Prix du jockey club (gr1) : dans le clan d’un grand vainqueur : reliable man

Autres informations / 05.06.2011

Prix du jockey club (gr1) : dans le clan d’un grand vainqueur : reliable man

Reliable

Man (Dalakhani) a apporté la lumière sur l’édition 2011 du Prix du Jockey Club

(Gr1). Aucun favori ne se détachait avant la course. À l’arrivée, c’est un vrai

champion qui s’est imposé. Il fallait en être un pour revenir de

l’arrière-garde dans la ligne droite, là où les retours sont si rares.

LE FILM

DE LA VICTOIRE DE RELIABLE MAN

À 14h50,

lorsque les poulains pénètrent dans le rond de présentation, Alain de Royer

Dupré est "encerclé" par la vingtaine de propriétaires constituant le

Pride Racing Club, propriétaire de Reliable Man. Il donne les ordres à Gérald

Mossé, pilote du fils de Dalakhani. Puis à John-Patrick Murtagh, jockey de son

deuxième représentant, Sandagiyr (Dr Fong). Rapidement, il rejoint les tribunes

pour regarder la course. Reliable Man s’élance à l’arrière-garde. Sandagiyr est

plus brillant et galope aux avant-postes. La course se déroule à un bon rythme.

Reliable Man commence à regagner du terrain à l’entrée de la ligne droite,

Gérald Mossé le décale en dehors. Sandagiyr, lui, plafonne un peu. Dans les

deux cents derniers mètres, Reliable Man place un nouveau changement de vitesse

et prend sûrement l’avantage. Les tribunes résonnent des encouragements des

propriétaires du Pride Racing Club. Sur l’ultime faux plat, Reliable Man prend

l’avantage et l’emporte facilement. Alain de Royer Dupré presse le pas vers le

rond de présentation. Les propriétaires de Reliable Man sont déjà là. Et

tiennent tous à saluer le mentor de leur champion. L’entraîneur explique : «

J’étais confiant car il a beaucoup de classe. C’est un poulain tout neuf et

logiquement, il peut aller sur le Grand Prix de Paris. J’avais plus peur des

2.100m aujourd’hui. Il tiendra 2.400m sans problème, d’autant que sa mère est

par Sadler’s Wells. Dès que je l’ai débuté, on a tout de suite pensé au Prix du

Jockey Club. Et c’est un fils de Dalakhani, un bon étalon… »À sa descente de

cheval, Gérald Mossé tient à rendre hommage à Alain de Royer Dupré : « Je n’ai

qu’une chose à dire : bravo Alain ! Reliable Man est un poulain exceptionnel au

potentiel rare. Il a été beaucoup respecté. Je savais qu’il allait revenir même

s’il était loin. Et pour finir, dans la ligne droite, c’était du gâteau ! »

LA JOIE

SUPREME AU PIED DU PODIUM

Après la

pesée, nous suivons les propriétaires du Pride Racing Club qui filent vers la

piste et le podium. Tous se congratulent. Anglais, Chiliens, Danois, Français

ou encore Allemands, Reliable Man les rassemble. « C’est génial ! » lance, en

pleurs, une des propriétaires avant de demander à Stéphane Giraut, assistant de

Carina Klingberg-Hanson au haras : « Il va falloir que tu nous fasses des

copies et des copies, et des copies du déroulement de la course… »Stéphane

Giraut est lui aussi en larmes : « Tous mes souvenirs du poulain me reviennent

à l’esprit. Quand il était jeune, au haras… C’était déjà un poulain très

gentil, très calme comme son père. Il se distinguait déjà. » Il avoue ensuite :

« Cette victoire est dure à encaisser. Et le voir remporter le Prix du Jockey

Club aujourd’hui à Chantilly, c’est magnifique ! »

FREDERIC

CHEVALIER : « C’EST GRACE A JDG QUE NOUS AVONS CONNU L’INITIATIVE DE CARINA

KLINGBERG-HANSON »

Sur le

chemin du retour, après la remise des prix à Carina Klingberg-Hanson et Sven

Hanson, Frédéric Chevalier, l’un des propriétaires de Reliable Man, nous

raconte : « J’avais lancé une écurie avec des associés il y a une dizaine

d’années: l’Écurie Nord Galop. On a eu une bonne jument, Irish Jig (Green

Dancer), gagnante à Longchamp. Mais plutôt que d’investir dans un yearling,

nous avons préféré, avec mes anciens associés de l’Écurie Nord Galop, nous

lancer dans l’Ecurie Pride Racing Club. C’est grâce à Jour de Galop que nous

avons pu connaître l’initiative de Carina Klingberg-Hanson, en lisant un

article qui présentait son projet. Et il vaut mieux avoir une part de plusieurs

bons chevaux plutôt qu’un cheval "entier".» Frédéric Chevalier a

aussi précisé, au sujet du choix de courir le Prix du Jockey Club : « Alain de

Royer Dupré n’a pas voulu trop nous chauffer et on ne pensait pas courir le

"Jockey Club". Finalement, il pensait que le poulain était capable de

le faire sur sa classe. Du coup, on a couru et gagné. À l’entrée de la ligne

droite, on ne se voyait pas gagner puis il a enclenché et c’était superbe.

C’est une émotion immense de le voir gagner. » Actuellement, Frédéric Chevalier

travaille au Haras du Camp Bénard, après avoir exercé la fonction de stud groom

dans un haras situé dans le Nord-Pas-de-Calais.

LES

ETALONS A L’ARRIVEE DU "JOCKEY CLUB"

Les cinq

premiers chevaux à l’arrivée sont nés d’étalons qui ne font pas la monte en

France. Mais Chichicastenango, père de Bubble Chic, a fait la monte sur notre

sol. Il officie désormais au Japon. Chichicastenango avait pris la deuxième

place du Derby cantilien en 2001… soit dix ans avant celle de Bubble Chic. Il a

surtout donné un vainqueur du Prix du Jockey Club (Gr1) avec Vision d’État en

2008.  Or Vision d’État et Bubble Chic

ont été ses seuls représentants dans le Derby français. Aux quatre premières

places du Derby 2011, trois chevaux sont issus d’étalons des Aga Khan Studs. Le

vainqueur Reliable Man est un fils de Dalakhani, tout comme le troisième

Baraan, alors que le quatrième de l’épreuve, Colombian, est un fils d'Azamour.

La casaque du prince Karim Aga Khan n’a pas remporté le Prix du Jockey Club

cette année, mais son élevage a été admirablement représenté par les produits

de ses étalons. C’est le fils du gagnant d’“Arc” Sakhee, Tin Horse, qui

complète l’arrivée. L’étalon de Darley exerce en Angleterre,  à Nunnery Stud, tandis que les étalons des

Aga Khan Studs font la monte en Irlande, à Gilltown Stud.

GEORGES

RIMAUD : « ENCORE UN CLASSIQUE POUR DALAKHANI »

Quand on

est manager de l’écurie Aga Khan, que préfère-t-on ? Gagner avec Baraan ou avec

un fils de Dalakhani ? « Baraan a très bien couru et a produit un effort

magnifique. Bien sûr, nous aurions préféré que ce soit Baraan qui gagne,

confesse Georges Rimaud. Mais puisque cela n’a pas été le cas, nous sommes

vraiment ravis que ce soit un fils d’un de nos étalons qui remporte le Prix du

Jockey Club. » Puis il nous fait remarquer que, parmi les quatre premiers du

"Jockey Club" 2011, trois sur quatre sont issus d’étalons "Aga

Khan". Le vainqueur, Reliable Man, et le troisième, Baraan, sont par

Dalakhani et le quatrième, Colombian, est un fils d'Azamour. Colombian est

aussi un élève des Aga Khan Studs, qui l’ont vendu dans le ventre de Clodora,

aux ventes d’élevage Arqana de décembre 2007. « La performance de Reliable Man

et de Baraan, qui étaient tous les deux à l’arrière-garde à l’entrée de la

ligne droite, montre que Dalakhani transmet à ses produits un sacré changement

de vitesse, même sur un "Jockey Club" raccourci… » Dalakhani

produit-il un type de chevaux spécifique ? « Non, on ne peut pas dire cela. Il

présente un courant très intéressant puisque indemne du sang de Northern Dancer

ce qui le rend facile à croiser. Et, depuis ses débuts au haras, il produit des

champions chaque année. Maintenant, les éleveurs savent quelles juments ils

peuvent lui amener pour produire de très bons chevaux. Dalakhani a un vrai

potentiel classique, confirmé,  puisqu’il

donne aujourd’hui son troisième gagnant classique. » Dalakhani fait la monte à

Gilltown Stud, en Irlande, pour 35.000 €.

JEAN-CLAUDE

ROUGET : « BARAAN VA PREPARER LE GRAND PRIX DE PARIS»

Après la

course, Jean-Claude Rouget était partagé. Car Baraan a fait un "truc"

qui sort de l’ordinaire, mais il ne s’est pas imposé : « J’aurais préféré

gagner et, quand on voit la ligne droite que Baraan a tracée, on peut avoir des

regrets. Ce n’est pas la première fois qu’il part de cette manière. Si vous

vous souvenez de sa course à Deauville, il avait également marqué un temps

d’arrêt à l’ouverture des boîtes. Nous allons travailler sur le sujet. (…) Son

prochain objectif est le Grand Prix de Paris. »

SON

ALTESSE AGA KHAN : « LA VRAIE DISTANCE DE BARAAN EST 2.400M »

« Comme

à Deauville, le cheval n’est pas bien parti. C’est son point faible. La course

est partie vite sous l’impulsion des chevaux de 1.600m. Cela lui coûte la

course, je pense. Au final, il ne finit qu’à deux longueurs du gagnant. Je

pense que sa vraie distance est 2.400m. »

CHRISTOPHE

LEMAIRE : « BARAAN MET DU TEMPS A VOULOIR S’EMPLOYER»

«

Heureusement que je le connaissais. Le départ est son point faible. Il a

l’habitude de mal partir. Il l’avait fait à Deauville et aussi dans le Prix La

Force. Cela ne s’était pas vu, car le rythme n’avait pas été rapide dans les

premiers mètres de course. Baraan met du temps à vouloir s’employer. C’est

seulement dans la descente que cela a été mieux avec lui. »

LA

PREMIERE EXPERIENCE DE DERBY DE DIDIER GUILLEMIN

Vainqueur

de son premier Gr1 il y a trois semaines avec Tin Horse (Sakhee) dans la Poule

d’Essai des Poulains, Didier Guillemin emmenait ce même Tin Horse pour

s’engager dans sa première expérience dans le Prix du Jockey Club (Gr1). « Pour

une première expérience, on peut dire que ça s’est plutôt bien passé, nous a

raconté l’entraîneur de Mont-de-Marsan. On finit cinquième à deux nez de la

troisième place, c’est ce qui est dommage, mais c’est ça les courses. Le cheval

a fait sa course, il était arrivé vendredi sur l’hippodrome de Chantilly, à

chaque fois c’est un long voyage, c’est un paramètre qu’il faut prendre en

considération. » Meilleur miler français, Tin Horse a prouvé qu’il pouvait

tenir 2.100m, même s’il a légèrement coincé pour finir. « Ce qui m’a le plus

surpris, c’est qu’il s’est montré très froid, poursuit Didier Guillemin. Ç'a

été une course très rapide et le cheval a eu du mal à suivre. C’est très

surprenant pour un cheval qui est habitué à évoluer sur le mile. Avant la

course, j’avais peur qu’il ne manque de rythme et que le cheval soit un peu

bouillant. Ç'a été tout le contraire, la course est partie sur des chapeaux de

roues et il a fallu que Thierry Jarnet le monte de bonne heure. Ensuite, il est

revenu faire un bout pour finir, mais est resté un peu là, dans les dernières

foulées. »

AU COEUR

DU "JOCKEY CLUB" AVEC ALESSANDRO BOTTI

Il

arrive au rond avec son cheval, Bubble Chic (Chichicastenango). Alessandro

Botti, qui veille sur les chevaux de son père, Giuseppe, à Chantilly, a la mine

fermée des jours importants. Et la gorge sèche, aussi. Le rond est déjà bondé,

et il cherche son jockey, Ioritz Mendizabal. Les ordres ont été donnés depuis

longtemps et, rapidement, il le met à cheval. Au fond du rond, un peu à

l’écart. Il est accompagné de son frère, entraîneur en Italie, et de son

associé sur Bubble Chic, Francesco Tabone. Les trois hommes tentent de se

faufiler dans la foule pour assister au défilé. Ils arrivent dans la tribune

des professionnels, déjà comble. Repli stratégique dans le salon des

propriétaires. Alessandro Botti passe un dernier coup de fil. L’homme ne laisse

rien transparaître de sa tension intérieure. Il se place devant un écran de

télévision, à côté du buffet. Se fait rudoyer par une dame d’un certain âge. «

Vous êtes trop grand, je ne vois pas les chevaux. » Sans se départir de son

calme apparent, il sort dans les tribunes, mais les places sont chères. Les trois

hommes retournent donc devant la télé. La vieille dame est partie. Les chevaux

entrent dans les boîtes. Avec son numéro deux dans les boîtes, Bubble Chic est

l’un des premiers à pénétrer dans sa stalle. Gros plan sur Mendizabal. Silence

face à la télé. La course part. Bubble Chic est bien placé, en quatrième

position, à la corde. Les trois Italiens ne parlent pas, ne se regardent pas.

Trois cents mètres du poteau. Bubble Chic prend l’avantage, mais Reliable Man

fond sur lui. « Ioritz ! Ioritz, Ioritz ! » crie Alessandro Botti, en se

précipitant à l’extérieur. Son cheval est deuxième. L’entraîneur dévale les

marches quatre à quatre et va chercher son cheval à la sortie de la piste.

Entretemps, il est congratulé par de nombreuses personnes. Stéphane Pasquier,

qui rentre aux balances sur Glaswegian, le félicite. C’est lui qui est

habituellement associé au poulain. Joie contenue. Explications d’après course

avec Ioritz : « Si je l’avais connu, je l’aurais monté un peu plus, cinquième

ou sixième. Il sera encore meilleur en venant sur les autres. » « Ce sera pour

la prochaine fois », lui lance Alessandro Botti en l’embrassant. Puis il répond

aux questions des journalistes, l’air un peu absent. Il cherche Alain de Royer

Dupré. Il veut le féliciter. Le lauréat est lui aussi accaparé par la presse.

Discrètement, il lui touche l’épaule. Alain de Royer Dupré se retourne. «

Bravo, Alain ! » Échange de paroles. Déjà, Reliable Man arrive dans le rond

réservé aux vainqueurs. L’un rejoint son cheval, l’autre replonge dans son

rêve. Il est deuxième du "Jockey Club". Il est ailleurs…

SUR LE

BORD DE LA PISTE…RICHARD LAMBERT, L’HOMME DE L’AVANT-COURSE

Une fois

le défilé terminé, les garçons de voyage se placent sur le bord de la piste

pour suivre la course. En attendant le "Jockey Club", l’un d’entre

eux reçoit des félicitations de toute part : c’est Richard Lambert, garçon de

voyage d’André Fabre, qui a accompagné Pour Moi (Montjeu) à Epsom. « Merci,

merci », répond-il, modeste, à tous ceux qui viennent le féliciter, avant de

prévenir à la cantonade : « Ne faites pas comme moi hier. Attendez avant de

rentrer sur la piste. Moi je suis rentré sur la piste d’Epsom, il restait

encore un cheval qui n’avait pas fini le parcours ! » Retour au "Jockey

Club" : la chaleur est accablante et beaucoup de chevaux sont "en

eau" pour se rendre au départ. Le plus tendu est Roderic O’Connor

(Galileo) et son garçon de voyage fait la moue : « Vu l’état dans lequel il

est, je pense que cela va être bien difficile… » Bonne pioche.

CARINA

KLINGBERG-HANSON SUR UN NUAGE

Au fur

et à mesure de la ligne droite, des voix s’élèvent…puis s’éteignent. L’une de

ces voix fait plus de bruit que les autres. C’est celle d’Elvis, qui a

accompagné Reliable Man. Presque étonné par ce que vient de réaliser Reliable Man,

il explique, à chaud : « C’est incroyable, ce qu’il vient de faire. Gérald

Mossé a monté une course splendide. C’est l’homme qui sait être présent dans

les grandes courses. Reliable Man n’a encore que peu d’expérience. C’est pour

cela que c’est incroyable. Il n’en était qu’à sa troisième sortie et il sera

mieux encore sur 2.400m. » Quelques instants après, Carina Klingsberg arrive

sur la piste. Elle n’arrive plus à parler et parvient seulement à dire : « I

can’t believe it ! » (je n’arrive pas à y croire). Il est difficile de mettre

tout le monde en place pour que les photographes puissent prendre Reliable Man

en photo sans être gênés. Tout le monde est très excité. Après avoir posé,

Reliable Man peut regagner le rond, suivi ou plutôt poursuivi (!), par sa

copropriétaire.Gérald Mossé lui dit en anglais : « Venez prendre la longe de

votre cheval ». Mais Carina Klingberg-Hanson a du mal à se rapprocher : « Je ne

peux pas courir, j’ai une jupe… », nous montre-t-elle. Elle parvient à suivre

son poulain qui arrive au rond. C’est l’ovation.

RELIABLE

MAN, UN PETIT-FILS DE LA CHAMPIONNE FAIR SALINIA

Comme

tous les représentants de Pride Racing Club, Reliable Man a été élevé par NP

Bloodstock Ltd. Carina Klingberg-Hanson nous avait expliqué : « Mon mari avait

acheté la deuxième mère du poulain, Fair Salinia (Petingo), yearling. Elle

s’est avérée très bonne en compétition, puisqu’elle a réalisé un triplé dans

les Oaks d’Epsom, les Irish Oaks et les Yorkshire Oaks (Grs1). On Fair Stage

(Sadler’s Wells), la mère de Reliable Man, a également une 2ans par Oasis Dream

à l’entraînement chez Alain de Royer Dupré, et une foal de Lawman. Elle est

pleine de Sir Percy. » On Fair Stage avait déjà donné Gale Force (Sinndar),

gagnant de la Coupe des 3 Ans (L) à Lyon.

 


 

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