine, ce qui offrait l’avantage de pouvoir récupérer les juments
à un tarif abordable après la carrière de course.
Aux fondements de Special
Polish
L’élevage est une histoire de
temps et d’anecdotes. Avant ce 3 juillet, Special Polish avait déjà une
histoire que nous a contée Xavier Burel-Delavigne : « Srpkigna (Sanhedrin), la
grand-mère de Special Polish appartenait à un propriétaire qui avait mis des
chevaux en pension chez moi. Mais, il a connu des revers de fortune et au bout d’un
moment, il n’a pu payer ses pensions. Pour effacer son ardoise, il m’a cédé
Srpkigna ainsi que sa fille Zvezda Danica, qui est une fille de Garde Royale,
ce qui me plaisait beaucoup. Mais, durant sa carrière de course, Zvezda Danica
a connu de nombreux malheurs avant de revenir chez nous. Une fois remise en
confiance, elle a pu devenir poulinière. Malheureusement, au début, elle n’a
pas été très bien exploitée, ayant notamment quelques produits morts. Avant
Roberto King(Beauchamp
King), entraîné chez Guy
Cherel [placé dans des courses parisiennes, ndlr], elle sera assez discrète en
tant que poulinière. » Son premier gagnant est Special Polish, un poulain issu
de la première production de Polish Summer.
Xavier Burel-Delavigne et Guy
Cherel
Dans les propos de Xavier
Burel-Delavigne, on devine beaucoup d’admiration et de respect pour le travail
et le professionnalisme de Guy Cherel. « C’est quelqu’un en qui j’ai toujours
cru, nous a dit l’éleveur. C’est un homme sérieux qui a beaucoup ramé et,
aujourd’hui, il a pignon sur rue. J’ai eu la chance de beaucoup voyager en
France et c’est là, il y a plusieurs années déjà, que j’ai rencontré Guy Cherel
qui était encore jockey. Avant Roberto King et Special Polish, je ne lui avais
jamais vendu de poulains. Je les lui ai proposés, il est venu les voir à la
maison, et je lui ai vendu les deux en même temps. Le papier de Special Polish
lui avait beaucoup plu. D’ailleurs, Guy Cherel entraîne également Maître
Auguste, un neveu de Special Polish, qui a gagné deux courses en obstacle pour
lui. »
Et l’avenir ?
Special Polish a mis en avant
le travail de Xavier BurelDelavigne. Celui-ci garde toujours un œil sur
l’avenir. « J’ai le propre frère de Special Polish, qui a 2ans. Zvezda Danica a
ensuite été suitée d’un mâle par Vatori (étalon au Haras de Victot). Elle est
vide cette année. Peut-être que l’an prochain je retournerais à Polish Summer,
mais rien n’est encore décidé. » Pour Xavier Burel-Delavigne, l’élevage reste
une passion et une occupation, lui qui désormais
« n’a plus que deux
poulinières. Je suis tout seul à gérer mon élevage actuellement et, avec deux
poulinières et leurs produits, on peut vite monter à huit chevaux dont il faut
s’occuper à la maison, ce qui me suffit amplement ! » La seconde poulinière en
question est Dame Jaune (Le Nain Jaune), une AQPS qui a couru et gagné en plat
et en obstacle sous les couleurs de Claude Cohen.
Si le mois prochain, Special
Polish a l’occasion de se produire à Clairefontaine, il y a fort à parier que
son éleveur ne soit pas loin. Il était déjà présent pour les débuts victorieux
de son élève le 3 juillet.
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