
Autres informations / 01.10.2011
Congres de la federation nationale des courses françaises
Discours
du président de la F.N.C.F
M.
EDOUARD DE ROTHSCHILD
Mesdames
et Messieurs les Parlementaires,
Monsieur
le Président de l’Arjel,
Mesdames
et Messieurs les présidents des Société de Courses, des Conseils et des Comités
régionaux,
Mesdames
et Messieurs,
C’est en
ma qualité de Président de la Fédération Nationale des Courses Françaises qu’il
me revient d’ouvrir la séance du Congrès. Le Président Dominique de BELLAIGUE
s’associe à moi pour vous souhaiter la bienvenue sur l’hippodrome de Longchamp.
Ce haut lieu des courses hippiques accueille ce week-end 7 courses de groupe 1
dont deux championnats du Monde, celui des pur-sang anglais dans la course du
Qatar Prix de l’Arc de Triomphe et celui des pur-sang arabes dans la Qatar
Arabian World Cup. Dominique de
BELLAIGUE et moi-même vous avions réunis dans ce même lieu il y à trois ans. A
l’époque, l’ensemble des acteurs de la filière hippique appréhendait la
prochaine ouverture à la concurrence des jeux d’argent sur Internet. La loi
mettait fin au monopole du PMu sur la collecte des paris hippiques et
légalisait une nouvelle offre sur Internet de paris sportifs et de poker. La
loi prévoyait également la création d’une autorité de régulation indépendante,
l’ARJEL, dont le président, Jean- François VILOTTE, nous fait l’honneur d’avoir
répondu à notre invitation de s’exprimer à notre Congrés. Au préalable, il me
revient aujourd’hui d’évoquer, avec vous, l’actualité de la filière hippique
durant ces trois dernières années. Malgré un contexte économique morose,
l’attrait pour les paris hippiques ne s’est pas démenti. En préambule de ce
bilan des trois dernières années, il convient de rappeler que cette période a
connu un contexte économique particulièrement morose, marqué par une succession
de crises sans précédent dont les répercutions occupent toujours la une de
l’actualité. Malgré cela, l’attrait des parieurs pour les paris hippiques ne
s’est pas démenti. Entre 2008 et 2010, le chiffre d’affaires du PMu a progressé
de 3,7 % pour approcher les 10 milliards d’euros par an. une performance plus
qu’honorable. L’opérateur historique des paris hippiques se distingue ainsi par
une exceptionnelle résistance qui lui permet d’afficher près de quinze années
consécutives de croissance. Plus important encore, le produit brut des jeux a
augmenté de 8% en trois ans pour atteindre 2,4 milliards d’euros en 2010,
laissant au PMu un résultat net de 791 millions d’euros en 2010, qui a connu
une hausse de 7,4 % de 2008 à 2010. Pour remporter ces succès, Dominique de
BELLAIGUE et moi-même, n’avons pas hésité à faire preuve d’audace. Notre GIE,
le PMu, a transformé le risque de l’ouverture à la concurrence du marché des
jeux, effective depuis juin 2010, en opportunité. Nous avons accepté que le
PMU, sous la direction de son président directeur général, Philippe GERMOND,
diversifie son offre. Désormais, aux cotés des paris hippiques qui restent sa
principale activité, le PMU est légitime à proposer aux internautes des paris
sportifs et du poker, c'est-à-dire la totalité de la gamme de jeux d’argent autorisée
sur Internet. Si ce choix courageux a pu susciter des réserves, c’est
aujourd’hui sans conteste un choix gagnant. En 2011, un an après l’ouverture à
la concurrence des jeux en ligne, le site du PMU conforte sa place de 1er site
de paris hippiques en France. Sur les six premiers mois de cette année, les
enjeux collectés sur Internet ont augmenté de 64 % pour atteindre 640 millions
d’euros. PMu.fr figure dans le top trois des sites de paris sportifs avec une
part de marché d’environ 18%. Et il continue de se développer sur le poker en
ligne où il représente déjà 5% du marché. Il convient néanmoins de rester
vigilant afin que l’attractivité des paris hippiques perdure face à la
concurrence, toujours très présente, des paris sportifs et du poker. Nous avons
tous ensemble un autre motif de satisfaction en ce qui concerne le PMU. Tandis
que les plus optimistes n’anticipaient qu’une progression de plus de 1% des
mises en 2011, le chiffre d’affaires des paris hippiques, tous opérateurs
confondus, progresse de 4% depuis le début de l’année. Je veux souligner que
cette performance est le résultat des efforts de vous tous, ici présents. Vous
avez soutenu une politique défensive mise en place au prix d’une augmentation
considérable de l’offre qui s’est traduite par une densification des réunions
dites PHH, que nous renommerons «Réunions Premium » dés l’année prochaine.
Cette densification du calendrier des courses, au rythme de 10 % par an les
trois dernières années, a toutefois ses limites. C’est pourquoi, afin d’alléger
les contraintes demandées aux socioprofessionnels, nous avons dans le même
temps fortement augmenté l’offre de courses étrangères. Elle a été multipliée
par six en l’espace de trois ans. La demande des parieurs a parfaitement
répondu à l’ensemble de cette offre plus abondante. Cette densification des
courses n’a pu être obtenue qu’avec les efforts considérables des propriétaires
et des entraineurs, et grâce à la mobilisation des bénévoles que vous êtes. Je
tiens une nouvelle fois à saluer l’extraordinaire travail des 6.000 bénévoles
qui oeuvrent chaque année sur l’ensemble de nos hippodromes et participent à la
vie de notre Institution avec toujours autant de passion et de dévouement et
sans qui rien ne serait possible. C’est pourquoi, en tant que président de
France Galop, je suis particulièrement fier d’accueillir, dans le cadre du
partenariat avec le Cheval Français, cette journée des bénévoles qui nous
permettra de recevoir aujourd’hui à Longchamp 1500 d’entre vous venus de toute
la France. C’est pour moi l’occasion de réaffirmer solennellement mon
attachement au système associatif et au bénévolat qui en est l’essence même,
bénévolat sans lequel le développement des courses en France et la
densification des réunions ne pourrait exister. Pour atteindre les objectifs
ambitieux que nous nous étions fixés, vous n’avez pas hésité à chambouler vos
habitudes, ce qui a rendu votre charge de travail plus difficile au quotidien.
Cette densification a pu avoir un impact à la marge sur la situation financière
de certaines sociétés de courses. Ces dernières restent toutefois assurées de
leur équilibre financier ultime grâce aux mécanismes de péréquation mis en
place au sein de l’Institution. Dans les
faits, ce renforcement de la décentralisation a créé une situation nouvelle
dont il convient de tirer les conséquences dans les relations entre les grandes
sociétés de courses régionales, les sociétés mères et les socioprofessionnels.
En tant que président de la Fédération, je serai particulièrement attentif à ce
que les échanges avec les bénévoles que vous êtes soient à la fois renouvelés
et plus fréquents afin de réfléchir à une meilleure adéquation du programme des
courses avec les contraintes de notre activité. Je salue l’initiative du
Premier Ministre qui a missionné Daniel AUGEREAU pour étudier les adaptations
qui se révéleraient nécessaires dans l’organisation de l’Institution des
Courses suite à l’ouverture à la concurrence et à l’évolution du secteur des
jeux d’argent en ligne. Cette initiative est le témoin de l’intérêt qu’il porte
à la filière hippique qui a pour pierre angulaire le modèle associatif. Il
conviendra toutefois de procéder à d’éventuels aménagements jugés pertinents
afin de ne pas remettre en cause un dispositif considéré, dans le monde entier,
comme étant l’un, voire même le plus, performant du genre. Seul le dialogue
permettra ainsi de comprendre et de remédier au paradoxe d’une activité
florissante des paris hippiques alors même que la situation économique de
nombreux professionnels du monde hippique est notoirement précaire et
alarmante, notamment dans le Galop plus exposé aux soubresauts internationaux.
En tant que président de France Galop, si je suis reconduit dans mes
responsabilités, je m’engage à mettre en place un conseil économique et social
qui sera chargé à la fois d’analyser les déséquilibres économiques de la
filière, et de proposer les solutions pour y remédier. Cette nouvelle instance,
véritable forum de dialogue permanent sur le programme des courses, permettra
de renforcer la prise en compte des préoccupations économiques et sociales des
professionnels et d’assurer le suivi des mesures prises en faveur des
différents acteurs de la filière. Si nous nous sommes imposé cette politique
offensive de densification du calendrier, c’est uniquement pour nous donner les
moyens d’une politique volontariste de progression des allocations destinées à
toute la filière professionnelle. Cette politique de croissance constante des
allocations s’est traduite pour le galop, par une hausse de 8,5% des encouragements
en trois ans, à comparer à une inflation de 3,5% sur la période. Nous ne
pouvons que nous réjouir de ces progressions continues. Elles distinguent, de
loin, la filière hippique française de tous ses voisins européens. Il est
nécessaire de poursuivre cet effort dans les années à venir en continuant
d’augmenter les allocations aussi longtemps que les ressources générées par le
PMu et les autres opérateurs de paris hippiques nous le permettront. Il
convient en outre d’être particulièrement attentifs, au delà de l’amélioration
constante du retour global à la filière, à la correction des déséquilibres
financiers que peut générer la densification accélérée du calendrier des
courses ces dernières années.
• Pour
les sociétés de courses tout d’abord, à l’avenir, les Sociétés Mères et la FNCF
devront pouvoir fournir à l’ensemble des sociétés de province, des repères plus
précis sur l’évolution de leur activité et de leurs ressources prévisibles, à
savoir par exemple le nombre de leurs réunions PHH ou les perspectives de
revalorisation des subventions. Cette transparence accrue est, à l’évidence,
nécessaire pour faciliter la gestion des grandes sociétés de courses, dont
certaines ont été sensiblement impactées par la densification du calendrier.
Par
ailleurs, de nouvelles subventions sont venues vous soutenir, telles que celle
pour les stalles de départ instaurées en 2008. Année après année, les
subventions pour frais d’organisation ont été fortement revalorisées, la prise
en charge des techniciens a été améliorée, les aides pour l’entretien des
pistes en herbes, les épreuves de qualification, les parcours d’obstacles ont,
elles aussi, été augmentées. De même, les subventions pour compenser la baisse
des enjeux PMH ont été maintenues. Enfin, le Fonds Commun des courses a permis
de maintenir les équilibres et d’assurer la solidarité entre l’ensemble des
Sociétés des courses, jouant pleinement son rôle d’outil de mutualisation et de
redistribution des ressources. Ce fonds bénéficie d’un budget de 25 millions d’euros
par an, soit 75 millions d’euros sur trois ans, alloués par le Trot et le
Galop.
• Pour
les professionnels ensuite, j’entends dire que depuis que j’ai pris la
présidence de France Galop, il y aurait eu un décrochage entre les allocations
distribuées à Paris et celles distribuées dans les régions, en particulier pour
les courses plates. Cette affirmation n’est pas exacte car elle ne tient pas
compte de la surprime propriétaires que nous distribuons en plus des
allocations, et qui a été très favorable aux courses régionales. Les chiffres
intégrant cette prime aux propriétaires montrent, au contraire, une grande
stabilité dans la répartition :
En 2004
54,5 % distribué à Paris
45,5 %
distribué en régions
En 2011
55 % distribué à Paris
45 %
distribué en régions
S’il y a
un petit écart, il n’est pas significatif. Sur cette question des allocations,
je souhaite, si je suis réélu comme président de France Galop, proposer un plan
de rééquilibrage sur 4 ans, pour qu’une course d’un même niveau (A/B/C/D/E/F)
soit dotée d’un même nominal et d’un même montant quel que soit le lieu où elle
se coure, à Paris ou en régions. Chacun doit bien être conscient que seule
compte la réussite globale de l’Institution. Dans un contexte économique
durablement morose, nous devons être, plus que jamais unis pour relever les
prochains défis. Deux axes doivent mobiliser notre réflexion. Le premier
concerne la recherche de nouveaux leviers de croissance au delà d’une
densification du calendrier qui approche de son terme. Dans ce cadre, Trot et
Galop, étroitement coordonnés, doivent continuer à prospecter le marché
européen et contribuer à redévelopper les courses hippiques chez nos
partenaires et voisins immédiat qui nous le demande. Au-delà de la Belgique, de
la Suisse, l’Allemagne par exemple doit constituer pour nous un marché cible
prioritaire. Nous avons tout à gagner à prendre des paris sur les courses
étrangères et à réveiller les filières hippiques en Europe. Nous bénéficierons
ainsi à terme de l’engouement retrouvé, par les parieurs de ces pays, pour les
courses hippiques, ce qui constitue de nouvelles opportunités pour les courses
françaises. Dans le même temps, il conviendrait de laisser la porte ouverte au
PMU pour se développer à l’international par l’acquisition de toute structure
lui permettant de se développer. Le second axe de réflexion concerne
l’évolution de notre environnement règlementaire et législatif à l’occasion du
réexamen de la loi sur l’ouverture du marché des jeux. La filière hippique
reste ouverte à des évolutions répondant à l’intérêt général, mais totalement
opposée à celles directement dictées par l’intérêt particulier. A ce titre,
nous ne sommes pas hostiles à une évolution de l’assiette de prélèvements qui
basculerait des mises vers le produit brut des jeux. A la condition, bien sur,
que le taux de prélèvement appliqué respecte l’intérêt financier et l’équilibre
de notre filière. Encore, conviendrait-il, avant de remettre en cause notre
propre règlement fiscal, d’obtenir enfin de la Commission européenne la validation
de la taxe affectée, qui constitue le juste retour financier à la filière et la
contrepartie de notre acceptation de l’ouverture à la concurrence du marché des
jeux en ligne. Face à ces nombreux défis, vous pouvez compter sur ma
mobilisation et sur celle de Dominique de BELLAIGUE pour réaffirmer très
clairement aux pouvoirs publics et aux parlementaires la nécessité impérieuse
de préserver les grands équilibres vitaux de notre filière.
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