
Autres informations / 10.11.2010
Abu dhabi (ae), dimanche
INTERNATIONAL
CHEIKH ZAYED BIN SULTAN AL NAHYAN PRESTIGE CUP (1.600M
- GAZON)
SHADIYDA S’IMPOSE ET MARQUE
LES ESPRITS
Dernière étape du Festival de courses du Cheikh
Mansour bin Zayed Al Nahyan, le Cheikh Zayed bin Sultan Al Nahyan Prestige Cup
rassemblait treize partants sur l’hippodrome d’Abu Dhabi dont la star de
l’écurie du Français Éric Lemartinel, Shadiyda
(Al Sakbe). Top weight de l’épreuve, le hongre n’a pas fait de détails
dans la ligne droite, se détachant irrésistiblement de ses rivaux et
s’annonçant comme l’un des chevaux à battre cette saison aux Émirats. Il
devance au final par cinq longueurs et demie Kandar du Falgas (Kesberoy) et Time Out (Al Nasr) troisième, qui complètent une arrivée 100%
"FR". Portant les couleurs de Cheikh Mansour bin Zayed Al Nahyan et
pour ce premier jour de compétition sur l’hippodrome de la capitale des
Émirats, on ne pouvait rêver mieux que la victoire de Shadiyda pour conclure en beauté le Festival.
L’entraîneur tricolore était ravi de ce bon début de
saison : « Cette course était une préparatoire au National Day Cup (Gr1 PA) qui
a lieu en décembre. Il a vraiment bien gagné cette course à conditions où il
rendait 4 kilos à ses adver- saires. La course a été sélective et Shadiyda a eu
un bon parcours avec Kandar du Falgas toujours en point de mire. Il l’a fait
ensuite facilement. Il avait d’ailleurs bien couru dans cette épreuve l’année
dernière. Il aura comme objectif tous les Grs1 PA de la saison à Abu Dhabi et
ira peut-être à Meydan même si j’ai plutôt d’autres chevaux pour cela. La
saison commence bien puisque j’ai remporté deux épreuves aujourd’hui et pris
des places. » La directrice du Festival, Mme Lara Sawaya, était également ravie
de la conclusion de ce grand événement pour les courses de chevaux arabes : «
C’était vraiment très bien, avec une course de grande qualité. C’était
également spécial pour nous puisque Shadiyda a gagné pour les couleurs de
Cheikh Mansour bin Zayed Al Nahyan. C’est d’ailleurs le fils de Cheikh Mansour,
Cheikh Mohammad bin Mansour bin Zayed Al Nahyan, qui a remis le trophée aux
gagnants, jockey et entraîneur. Il a également remis le chèque de récompense de
20.000€ à Al Khalediah Stable pour les deux victoires de Muqatil Al Khalidiah
dans deux des trois épreuves du Festival dotées d’un bonus supplémentaire
(Toulouse, Duindigt et Varsovie). Il y avait une grande ambiance ce dimanche
sur l’hippodrome. On a aussi pu assister à une épreuve de la Wathba Stud Farm,
compétition destinée à encourager les éleveurs de pur-sang arabes aux Émirats à
travers une série de quinze courses et vingt-cinq autres dans le reste du monde
ensuite. Le nouveau calendrier du Festival sera annoncé bientôt avec neuf
courses au lieu de sept et la saison commencera le 22 avril à Toulouse (l’autre
épreuve française aura lieu le 4 septembre à Craon lors de la grande journée de
galop des Trois Glorieuses). » Beau programme en perspective !
ÉRIC LEMARTINEL : LA «
FRENCH TOUCH » D’ABU DHABI
Depuis 2006, un professionnel français fait parler de
lui aux Émirats Arabes Unis, plus précisément à Abu Dhabi, ne quittant jamais
le top 3 des entraîneurs depuis son arrivée dans le golfe Persique. Avec dix
succès dès sa première saison, il a connu la consécration en remportant la
Dubai Kahayla Classic (Gr1 PA) avec Mizzna
(Akbar) en 2008 puis en finissant tête de liste des entraîneurs durant
la saison 2009/2010. Originaire de l’Ouest de la France, c’est surtout en tant
que jockey d’obstacle qu’il s’est d’abord fait connaître, remportant deux
succès de prestige dans le Grand Steeple de Waregem notamment. La première fois
en 1991 avec le "Fertillet" Dakhla
et la seconde en 1993 avec Umea IV. Il est d’ailleurs à l’origine du
fameux saut du jockey victorieux dans la rivière du parcours de l’hippodrome
flamand. Autre "moment d’adrénaline", la victoire avec Haut Plessis dans le Prix Robert de
Clermont-Tonnerre (Gr3) à Auteuil le 1er mars 1993, devançant Ubu III et Al Capone II. Installé entraîneur au Mans à la fin des années
1990, l’opportunité de venir dans les Émirats s’est faite en octobre 2006 grâce
à Jean-Pierre Totain : « Un ami à lui qui avait travaillé dans l’endurance, a
dit qu’il y avait une place d’entraîneur de chevaux de course à prendre.
J’avais alors une dizaine de chevaux en France, dont beaucoup qui
m’appartenaient en location et donc peu de pensions qui rentraient. Je ne
pouvais prendre le risque à cette époque d’embaucher du personnel et j’avais
toujours eu envie de partir à l’étranger afin de me tester un peu. J’ai donc
pris la place laissée vacante. » Il ne partait pas toutefois en terre
totalement inconnue : « J’étais venu voir au début du mois de septembre. Il n’y
avait alors pas de chevaux du Cheikh Mansour bin Zayed Al Nahyan mais ceux de
l'Abu Dhabi Equestrian Club. Je me suis dit que j’allais tenter. »
UN EFFECTIF DE TRENTE-CINQ CHEVAUX
Logé directement sur l’hippodrome ainsi que son
personnel, Éric Lemartinel s’occupe aujourd’hui « de trente-deux chevaux à
l’entraînement plus quelques poulinières. Certains chevaux de l’élevage du
Cheikh Mansour vont nous rejoindre également, ce qui fait qu’on tournera avec
trente-cinq chevaux environ. J’ai également une dizaine de propriétaires qui me
font confiance depuis. » En effet, ces derniers le contactent directement, ses
résultats probants ayant fait le reste : « J’ai fait mon premier gagnant la
veille de Noël et c’est à ce moment que sont arrivés dans mon écurie Mizzna et Shadiyda pour le Cheikh Mansour. Shadiyda a couru deux fois cette saison-là, gagnant à chaque fois
tandis que Mizzna a débuté
victorieusement directement au niveau Gr1 PA ici à Abu Dhabi [devançant le
champion Dahess, ndlr] avant de prendre la troisième place du Dubai Kahayla
Classic (Gr1 PA) à Nad Al Sheba. Cela ne pouvait mieux commencer. J’ai fait
encore mieux la saison suivante et le Cheikh Mansour n’avait jamais gagné
autant, d’où ma signature pour deux saisons supplémentaires. De toute façon,
mes relations avec les propriétaires sont bonnes et ils apprécient mon
caractère réservé. »
L’adaptation à son nouvel environnement s’est fait
progressivement, « notamment dans le travail. Il y a beaucoup de cavaliers
d’entraînement qui sont originaires de l’Inde et qui ne sont pas formés. Ils
criaient beaucoup au début et comme je monte à cheval, je leur ai montré ce
qu’il fallait faire. Je vais d’ailleurs recevoir deux nouveaux riders
prochainement et ils vont tout d’abord monter les chevaux calmes et mécanisés
et puis on va voir. S’ils sont doués, tant mieux, sinon on fera avec... J’en ai
un qui monte pas mal maintenant mais quand il est arrivé ici, il tombait tous
les jours ! Par contre, ils veulent apprendre. Ils viennent ici pour un an ou
deux et n’ont pas intérêt financièrement à repartir de suite. Ils sont motivés
car ils n’ont pas le choix. Ils gagnent plus ici que dans leur propre pays. Ils
reçoivent également un pourcentage sur la réussite de l’écurie à la fin de la
saison. J’ai un bon staff aujourd’hui et les chevaux à l’écurie sont calmes et
c’est très important. »
DEUX ENTRAÎNEURS SEULEMENT
INSTALLÉS SUR L’HIPPODROME D’ABU DHABI
Seuls deux entraîneurs résident à l’année sur
l’hippodrome, les autres viennent de Dubaï et des environs. Il y a même des
éleveurs locaux. Le rituel du travail est, lui, immuable : « Les chevaux
sortent en main tous les soirs et vont deux fois par semaine au paddock. Ils
sont montés enrênés comme les chevaux d’obstacle à l’entraînement, travaillant
mieux ainsi. » Sur la piste, le contraste est saisissant entre les riders du
Français et ceux de son homologue émirati dont la position à cheval laisse plus
qu’à désirer… « J’entraîne mes chevaux deux par deux dont un leader et sur la
main. Je ne fais pas de chrono. Je les change également de partenaires d’entraînement.
J’aime bien recevoir de jeunes chevaux, me faire une idée sur eux, les voir
progresser. C’est génial quand ils répondent aux attentes. C’est ce qui me
motive encore aujourd’hui et demain. J’ai un programme commun et je fais
quelques ajustements pour certains. Je ne suis pas trop dur avec les jeunes et
pour les "vieux", le but est de les maintenir fit durant les quatre
mois de la saison et d’entretenir leur moral. J’ai le choix des engagements et
gère la carrière de mes pensionnaires. Le principal est de gagner et faire
durer les chevaux durant la saison. Au vu des résultats, les propriétaires me
font confiance… Chacun son job. » Éric Lemartinel a également ses "petits
trucs", comme « le riz brun dans l’alimentation d’un cheval qui a des coups
de sang. Je fais également venir de France un complément d’orge pour calmer les
ulcères. Cela marche bien. De toute façon, quand un cheval laisse sa gamelle
vide, c’est qu’il est bien et prêt. » Enfin, le climat très chaud de la région
n’est pas un problème, « car l’écurie est climatisée. On l’arrête même fin
octobre, l’air plus frais durant l’hiver circulant bien et on ouvre la fenêtre
de chaque boxe pour l’aération et le confort du cheval qui peut mettre sa tête
dehors. » Formateur dans l’âme, méticuleux dans son travail, Éric Lemartinel a
commencé la saison 2010-2011 sur les chapeaux de roue, remportant deux succès
et trois accessits sur les six courses du programme de dimanche dernier,
ouverture de la saison à Abu Dhabi. Le savoir-faire tricolore a de beaux jours
devant lui.
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