
Autres informations / 26.05.2011
David cottin analyse les difficultés du “grand-steeple”
David
Cottin est un surdoué de l’obstacle. À 21 ans seulement, il a déjà décroché
deux Cravaches d’or et va monter pour la quatrième fois le mythique Gras Savoye
Grand Steeple-Chase de Paris (Gr1). Cette année, il est même associé au favori
de l’épreuve, Rubi Ball (Network), le pensionnaire de Jacques Ortet. David
Cottin a une occasion rêvée de remporter la course que tout jockey d’obstacle
rêve de gagner. Ce parcours de 5.800 mètres est jonché de vingt-trois obstacles
répartis sur les pistes intérieure et extérieure du steeple-chase de
l’hippodrome d’Auteuil. Avec nous et à quelques jours de l’épreuve, David
Cottin a bien voulu revenir sur les différentes difficultés et astuces de la
course d’obstacle de l’année. Analyse.
LE
DÉPART
« Le
but, évidemment, est de prendre un bon départ immédiat pour ne pas avoir à
fournir un effort dès le début de la course. Mais, dans cette course, c’est un
moment qui est rarement décisif. Ce parcours des 5.800 mètres est éprouvant et
les chevaux n’ont pas l’habitude de le courir. Il faut gérer cette distance dès
le lâcher des élastiques. Ensuite, on peut considérer que tout le monde cherche
sa place dans le peloton jusqu’au premier passage de la rivière des tribunes. »
LA
RIVIÈRE DES TRIBUNES
« Ce
n’est pas, en soi, un obstacle très difficile à franchir. Il est très
impressionnant par sa largeur, mais pour les chevaux, la difficulté de le
franchir n’est pas très grande. Il y a souvent des chutes sur cette rivière car
les chevaux se trouvent emmenés par leur vitesse et la réception est un peu en
dévers. La majorité des jockeys préfère sauter la rivière soit tout à droite
soit tout à gauche. Pour ma part, je préfère la sauter à trois ou quatre mètres
environ du rail de façon à bien avoir mon jour. Cela facilite d’autant plus le
saut de mon cheval car la réception est meilleure à cet endroit. Il ne faut pas
chercher à avancer à l’abord de la rivière. Dans l’idéal, il faut y venir sur
des bonnes foulées juste en tendant son cheval. Si l’on vient vraiment en
avançant sur cet obstacle, souvent, c’est la chute ; l’arrière emportant alors
l’avant ! »
LE PETIT
OPEN-DITCH DU TOURNANT
« Nous
partons sur la piste intérieure du steeple-chase. C’est un obstacle assez gros
situé dans le virage qu’il faut vraiment soigner. Soigner dans le sens où il
faut essayer de ne pas faire d’efforts et de garder sa place dans le peloton à
cet instant de la course car à cause du virage, les chevaux peuvent se déporter
plus facilement qu’en ligne droite. »
LE TALUS
BRETON
« Le
talus breton est un obstacle banal pour ces chevaux. Le brook, par contre, est
un obstacle que je n’aime pas du tout. Il demande beaucoup de concentration car
les chevaux viennent de faire un plus gros saut sur le talus. Les chevaux ont
donc tendance à le négliger. C’est un obstacle à respecter, mais aussi à
soigner, en ayant nos chevaux toniques si nous ne voulons pas reculer bêtement
à cause d’une petite faute et devoir faire un effort violent pour garder notre
place. »
LE GROS
OPEN-DITCH
« C’est
la première grosse difficulté du parcours. C’est un obstacle qu’il faut
évidemment respecter, mais en général, il se passe bien car les chevaux n’ont
pas encore fait un tour de la piste et ils sont encore “frais”. Comme cet
obstacle est très impressionnant, les chevaux se redressent tout seuls à son
abord et ça se passe souvent bien avec de bons sauteurs. »
LE MUR
ET LA HAIE D’EN FACE
« Le mur
ne pose pas de problème car les chevaux le regardent bien et la haie est un bon
moyen pour les faire respirer. Dans mon idée, j’aime bien les laisser venir au
pied pour qu’ils puissent prendre un bon bol d’air à ce moment de la course et
je les laisse tranquilles tout le tournant. »
DEUXIÈME
PASSAGE DE LA RIVIÈRE
« Nous
venons de laisser respirer nos chevaux, de sauter la double barre et une haie,
et c’est là que la course se met à avancer. C’est au deuxième saut de la
rivière des tribunes que la course commence à s’éclaircir. On voit déjà les
chevaux qui n’avaient pas la pointure pour cette épreuve. La course avance plus
sérieusement. »
LE PETIT
OPEN-DITCH DU TOURNANT
«
Idéalement il faut avoir une bonne place pour aborder cet open-ditch de façon à
la garder pour le passage de la butte. »
LA BUTTE
« Il
faut essayer de la passer d’une façon fluide pour que les chevaux respirent à
cet endroit. Il faut les laisser faire, les laisser tranquilles avant de les
retendre pour l’abord du rail-ditch and fence. »
LE
RAIL-DITCH AND FENCE
« Après
avoir laissé respirer son cheval sur une cinquantaine de mètres suite au
passage de la butte, il faut maintenant les remotiver, les avoir toniques sur
des foulées croissantes pour aborder cet obstacle qui porte bien son nom de
“juge de paix”. C’est l’obstacle le plus difficile d’Auteuil et il arrive en
fin de parcours. C’est au saut du “rail
ditch“ que, souvent, nous pouvons deviner l’arrivée des quatre ou cinq premiers
concurrents de l’épreuve. »
MOYEN
OPEN-DITCH
« Il
faut faire attention car nous passons d’un obstacle “noir” à un obstacle
“vert”. Il faut arriver à garder les chevaux sous pression pour qu’ils ne
banalisent pas cet obstacle. L’obstacle précédent a une incidence psychologique
sur l’homme et le cheval, qui n’est plus la même sur cette difficulté. »
LA
DERNIÈRE HAIE D’EN FACE
«
Jusqu’à cette dernière haie, le mieux est de laisser une chance aux chevaux,
tout en suivant le mouvement, mais sans les mettre dans le rouge. Les chevaux
doivent rester bien concentrés car ils viennent de franchir deux gros obstacles
et se retrouvent face à une simple haie. On leur laisse une bonne chance
jusqu’à mi-tournant final dans l’idéal. »
DOUBLE
BARRIÈRE ET DERNIÈRE HAIE
« C’est
un vrai effort que nous leur demandons. Nous venons de parcourir plus de 5.000
mètres de course, ils doivent être toujours toniques et ne pas se relâcher pour
sauter ces deux derniers obstacles. À ce moment-là, les obstacles se sautent au
courage, tant pour l’homme que pour le cheval. On arrive au bout de l’effort et
enfin arrive la ligne droite finale. Et là… que le meilleur gagne ! »
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