Christophe ferland : « je crois au travail, aux chevaux et aux victoires »

Autres informations / 04.08.2011

Christophe ferland : « je crois au travail, aux chevaux et aux victoires »

Entraîneur

depuis trois ans et demi, Christophe Ferland a remporté dimanche son premier

Groupe avec Dabirsim (Hat Trick), lauréat du Prix de Cabourg - Jockey Club de

Turquie (Gr3). Pour Jour de Galop, il est revenu sur son parcours et ses

projets.

JOUR DE

GALOP. – DEPUIS SES DEBUTS, DABIRSIM REALISE UN PARCOURS SANS FAUTE. SA

VICTOIRE DIMANCHE EST UN PREMIER EXAMEN REUSSI…

Christophe

Ferland. – Nous avons beaucoup d’espoirs avec Dabirsim. Très tôt, j’ai décelé à

l’entraînement un énorme potentiel chez ce cheval. Il possède un mental froid,

de la vitesse naturelle, c’est un cheval à grande action qui pousse très fort de

l’arrière. Il comprend vite. C’est à lui de nous prouver toute l’estime que

nous lui portons. Son propriétaire, Simon Springer, les observateurs qu’il a pu

enchanter en seulement trois sorties publiques, et moi-même. Nous y croyons

tous, c’est certain. Maintenant qu’il a gagné le Prix de Cabourg, sa prochaine

étape devrait être le Prix Morny.

QUEL A

ETE VOTRE PARCOURS AVANT DE VOUS INSTALLER COMME ENTRAINEUR ?

Je suis

né à Chantilly, une ville où tout vibre autour du cheval. Mon père était garçon

de voyage dans la célèbre écurie Fustok, puis il a travaillé chez Jean-Marie

Béguigné. Tout jeune, la passion des chevaux m’a animé et elle ne m’a plus

quitté. Pendant mes études, je montais le matin des chevaux chez Jean Marie

Béguigné et David Smaga, dont le bien connu Marildo. Ensuite, je suis entré au

service de Sir Mark Prescott comme assistant, ceci pendant deux ans. Enfin, de

retour en France, alors que j’étais en instance de départ pour les USA, j’ai

profité de parfaire mes connaissances chez Richard Gibson. Ce devait être une

période de transition, et finalement, je suis resté chez lui neuf ans.

LORSQUE

VOUS AVEZ DECIDE DE VOUS INSTALLER EN TANT QU'ENTRAINEUR, QUELS PROPRIETAIRES

VOUS ONT SUIVI ? POURQUOI AVOIR CHOISI DE VOUS INSTALLER A LA TESTE ?

Je suis

entraîneur depuis début 2008 et le centre d’entraînement de La Teste

correspondait à un choix stratégique aux yeux de Javier Martinez Salmean –

alors propriétaire de Doctor Dino – et de mon confrère Yan Durepaire, en charge

d’une partie de son effectif, pour créer une antenne dans le Sud-Ouest afin

d’assurer la transition Madrid -Paris. Tout naturellement, afin d’animer cette

antenne, je suis venu sur La Teste. C’est d’ailleurs pour Javier Martinez

Salmean que j’ai gagné ma première course, à Auch, avec Estiross Rhythm. J’ai

aussi sellé pour ce propriétaire mon premier gagnant à Paris, Montecarmelo, à

Maisons-Laffitte. Rapidement, Frédéric Sauque et Jean-Luc Alnet m’ont aussi

confié des chevaux. Les premières victoires comptent pour un jeune entraîneur, mais

les premiers propriétaires lui faisant confiance sont tout aussi importants. Ce

sont des choses que je n’oublie pas et, aujourd’hui,  nous continuons à collaborer ensemble.

AUJOURD’HUI,

COMMENT SE COMPOSE VOTRE EFFECTIF, AVEC QUI TRAVAILLEZ-VOUS ?

J’ai quarante-cinq

chevaux placés sous ma responsabilité, dont une grande majorité de 2ans. Une

équipe bien composée de quinze employés est à mon service. Côté jockey, je fais

confiance à Philippe Sogorb et j’ai un apprenti, Enzo Corallo. Quant à mes

propriétaires, certains sont éleveurs comme Jérôme Miceli, Maurice Lagasse ou

le Haras d’Etreham. D’autres achètent aux ventes comme Simon Springer ou

l’Écurie Tagada. Il n’y a pas de règle particulière dans ce domaine, c’est

selon le souhait ou la stratégie de mes propriétaires.

QUEL EST

LE TYPE DE COLLABORATION QUE VOUS ENTRETENEZ AVEC JEAN-CLAUDE ROUGET ? BEAUCOUP

DE VOS CONFRERES DISENT APPRECIER VOTRE TRAVAIL. Y ETES-VOUS SENSIBLE ?

Avec

Jean-Claude Rouget, cela s’est fait à son initiative, encore que le mot collaboration

ne soit pas le plus approprié pour définir nos relations. Elles sont avant tout

basées sur une rencontre humaine et sur l’amitié. Quant aux éloges dont vous

faites écho, j’y suis évidemment sensible mais je ne m’enflamme pas pour

autant. Les compliments enthousiasment et "boostent", mais en même

temps, ils placent la barre très haut. Il faut les justifier, je ne perds

jamais cela de vue, et pour y parvenir, je me concentre sur mon métier :

entraîneur de chevaux de course.

POUR

L’AVENIR, QUELS SONT VOS OBJECTIFS ET VOS PROJETS

Mon

objectif est de faire vibrer les propriétaires qui me confient des chevaux.

Voir un propriétaire heureux avec son cheval de course – qui est avant tout

pour la majorité d’entre eux une passion – suffit à lui seul comme plaisir.

Toute course, où qu’elle se coure et quelle que soit la catégorie, apporte un

bonheur certain à celui qui en possède le vainqueur. Offrir cette joie à mon

propriétaire me tient à coeur. Ceci est complété par l’aspect financier de la

question. On peut faire gagner de l’argent avec un cheval de course. On le doit

d’ailleurs, eu égard à celui qui investit. Cela permet d’entretenir le

dynamisme et l’enthousiasme sans lesquels rien n’est possible. Cet aspect de la

question a son importance. Pour ce qui est de mes projets, avec l’appui

d’éleveurs et de propriétaires me confiant des éléments de qualité, j’ai

l’ambition d’entraîner de bons chevaux et de gagner de bonnes courses, pour me

hisser au meilleur niveau. Mon but est de monter en puissance, de gravir des

échelons, et de remporter de belles épreuves. Beaucoup de gens croient en

quelque chose. Je crois au travail, aux chevaux et aux victoires.