Autres informations / 22.01.2011

Bruno vagne, eleveur d’aqps dans l’allier

Bruno

Vagne a l’élevage dans le sang, une passion que lui a léguée son père André,

comme l’avait fait auparavant son grand-père à ses propres fils. Bruno Vagne

élève des AQPS depuis onze ans désormais et, comme beaucoup d’éleveurs du

Centre-Est, il élève conjointement des bovins.

JOUR DE

GALOP. – VOUS ETES INSTALLE DANS L’ALLIER A SOUVIGNY, DE QUELLES INFRASTRUCTURES

DISPOSEZ-VOUS?

Bruno

Vagne. – Nous avons 170 hectares de prés divisés en parcelles de trois à quatre

hectares. Nous élevons en majorité des bovins, ce qui représente d’une certaine

façon, une assurance dans les caisses, l’élevage des chevaux de courses n’étant

pas suffisamment fiable d’une année à l’autre. La ferme des Gueulets est située

à Souvigny, une ville proche de Moulins dans le Centre-Est, qui appartenait à

mes beaux-parents. Jusqu’à notre arrivée, ces terres n’avaient jamais accueilli

de chevaux, ma belle-famille élevant exclusivement des bovins.

VOUS

ETES NE DANS LE BERCEAU DE LA RACE AQPS, POURQUOI AVOIR COMMENCE A EXERCER

VOTRE PASSION SI TARDIVEMENT?

Les

années 1980 étaient une époque particulière, avec des opportunités dans divers

secteurs, comme l’informatique. J’avais un diplôme agricole, mais j’ai fait le

choix de m’engager dans l’informatique, chez Siemens, à Clermont-Ferrand. Puis

l’élevage m’a manqué et, lorsque mon beau-père a décidé de prendre sa retraite,

nous avons repris sa ferme et on s’est installé en 1999. On a commencé avec

quatre juments, trois qu’on a rachetées à mon père et une qu’on a achetée à

Michel Parreau-Delhotte. Ça a immédiatement fonctionné, puisque la première

génération de chevaux à qui on a donné naissance était celle de Mikador et

Mifasol.

DE QUOI

EST COMPOSEE VOTRE JUMENTERIE ?

Essentiellement

des courants de sangs familiaux. Mon grand-père a donné naissance à Isopani, le

premier AQPS à avoir remporté le Grand Steeple-Chase de Paris, et mon père a

été l’un des premiers éleveurs d’AQPS à avoir un partant dans le Grand National

de Liverpool. C’était Imposant, en 1961, et il était monté par René Couétil.

C’est donc naturellement que j’ai récupéré le sang que je connaissais le mieux.

Celui d’Imposant [deuxième du nom, ndlr] et de Galapagos notamment. Ensuite je

conserve les juments de l’élevage qui me semblent les plus intéressantes.

Aujourd’hui, j’ai une douzaine de juments qui me donnent tous les ans une

dizaine de produits.

COMMENT

CHOISISSEZ-VOUS VOS CROISEMENTS ?

Je pars

de mes poulinières, en me basant sur trois critères. Le modèle que produisent

les juments, le caractère qu’elles apportent et ce qui leur manque. Les souches

dont on dispose sont basées sur le fond, c’est pourquoi on essaye d’apporter un

maximum de vitesse. Dans la région, nous sommes déjà bien servis en étalons,

avec les deux stations des Haras nationaux que sont Cercy-la-Tour et Treban,

ainsi que le haras de Saint-Voir. Mais il nous arrive aussi d’envoyer des

juments en Normandie ou ailleurs, essentiellement avec des juments maidens ou

vides, afin d’éviter des problèmes lorsqu’elles sont suitées.

ETES-VOUS

UN ELEVEUR-VENDEUR ?

Je ne

garde quasiment jamais les mâles, qui sont vendus en majorité foals et, comme

je l’ai dit précédemment, je garde certaines pouliches pour les conserver à

l’élevage. Les années où les pouliches sont plus nombreuses que les mâles, il

m’arrive alors d’en vendre une partie. Cela dit, il n’y a pas de lois dans la

vente des chevaux ; si je vends une majorité de foals, il peut m’arriver d’en

passer en vente plus tard, ce qui a été le cas récemment à une vente de 3ans

montés, en association avec Emmanuel Clayeux. Il y a aussi des moyens originaux

pour faire du commerce, comme les concours de modèles et allures. Ce sont des

événements qui nous tiennent particulièrement à coeur. On les organise et ce

sont toujours des moments conviviaux qui favorisent les rencontres et donc

aussi le commerce. Je n’y présente que des foals et des pouliches de 2ans. 

VOUS

ETES AUSSI LE PRESIDENT DE GALOP ALLIER, QUEL EST LE BUT DE CETTE ASSOCIATION ?

Lorsque

je me suis installé, à la fin des années 1990, j’ai connu quelques problèmes.

En présentant mon projet, les portes des banques et des collectivités se sont

fermées au moment où je prononçais le mot "cheval". C’est l’une des

raisons qui m’ont poussé à fonder Galop Allier, afin d’aider ceux qui, comme

moi, veulent se lancer dans l’élevage. Je me suis aussi rendu compte qu’il n’y

avait pas d’association d’éleveurs dans le département et j’ai aussi voulu

faire évoluer la station de Treban, où Network et Assessor font désormais la

monte.

COMMENT

ABORDEZ-VOUS LA SAISON DE MONTE ?

On ne

s’est pas encore beaucoup penché sur le sujet. Nadou (Vidéo Rock), la soeur

d’OEdipe (Chamberlin), va aller à la saillie de Saint des Saints, et Révoltée

(Grand Seigneur), la soeur de Trop Fort (Bernebeau) et Imposant (Vidéo Rock),

devrait être saillie par Kotky Bleu. Pour les autres juments, les choix ne sont

pas arrêtés. Nous avons encore le temps, car nos juments n’arriveront à terme,

pour les premières, qu’au milieu du mois de mars. Concernant mes principales

juments, Étoile d’Or II (Lute Antique), qui nous a donné Mikador (Kadalko), est

pleine de Network, Hesmeralda de Dom Alco et Haïda II, de Panoramic.

LES

PRINCIPAUX ELEVES DE BRUNO VAGNE :

Mikador,

par Kadalko et Étoile d’Or II : vainqueur Prix Triquerville (L), 2e Prix Heros

XII (Gr3), 4e Prix Murat (Gr2) et 6e Grand Steeple-Chase de Paris (Gr1).

Mifasol,

par Lute Antique et Violeta, par Rhapsodien : vainqueur Prix Jean Victor à

Auteuil.

Rapide,

par Assessor et Haïda III, par Vidéo Rock : gagnante à Enghien en steeple et

lauréate de "B" en plat.

Trop

Fort, par Bernebeau et Violeta, par Rhapsodien : invaincu en deux courses

plates à 3ans dont une "B" à Lyon-la-Soie.

Robuste,

par April Night et Elione, par Vidéo Rock : vainqueur à Enghien et Auteuil.