![Contribution [des sociétés-mères] dans le cadre du livre vert de la commission européenne intitulé "vers un système de t.v.a. plus simple, plus robuste et plus efficace" du 1er décembre 2010 Contribution [des sociétés-mères] dans le cadre du livre vert de la commission européenne intitulé "vers un système de t.v.a. plus simple, plus robuste et plus efficace" du 1er décembre 2010](/Media/Jdg/Images/Articles/JDG/ambiance-50.jpg)
Autres informations / 03.06.2011
Contribution [des sociétés-mères] dans le cadre du livre vert de la commission européenne intitulé "vers un système de t.v.a. plus simple, plus robuste et plus efficace" du 1er décembre 2010
1.
IMPORTANCE DES ACTIVITES ECONOMIQUES AUTOUR DE L’EQUIDE
Les
activités économiques autour de l’équidé représentent un poids important au
sein de l’Union Européenne dans le domaine agricole et du développement rural
et dans le cadre de l’emploi (à forte
intensité de main d’oeuvre). On compte plus de 10 millions de chevaux en
Europe, qui génèrent plus d’un million d’emplois, directs ou indirects. En
France, on dénombre 900 000 équidés présents sur l’ensemble du territoire à fin
2009 [1] et 74 718 emplois directs et indirects [2]. Les activités équines sont
profondément ancrées dans la culture et dans les territoires, et celles-ci sont
organisées de manière différente, État membre par État membre. Plusieurs
acteurs participent aux activités autour de l’équidé : des professionnels et
des non-professionnels. Par ailleurs, le marché de l’équidé est assez local :
il y a relativement peu d’échanges de services autour du cheval entre les
différents États membres de l’Union Européenne. Concernant les ventes
d’équidés, il s’agit, en volumes, de marchés locaux principalement ruraux et
qui sont peu concurrentiels entre les pays. Les activités d’échange portent
normalement sur l’excellence en élevage comme pour toutes les espèces et sur
l’excellence sportive (compétitions). Ainsi, s’il est courant de parler des
ventes de yearlings dites "de sélection" de Deauville (France), du
même type que celles de Kildare (Irlande), ou encore de Newmarket
(Royaume-Uni), ces ventes très médiatisées dans le monde ne représentent qu’un
faible volume (par exemple, 854 yearlings achetés à Deauville en 2009 [3] pour
un effectif de pur-sang à l’entraînement de 10 467 [4], et pour un nombre de
renouvellement des cartes d’immatriculation des chevaux, toutes races
confondues, de 96 583 [5]). Ces ventes servent, en réalité, plus d’indicateurs
pour comparer les marchés des principaux pays producteurs de pur-sang. Notons
que la filière équine est financée notamment par les achats réalisés par des
non-professionnels. Les opérations liées à l’équidé s’inscrivent généralement
dans un cycle d’investissement long (sur toute la durée du cycle biologique de
la naissance à la mort de l’animal) ou très long (amélioration de la race des
équidés, sur plusieurs générations d’animaux). Le cheval a donc sa place dans
le monde agricole dans le cadre d’un cycle biologique de production ou de
transformation animale, sans qu’il soit besoin de le distinguer
artificiellement durant son processus biologique. Notons que la filière équine
connaît une crise importante dans certains pays. En 2008, la production
française a enregistré une forte chute atteignant près de 22% [6]. C’est le cas
également d’un certain nombre de pays, comme le Royaume-Uni.
2.
REFLEXION SUR LE REGIME T.V.A. APPLICABLE AUX ACTIVITES ECONOMIQUES AUTOUR DE
L’EQUIDE
La
T.V.A. applicable à ce secteur d’activités doit être simple, intelligible et
effective. En effet, la fiscalité doit être fondée sur la nature réelle de
l’équidé. L’équidé n’est pas par essence un animal de compagnie que sont
notamment les chiens, les chats. L’équidé est un animal au service de l’homme
et du monde agricole : exploité dans le cadre d’un élevage ou pour une pratique
éducative et sportive ou destiné à l’alimentation humaine (de manière limitée
et selon les usages dans certains pays). L’équidé est considéré dans de
nombreuses législations, dont la France, comme une production agricole, et
depuis une dizaine d’années, la
réglementation communautaire (directives 90/427/CEE et 90/428/CEE du 23 juin
1990) considère également que l’élevage d’équidés, et en particulier des
chevaux et des chevaux de course, s’intègre dans le cadre des activités
agricoles. Rappelons que l’activité agricole comprend essentiellement toutes
les activités correspondant à la maîtrise d’un cycle biologique de caractère
végétal ou animal et les activités qui sont dans le prolongement de l’acte de
production. L’activité agricole ne se réduit donc pas à la destination
(alimentaire ou non) des produits, elle prend en compte l’ensemble du cycle
biologique d’un végétal ou d’un animal. Au cas particulier, l’équidé fait partie
du circuit biologique du monde agricole.
L’ensemble de la filière équine (livraison des équidés, l’élevage des
chevaux) constitue une activité agricole, quelle que soit la destination de
l’animal. Ainsi, l’équidé ne peut pas faire l’objet d’une distinction selon sa
destination, durant son processus biologique. Le régime T.V.A. ne peut pas être
fondé sur une vision finaliste mais sur la nature réelle de l’équidé, sans
qu’il soit besoin de vérifier, pour chaque transaction, qu’une destination est
bien respectée. En conséquence, le régime T.V.A. applicable aux activités
autour de l’équidé (services et biens) doit être simple dans un circuit où
plusieurs acteurs interviennent : des professionnels mais aussi des
non-professionnels (particuliers passionnés par les équidés ou sa pratique
sportive et finançant sur leurs deniers personnels une partie de la filière).
L’exonération de T.V.A. paraît compliquée dans la mesure où des professionnels
interviennent en amont des transactions. En revanche, l’application de la
T.V.A. à taux réduit répond parfaitement aux exigences des activités autour de
l’équidé. Cela permet à la fois de fonctionner sans distorsions dans les
relations entre professionnels et de ne pas surenchérir le prix payé par le
non-professionnel. Le recours aux taux réduits ne crée ni distorsion de
concurrence ni dysfonctionnement dans le marché intérieur. Le taux réduit
correspond aux règles actuelles issues de la directive 2006/112/CE et de la
modification introduite par la directive 2009/47/CE sur les taux réduits.
L’article 98 de la directive précise que : « 1. Les États membres peuvent
appliquer soit un, soit deux taux réduits. 2. Les taux réduits s'appliquent
uniquement aux livraisons de biens et aux prestations de services des
catégories figurant à l'annexe III. Les taux réduits ne sont pas applicables
aux services fournis par voie électronique. 3. En appliquant les taux réduits
prévus au paragraphe 1 aux catégories qui se réfèrent à des biens, les États
membres peuvent recourir à la nomenclature combinée pour délimiter avec
précision la catégorie concernée ». Dans ce cadre, le point 11 de l’annexe III
de la directive 2006/112/CE précise que « les livraisons de biens et les
prestations de services d'un type normalement destiné à être utilisé dans la
production agricole, à l'exclusion, toutefois, des biens d'équipement, tels que
les machines ou les bâtiments » bénéficient du taux réduit. Dans les conditions
exposées ci-avant, il en résulte que l’équidé,
partie du circuit biologique du monde agricole, peut bénéficier de la
T.V.A. au taux réduit applicable aux livraisons de biens et prestations de
services destinés à être utilisés dans la production agricole. Cette analyse
est conforme à l’objectif poursuivi au travers de l’annexe H de la sixième directive
ou de l’annexe III de la directive 2006/112/CE. Le législateur de l’Union, en
établissant cette annexe, avait pour objectif que les biens essentiels ainsi
que les biens et les services correspondant à des objectifs sociaux ou
culturels, pour autant qu’ils ne présentent pas ou peu de distorsions de la
concurrence, puissent faire l’objet d’un taux réduit de la T.V.A. La filière
équine, ancrée dans le monde agricole, poursuit cet objectif social et culturel
: les activités autour de l’équidé sont porteuses de lien social et créatrices
d’emplois à forte intensité de main d’oeuvre. De plus, cette filière se
développe dans des marchés locaux principalement ruraux et qui sont très peu
concurrentiels entre les pays. Par ailleurs, l’application de la T.V.A. au taux
réduit permet d’éviter des schémas de récupération complexes et lourds de la
T.V.A. En principe, les personnes qui participent au cycle de production et
d’exploitation d’un produit agricole bénéficient d’un droit à déduction en tant
qu‘assujetti redevable de la T.V.A. À l’inverse, les personnes qui achètent un
équidé pour leur usage personnel ne peuvent pas prétendre au droit à déduction
de la T.V.A. d’amont. Pourtant, certains régimes proposés par des États membres
permettent à des propriétaires de chevaux (des particuliers, notamment), qui
envisagent de poursuivre une activité de compétition équestre, de
s’immatriculer à la T.V.A. et de récupérer dans ce cadre la T.V.A. acquittée en
amont même si le niveau de recettes/activité peut être limité [7]. Si nous
partageons cet objectif de réduire le coût du cheval pour les
non-professionnels, il est plus facilement atteint par l’application de la
T.V.A. au taux réduit que par ce type de mécanisme.
3.
PROPOS CONCLUSIF
La
filière équine est une activité agricole à forte intensité de main d’oeuvre.
Les activités autour de l’équidé (biens et services), indépendamment de la
destination de l’équidé, participent au monde agricole, et sont en tant que
telles des produits et services agricoles. L’agriculture ne se réduit pas à la
destination des produits d’origine végétale ou animale. Elle évolue, au-delà de
l’objectif de consommation alimentaire, notamment dans le cadre de
l’aménagement du territoire, du développement durable et dans la recherche
d’énergies renouvelables destinées à un usage non alimentaire. De plus, les
non-professionnels jouent un rôle actif en contribuant en partie au financement
de la filière équine. La T.V.A. constituant un impôt à la consommation supporté
entièrement par le consommateur final, elle doit être établie de manière juste
pour éviter un surenchérissement du prix d’achat, et de rendre le produit ou le
service difficilement accessible. Au
regard de la T.V.A., trois schémas sont envisageables :
•
L’exonération de T.V.A. qui paraît compliqué dans la mesure où des
professionnels interviennent en amont des transactions.
• La
taxation au taux normal, surenchérissant le coût des prestations/ achats pour
les non-professionnels participant activement au financement de la filière
équine qui pourraient réduire leur apport à cette dernière, et des emplois
importants y sont créés.
• La
taxation au taux réduit qui ne crée aucune distorsion de concurrence ni de
dysfonctionnement dans le marché intérieur. L’application du taux réduit a pour
effet de maintenir le prix d’achat à un niveau correct d’une prestation, et
partant, de le rendre plus accessible. De plus, elle permet d’éviter des
schémas de récupération complexes et lourds de la T.V.A. pour les particuliers
qui seraient amenés à devenir des assujettis à la T.V.A.
4. NOTES
[1]
Annuaire ECUS 2010, Références – Réseau Économique de la Filière Équine – [2]
Annuaire ECUS 2010, Références– Réseau Économique de la Filière Équine – [3]
Source ARQANA – [4] Panorama 2009 des courses de Galop en France, Mai 2010 –
[5] Annuaire ECUS 2010, Références –Réseau Économique de la Filière Équine –
[6] Données du Service de la Statistique et de la Prospective – [7] Notice
700/67 Registration scheme for racehorse owners from HM Revenue & Customs,
January 2002 [3] Données officielles économiques, sociales et territoriales
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