
Autres informations / 13.02.2010
Problème des retraites : le fonds ne peut plus accueillir de chevaux
La semaine dernière, dans JdG, Gina Rarick, entraîneur,
tirait la sonnette d’alarme en racontant :
« J’ai pris contact avec la Ligue de Protection du cheval
afin d’étudier une solution de mise à la retraite. Et j’ai appris que ce
système était caduc. » Gina Rarick avait raison d’alerter toute la profession.
France Galop a officiellement annoncé ce vendredi qu’en partenariat avec la
Ligue Française pour la Protection du Cheval, elle avait pris la décision de
suspendre provisoirement la prise en charge de nouveaux chevaux via le fonds de
reconversion des chevaux de courses de galop, compte tenu des difficultés de
financement rencontrés à l’issue de l’exercice 2009. L’an dernier, plus de 80
chevaux ont été pris en charge par le fonds de reconversion, portant à 198 le
nombre total d’animaux recueillis depuis le lancement de l’opération fin 2007.
Ce chiffre montre l’utilité d’une telle filière et illustre bien la difficulté
que peut rencontrer un propriétaire pour reclasser un cheval lorsqu’il souhaite
s’en séparer. Si l’intérêt du processus n’est plus à prouver, son financement
reste une difficulté.
Les professionnels montent au créneau
JdG a interrogé quelques professionnels présents à Pau ce
vendredi. Qu’ils soient propriétaires, jockeys ou entraîneurs, ils sont
d’accord sur un point : la décision d’annuler l’épreuve aurait pu être prise
plus tôt. « Ce que je trouve dommage, nous a déclaré Frédéric Danloux, c’est
que tout le monde savait dès 10h du matin qu’il serait impossible de courir et
il a fallu attendre 14h30 pour l’officialiser. Je trouve cela même inadmissible
vis-à-vis des personnels d’écurie restés les bras ballants dans l’attente de
cette décision. » François Galibert, directeur de l’hippodrome, a expliqué les
raison de cette attente : « Pour ceux qui connaissent Pau et ses variations
météorologiques, il était clair que l’état du terrain pouvait tout à fait
changer peu avant les courses. Les commissaires ont donc attendu le dernier
moment, au cas où la neige fondrait, ce qui aurait pu arranger tout le monde. »
Hervé Chamarty, le propriétaire d’Afterlight (Kahyasi), engagé dans le Prix de
Serres-Castet, a répondu : «Je pense que les commissaires auraient pu prendre
une décision plus énergique. Ce matin, il faisait -7°, hier il faisait -4°,
c’était selon moi évident que les courses allaient être annulées. Comment
voulez-vous courir une course de steeple-chase quand la rivière est gelée ? ».
La rivière était gelée ainsi que le guet, si le cross avait été disputé, le
parcours aurait été modifié pour éviter que les chevaux passent dedans. De
l’avis général, les professionnels estiment que la décision aurait pu être
prise ce matin, « il était logique d’annuler les courses, mais on savait bien
que le temps n’allait pas changer en une heure ! », s’est exclamé Jean-Pierre
Totain. Cependant, pour tous, annuler la réunion était la bonne décision à
prendre. Jacques Ortet nous a déclaré : « Ils ont eu raison. S’ils avaient
décidé que nous pouvions courir, j’aurais couru, mais c’est aussi bien comme
ça. » Et le jockey Gaëtan Olivier a renchéri : « La décision des commissaires
est très juste car la piste n’est pas dégelée. Une décision comme celle-ci est
importante pour le respect de la profession. »
Au vu des conditions climatiques et de l’état des pistes, il
était impossible que la réunion d’obstacle ait lieu. Un redoux est toutefois
prévu par Météo France dès mardi avec des températures maximales approchant les
7°. Toutefois, des averses de neige sont à prévoir dans la journée de mercredi,
le jour du report de la réunion.
France Galop et la Ligue Française pour la Protection du
Cheval ont pris la décision de suspendre provisoirement la prise en charge de
nouveaux chevaux via le fonds de reconversion des chevaux de courses de galop,
compte tenu des difficultés financières.
Deux exigences sont requises pour confier son cheval au
fonds de reconversion :
- adhérer à
la contribution volontaire de 1/1000e (au moins) sur ses gains de courses
- verser une
prise en charge forfaitaire de 375€ par cheval confié
Cette prise en charge est indispensable pour aider à couvrir
les frais liés au transport, aux soins vétérinaires et à l’entretien du cheval
avant son placement. Elle est indispensable en complément de la contribution
volontaire sur les gains, car lorsque le cheval ne peut être remonté, le fonds
de reconversion doit participer à son entretien au quotidien, que les familles
d’accueil ne peuvent assumer seules : 38 chevaux sont ainsi en retraite
définitive.
En 2009, ces ressources se sont avérées insuffisantes pour
couvrir les frais engendrés par la prise en charge de 80 chevaux
supplémentaires : cette situation impose de suspendre, provisoirement,
l’accueil de nouveaux chevaux, jusqu’à ce que les finances du fonds de
reconversion lui permettent de redémarrer son action.
France Galop et la Ligue Française de protection du cheval
espèrent que 2010 se traduira par une plus forte mobilisation des membres de
l’Institution en ce sens.
Pour rappel, la contribution sur les gains de courses comme
les frais de prise en charge sont assimilables à un don à la Ligue Française de
Protection du Cheval, association reconnue d’utilité publique. Ce don donne
droit, pour les personnes physiques, à une réduction d’impôt à hauteur de 66 %
: la contribution n’est plus alors que de 0,034 % des gains.
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