
Autres informations / 04.06.2011
Special epsom derby
Debout
sur ses étriers, ivre de bonheur. Il n’a pas vingt ans et vient pourtant de
gagner le Derby d’Epsom. Mickaël Barzalona, c’est le sang-froid de l’expérience
allié à l’insolence délicieuse de la jeunesse. Le sang-froid, pour croire à la
victoire alors qu’il était encore dernier à l’entrée de la ligne droite.
L’insolence, pour se dresser ainsi au passage du poteau alors qu’il n’a qu’une
tête d’avance sur Treasure Beach (Galileo). Mickaël Barzalona est bien LE
jockey du XXIe siècle. Surdoué, évoluant dans un monde sur-médiatisé qu’il aura
définitivement marqué en fêtant sa folle victoire de cette façon. C’est certain
: l’Histoire retiendra autant la victoire que sa spectaculaire et spontanée
célébration ! Désormais, Mickaël Barzalona est gagnant de Derby mais surtout,
"Barza" est une star. Trente-cinq ans qu’un cheval entraîné en France
n’avait plus remporté le Derby. Pour Moi (Montjeu) rejoint Empery (Vaguely
Noble) dans la légende des courses. André Fabre rejoint Maurice Zilber. Il lui
manquait ce titre majeur. Il l’a remporté avec un cheval en lequel il a
toujours cru. Il l’a gagné avec un jeune jockey qu’il a formé. Il l’a enlevé en
ne remettant pas en cause la symbiose du couple Pour Moi-Mickaël Barzalona. Les
deux n’ont découvert Epsom que lors de leur galop d’essai au cours du Breakfast
with the Stars mais qu’importe. Pour Moi, enfin, c’est le triomphe d’un sang,
celui de Sadler’s Wells, qui aura marqué plusieurs générations de pur-sang.
C’est aussi celui de la multinationale Coolmore, les deux ne pouvant être
dissociés. Depuis 2001, c’est en effet le septième lauréat du classique anglais
à véhiculer, à la première ou deuxième génération, le sang du chef de race mort
récemment. Classique parmi les classiques.
ANDRE
FABRE : « LA VITESSE DE POUR MOI EST EXCEPTIONNELLE »
On a
beau être considéré comme l’un des plus grands entraîneurs en activité, avoir
remporté quasiment toutes les courses classiques et être le recordman de
victoires dans le Prix de l’Arc de Triomphe, gagner le Derby d’Epsom a tout de
même un charme particulier pour un entraîneur français. Et ce n’est pas un
hasard s’il a fallu attendre 35 ans avant que la succession de Maurice Zielber
soit assurée. Quelques minutes après la course, André Fabre a déclaré : « C’est
un très bon cheval, avec une remarquable accélération. La vitesse qu’il a est
exceptionnelle. Il possède même un double changement de vitesse. Ce n’est pas
par accident qu’il gagne cette course, ce qui est surprenant c’est sa double
accélération. La première pour revenir sur les autres et la seconde pour battre
ses adversaires. C’est un pur bonheur de gagner cette course avec mon jeune
jockey et devant une foule aussi nombreuse. Je ne peux pas être plus heureux. »
MICKAËL
BARZALONA : « UNE CHANCE IMMENSE ! »
Le génie
de Mickaël Barzalona n’est reconnu que depuis quelques semaines mais, en
remportant le Derby d’Epsom, le jockey français a éclaboussé de son talent
toute la planète course. « C’est fantastique, absolument incroyable, a -t-il
déclaré. Frankie Dettori a mis quinze ans avant de gagner cette course et moi
j’ai la chance de la remporter dès ma première monte. Évidemment je pense
également beaucoup à André Fabre qui, lui aussi, remporte son premier Derby.
»Interrogé sur sa surprenante célébration, Mickaël Barzalona a répondu : « Je
ne sais pas pourquoi j’ai fait ça. C’est simplement arrivé. »
JOHN
MAGNIER : « ANDRE FABRE ETAIT TRES CONFIANT »
André Fabre
entraîne une bonne partie des chevaux du Cheikh Mohammed Al Maktoum et il ne
compte que deux représentants de Coolmore dans ses rangs. Il n’a jamais pu
truster une telle victoire pour l’écurie Godolphin alors qu’avec l’un des deux
chevaux de Coolmore, il remporte le Derby ! John Magnier, le "boss"
de Coolmore, s’est, quant à lui, trouvé un peu gêné de devancer La Reine. Ce
qu’il explique : « J’aurai préféré que quelqu’un d’autre soit le propriétaire
du troisième... André Fabre était très confiant ces dernières semaines. Il nous
a dit que le cheval avait plus de vitesse que Peintre Célèbre. En temps normal,
plus la course se rapproche, moins les entraîneurs s’"ouvrent", mais
André a toujours été très confiant. » Copropriétaire du champion, Michael Tabor
a ajouté : « C’est sensationnel. Il était à l’arrière du peloton, mais ça ne
nous inquiétait pas car il est très bien comme ça. Nous voulions gagner, cela
va sans dire, mais si nous n’avions pu le faire, nous voulions que ce soit La
Reine qui s'impose. »
JOHN
WARREN : « UNE COURSE AVEC BEAUCOUP D’INCIDENTS »
« Ryan
Moore est très déçu, a confié John Warren, le porte parole de La Reine
d’Angleterre. Il m’a dit que ça a été une course désagréable, avec beaucoup
d’incidents. Ça n’a eu aucune incidence sur le résultat, mais Carlton House
n’est pas très bien sorti des stalles de départ. Ryan nous a aussi confié qu’il
a été obligé de sortir le cheval et de lancer la course de beaucoup plus loin
qu’il ne l’aurait voulu... »
LE RECIT
DE LA COURSE
Au bout
de quatre cents mètres de course, le pensionnaire d’Aidan O’Brien, Memphis
Tennessee (Galileo), s’est propulsé en tête. Il a mené l’épreuve à bonne
allure. Pour Moi (Montjeu) attendait lui en dernière position, fidèle à son
habitude. En selle sur le protégé d’André Fabre, Mickaël Barzalona a galopé
dans le dos de Seville (Galileo). Pour Moi suivait facilement le rythme sans
être accompagné aux bras. À Tattenham Corner, Memphis Tennessee s’est détaché,
abordant ainsi la ligne droite avec une dizaine de longueurs d'avance.
Derrière, la chasse s’est organisée. Native Khan (Azamour) et Recital (Montjeu)
ont été les premiers à réagir. Un autre pensionnaire d’Aidan O’Brien, Treasure
Beach (Galileo), s’est mêlé à la lutte. A cinq cents mètres du but, Carlton
House (Street Cry) a prononcé son effort en pleine piste. Il a fait illusion
jusqu’à cent mètres du poteau. Encore loin à l’entrée de la ligne droite, Pour
Moi a accéléré en progression. A mi-ligne droite, il a penché légèrement à
gauche, mais une fois bien rééquilibré, il a terminé très vite pour venir
crucifier Treasure Beach dans les vingt derniers mètres. Pourtant, il était
encore à cinq longueurs des chevaux de tête pour passer le poteau des derniers
cents furlongs. Mickaël Barzalona, sûr de son fait, a pu passer le poteau
debout sur ses étriers, malgré une tête d’avance seulement.
DECEPTION
DES AUTRES FRANÇAIS
Autre
cheval entraîné en France, Vadamar (Dalakhani) n’a pu s’illustrer. Il a évolué
dans le sillage d’Ocean War (Dalakhani). Dans la ligne droite, il a suivi le
mouvement, sans pour autant se mêler à la lutte pour les premières places. Il
termine honorablement à la septième place. Quant aux deux poulains élevés au
Haras de la Reboursière et de Montaigu, Native Khan et Recital, ils ont
bénéficié d’un bon parcours le long de la corde. Native Khan a attaqué dès
l’entrée de la ligne droite et s’est montré courageux pour rester cinquième.
Recital a attendu au centre du peloton à la corde. Il a regagné du terrain le
long du rail, tout en penchant dans la ligne droite. Mais il a un peu plafonné
pour finalement conclure sixième.
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