
Autres informations / 27.07.2010
Chasse aux scoops et chasse a l’homme par mayeul caire
Dans l’affaire Bettencourt, l’odeur du
sang a excité nos confrères journalistes. La chasse au scoop s’est transformée
en chasse à l’homme. La presse voulait des coupables et elle a choisi ses
cibles, épargnant largement François-Marie Banier et s’acharnant sur Éric
Woerth. On a lu et entendu des fariboles, surtout sur le sujet que nous
connaissons – les courses. Dans leur
édition papier ou sur Internet, Le Monde et L’Express ont par exemple multiplié
les amalgames avec une facilité telle qu’ils ont durablement abîmé la confiance
que j’avais en eux. Plus jamais je ne me fierai aveuglément aux articles de ces deux titres,
qui passent pourtant pour des références dans la presse française. À l’inverse, certains
journaux ont mené l’enquête avant d’écrire "n’importe quoi". Ainsi, la semaine dernière, un journaliste de
Paris-Match m’a appelé pour me demander si
Éric Woerth était mouillé
dans la vente de l’hippodrome de Compiègne et
si l’écurie Dam’s pouvait
être considérée comme une franc-maçonnerie des courses au féminin. J’ai, dans
la limite de ce que je sais sur ces deux sujets, répondu “non” aux deux
questions et j’ai pu constater, dans
la dernière édition de "Match", que ni Compiègne ni Dam’s n’étaient
au sommaire de l’hebdomadaire.
Évidemment, nous sommes bien placés pour savoir que les courses, c’est aussi
beaucoup d’autres choses – à commencer par
des hommes et des femmes qui se donnent un mal de chien et font mille
sacrifices pour faire naître, élever, entraîner, monter, posséder, etc., des chevaux de course ! Mais qui
leur dira, à ces journalistes généralistes, que les courses valent mieux que ce
qu’ils en ont écrit ? Qui leur expliquera, par exemple, que les écuries de groupe ne sont pas une
invention d’Éric Woerth pour faire des cadeaux fiscaux à ses amis mais qu’au
contraire, une écurie de groupe peut être un truc de “petits” propriétaires qui
ont envie de se faire plaisir entre
amis à moindre coût ? Finalement, ce
qui me met le plus mal à l’aise dans l’affaire Bettencourt, c’est ce que j’appelerais le “syndrome Mark Chapman”, du
nom de l’inconnu qui avait accédé à une triste
célébrité en assassinant John Lennon. Aujourd’hui, j’ai un peu l’impression
que certains Français (et pas seulement des
journalistes, maintenant qu’Internet transforme un blog en média) sont
atteints du syndrome Mark Chapman.
Ils veulent leur part de célébrité
et, pour y arriver, passent leurs
journées à mordre les flancs des poissons plus gros qu’eux – ces “plus célèbres
qu’eux”, “plus riches qu’eux”, “plus intelligents qu’eux”, plus beaux qu’eux”, etc. Ces “mieux qu’eux” auxquels
ils n’arrivent pas à ressembler, et
qu’ils jalousent donc, jusqu’à les détester,
entretenant un climat
délétère dans l’ensemble de la société française. Ce n’est pas ça, le
journalisme – qu’il soit hippique ou pas.
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