
Autres informations / 10.03.2011
Un an après son adoption, quelle mise en œuvre de la loi sur la libéralisation des jeux d’argent en ligne ?
François
Trucy, sénateur du Var, et Jean-François Lamour, député de Paris, présideront
un débat public le 22 mars prochain sur la mise en oeuvre de la loi de
libéralisation des jeux d’argent en ligne. Objectif : préparer d’éventuelles modifications dans la
perspective de la "clause de revoyure" à 18 mois prévue par la loi du
12 mai 2010.
FORTE
AUGMENTATION DES MISES
Entre le
8 juin 2010, date de l'ouverture effective du marché des jeux en ligne, et le
31 décembre, les Français ont misé 5,1 milliards d'euros sur internet (paris
sportifs et hippiques, poker) selon l'Autorité de régulation des jeux en ligne.
Le montant total des mises des Français dans des jeux d'argent s'est élevé à
26,3 milliards d'euros en 2010, soit la somme record de 72,16 millions d'euros
par jour. Un chiffre en augmentation de près de 22 % par rapport à 2009.
Quelques mois après la libéralisation du secteur, les bouleversements attendus
n’ont pas eu lieu. La Française des Jeux et le PMU, qui étaient en position de
monopole, n'ont pas souffert de la concurrence des nouveaux entrants,
enregistrant même une augmentation de leur chiffre d'affaires. En revanche, les
casinos français ont enregistré une nouvelle baisse de leur produit brut des
jeux. Quant aux nouveaux opérateurs, leur chiffre d’affaires n’est pas encore à
la hauteur de leur espérance, notamment à cause de fortes dépenses
publicitaires. Pour se développer, ils demandent une fiscalité moins élevée, un
plus grand taux de retour au joueur (85 % actuellement) ainsi que la fin des
distorsions de concurrence, principalement pour les paris hippiques.
VERS LA
FIN DE L’OFFRE ILLEGALE
Selon
Jean François Vilote, Président de l'Autorité de régulation des jeux en ligne,
la demande a massivement migré de l'offre illégale vers l'offre légale depuis
la loi de la libéralisation. L'offre illégale semble marginale, les moyens de
lutte, tant sur le plan des procédures civiles que pénales, gagnant en
efficacité. Les joueurs se tournent d’eux-mêmes vers les sites agréés et
légaux, qui se démarquent par leur attractivité et leur transparence. Prévu par
la loi et créé officiellement par décret le 12 février dernier, le comité
consultatif des jeux (C.C.J.) sera chargé de contrôler l'ensemble des jeux
d'argent et de hasard en France. Jusque-là, le secteur dépendait de cinq
ministères différents (Intérieur pour les casinos, Agriculture pour les courses
hippiques, Budget pour la Française des jeux et jeux en ligne, Santé pour les
problèmes d’addiction, Sports pour l’éthique des paris sportifs).
PEU DE
DONNEES SUR LES ADDICTIONS
Alors
que la loi du 12 mai 2010 sur l'ouverture à la concurrence des jeux d'argent en
ligne oblige les joueurs à définir eux-mêmes une série de limites (plafond du
compte sur lequel le joueur dépose ses mises, dépôt d'argent maximum par
semaine ...), les données sur les phénomènes d’addiction sont encore
lacunaires. L'Observatoire français des drogues et des toxicomanies publiera à
la fin du premier semestre 2011 le volet sur le jeu pathologique intégré dans
le bilan santé de l'Institut national de la prévention et d'éducation pour la
santé. Quant au centre de référence sur le jeu excessif (C.R.J.E.), seul
organisme spécialisé dans le suivi des addictions des joueurs fonctionnant sur
fonds d’opérateurs de jeux, il ne publiera pas de résultats d’étude avant
mi-2013. Les effets de la libéralisation du secteur des jeux sur l’addiction ne
sont donc pas encore connus. La loi française est l’une des plus protectrices
en Europe. Elle prévoit notamment l'allocation de moyens supplémentaires, liés
aux prélèvements obligatoires sur les jeux, au dispositif de prévention et de
prise en charge des joueurs compulsifs. Cependant, des questions demeurent :
comment introduire de manière efficace des avertissements sanitaires ? Quelle
protection apporter aux mineurs? Quelle formation à la prévention donner ?
Quels dispositifs mettre en place pour l’aide et la prise en charge des joueurs
compulsifs ? Les politiques diffèrent également selon les opérateurs. Alors que
certains mettent en place des mesures renforcées "anti-addiction",
d’autres se contentent de leurs obligations légales.
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