
Autres informations / 05.10.2011
Comment redonner des couleurs a l'elevage français ?
Par
François Doumen, éleveur et entraîneur, membre de l’Association des entraîneurs
propriétaires
Toute la
difficulté d'une réforme du système actuel réside dans le fait qu'il faut
mettre les moyens pour tirer notre élevage vers le haut tout en n'oubliant pas
les objectifs de recette du PMU. Nous savons tous que ladite recette est
essentiellement générée dans les courses support de paris à la carte (TQQ,
Multi, 2sur4, etc.) par les chevaux moyens mais pour la plupart réellement
français. Certains se plaisent à dire que le malaise des socioprofessionnels
(éleveurs et entraîneurs) viendrait d'une mauvaise gestion, mais si les
entraîneurs ne consentaient pas à s'associer avec des investisseurs ou des
éleveurs, bon nombre de produits ne seraient pas entraînés et resteraient sur
les bras des éleveurs, même de certains grands. Pour améliorer l'élevage
français, il faut attirer de bons étalons et conserver nos champions sur notre
sol. Pour cela, il faudrait passer par une réduction importante des primes aux
propriétaires et aux éleveurs pour les chevaux conçus à l’étranger et
considérés comme assimilés. Bien sur, l'application de cette réforme devra se
faire dans un délai raisonnable, mais il n'est pas normal d'accorder un pareil
"avantage fiscal" sans contrepartie ni contrainte. Le système actuel
fait indirectement la promotion d'étalons stationnés dans des pays étrangers.
Nous proposons d'affecter les sommes ainsi récupérées, soit environ 5 à 7
millions d'euros par an, à l'augmentation des allocations qui entraînera
mécaniquement l’augmentation des primes aux éleveurs et propriétaires. Mais on
n'aura rien sans rien. Ceux qui se plaignent de manquer de bons étalons,
devront être prêts à payer les saillies plus cher, à participer aux
syndications éventuelles et surtout à faire le ménage chez eux, en
sélectionnant les poulinières, car sans une bonne jumenterie française, on ne
peut aspirer à de meilleurs étalons. Ce besoin d'étoffer la jumenterie
française, passe également par un meilleur programme pour les bonnes juments
d'âge qui sont trop souvent vendues à 3ans, faute de débouchés ensuite. Grâce à
tous ces efforts, nous inciterons les grands propriétaires et les grands
éleveurs à garder sur notre sol les bons étalons et nous verrons probablement
des investisseurs étrangers envoyer des étalons de qualité faire la monte en
France. Alors, tout le monde profitera de ces fameuses primes, mieux
distribuées, ce qui ne nous empêchera pas, comme par le passé, d'acheter en
toute connaissance de cause, des yearlings made in GB, IRE, GER ou USA.
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