
Autres informations / 23.03.2011
Quand la loi prive de travail les dentistes equins, les osteopathes, les masseurs ou les ethologues…
Une
ordonnance de loi a fixé la notion d’acte vétérinaire. Si l’on suit le texte à
la lettre (cf. ci-dessous le passage en gras), plus personne n’aura le droit de
toucher un cheval, pas même un éleveur, sauf les vétérinaires. Le Syndicat des
éleveurs s’en est ému récemment. Cette fois, c’est au tour de l’Association
européenne de dentistes équins de monter au créneau. « La dentisterie équine,
l’ostéopathie équine, les massages et l’éthologie sont des pratiques qui
existent depuis de très nombreuses années et qui permettent d’améliorer le
confort et le bien-être des chevaux. Les praticiens qui effectuent ces actes
sont bien connus et appréciés dans les écuries. Après des années de pratique,
grâce à une grande connaissance du cheval et des performances qui leur sont
demandées, ils ont su se rendre indispensables. Or, aujourd’hui, cette
situation est remise en cause par la parution au Journal Officiel de la
République d’une ordonnance de loi (dans le cadre de la "loi de
modernisation de l’agriculture") qui modifie profondément la définition de
la médecine et de l’acte vétérinaire : « acte de médecine des animaux : tout
acte ayant pour objet de déterminer l’état physiologique d’un animal ou d’un
groupe d’animaux ou son état de santé, de diagnostiquer une maladie, y compris
comportementale, une blessure, une douleur, une malformation, de les prévenir
ou les traiter, de prescrire des médicaments ou de les administrer par voie
parentérale. »Cette nouvelle définition aura de nombreuses implications dans le
fonctionnement des écuries. En effet, cette nouvelle définition des actes de
médecine des animaux suppose-t-elle que les dentistes équins, les ostéopathes,
les masseurs ou les éthologues ne pourront plus assurer librement ces services
tant appréciés des professionnels et des propriétaires ? Si tel est le cas, qui
alors remplacera ces praticiens ? Les vétérinaires ? C’est en réalité peu
probable… Comment nos vétérinaires équins, aujourd’hui déjà débordés pour la
plupart, pourraient-ils se rendre disponibles pour "faire" les dents
de tous les poulains qui rentrent des prés au début de l’hiver, pour masser les
chevaux et donc assurer leur meilleure récupération en plein meeting…. pour ne
prendre que quelques exemples ? Les vétérinaires vont-ils alors prendre de
nouveaux salariés au sein de leurs cliniques pour répondre aux besoins des
écuries ? Cela semble peu crédible… En effet, la situation économique actuelle
étant assez instable, il semblera évident à tous que les vétérinaires seront
assez frileux à l’idée d’augmenter leur masse salariale et donc les charges de
leurs entreprises. Faudra-t-il alors que les propriétaires ou les entraîneurs
se mettent, eux-mêmes, à râper les dents de leurs chevaux, à les masser… ? Il
est donc évident que c’est en premier lieu le cheval qui pâtira de cette
"modernisation" de la loi ! En outre, qu’en sera-t-il du prix des
consultations ? Est-il possible que cette situation de monopole renforcé soit
favorable à une régulation des tarifs ? Encore une fois, cela est peu probable.
Devant de telles circonstances, et face à la menace de disparition de leurs
entreprises, il est bien évident que les praticiens dentistes, ostéopathes,
masseurs, éthologues… ne se laisseront pas faire et qu’ils mettront en oeuvre
tous les moyens possibles pour faire entendre leur voix. Et ce, non seulement
parce qu’ils ne veulent pas perdre leur travail, mais aussi parce qu’ils sont
réellement soucieux du confort et du bien-être des chevaux ! Quel dommage que
les rédacteurs de cette loi n’aient pas su trouver, faute de concertation et
d’écoute, une voie satisfaisante pour tous, et prendre exemple sur des pays
comme l’Angleterre ou les Pays-Bas… Peut-être est-il encore temps ? »
T.
GUIMBELLOT. Président de l’Association européenne de dentistes équins
Vous aimerez aussi :
-SD.jpg)
Alain de Royer-Dupré élevé au grade de chevalier dans l’ordre national de la Légion d’honneur
Alain de Royer-Dupré élevé au grade de chevalier dans l’ordre national de la Légion d’honneur La Légion d’honneur est la plus haute distinction...
07 janvier 2023
Hubert Carion nous a quittés
Hubert Carion nous a quittés Sa fille Sabine nous a appris la triste nouvelle : Hubert Carion nous a quittés le 20 décembre. Sa casaque gros bleu avec des brassards gris a...
03 janvier 2023