Vente de yearlings : le pouvoir d’attraction de l’europe

Autres informations / 26.10.2011

Vente de yearlings : le pouvoir d’attraction de l’europe

Les

principales ventes de yearlings en Europe et aux États-Unis sont maintenant

derrière nous. L’heure des bilans est donc venue. Aussi bien à Deauville, au

mois d’août, qu’à Keeneland, en septembre, et enfin à Tattersalls, lors du book

1, les indicateurs objectifs ont progressé, malgré la crainte que le contexte

économique n’affecte le marché. La première explication de ce phénomène peut

être trouvée dans le fait que le nombre de yearlings catalogués ait diminué de

façon significative. Lors des principales ventes organisées en Europe et aux

États-Unis, 8.755 yearlings sont passés sur le ring, soit une baisse de 14 %

par rapport à 2009, alors que le prix moyen a progressé de 11 % sur le même

intervalle. Ce facteur a été particulièrement important à Keeneland (où le book

2 est passé de quatre à trois jours de vente) et Newmarket, où le nombre de

lots catalogués baissait de 26 % par rapport à l’an dernier, mais moins à

Deauville, où le catalogue était sensiblement le même, en quantité, que l’an

dernier, et même un peu plus fourni. Les incroyables résultats de Tattersalls

book 1 tendent à prouver que les difficultés économiques ne touchent pas les

plus gros acheteurs. Ceux-là ont été particulièrement actifs à Tattersalls, où

les prix se sont envolés en raison d’une bagarre entre étalonniers, à savoir

les Maktoum contre Coolmore. Les premiers ont acheté neuf des dix-sept produits

de New Approach vendus lors du book 1 de "Tatts", neuf des dix-neuf

"Cape Cross", neuf des dix-neuf "Teofilo", quatre des six

"Dubawi", quatre des dix "Raven’s Pass", sept des onze

"Shamardal", sept des dix-huit "Invincible Spirit" et six

des sept "Authorized". Ils ont donc acheté cinquante-cinq yearlings

sur les cent-sept vendus issus d’étalons estampillés "Maktoum", en

totalité ou en partie. En comparaison, Coolmore a acheté six des dix produits

de Montjeu vendus lors du book 1 mais seulement un "Galileo", sur les

dix-neuf qui sont passés sur le marché. L’incontestable étalon de tête n’a

clairement besoin d’aucun soutien…En plus de ces habituels intervenants, les

ventes de yearlings ont vu, cette année particulièrement, l’arrivée de nouveaux

acheteurs en provenance de la péninsule arabe, mais aussi de l’Asie et de

l’Australie. Ces derniers ont permis à Arqana d’enregistrer un top price à 1.700.000

€. Et ces nouveaux investisseurs sont majoritairement intervenus en Europe.

Pour notre confrère Bill Oppenheim du TDN, c’est le pouvoir d’attraction de

Newmarket et de Deauville qui explique cette préférence. En effet, Keeneland

peut paraître obscur à des nouveaux venus, au contraire de Deauville ou

Newmarket. Mais surtout, les meilleurs étalons au monde sont à présent en

Europe. Si, il y a vingt ans, les meilleurs sires étaient pour les trois quarts

stationnés aux États-Unis, le rapport de force s’est rééquilibré, et on peut

même dire que l’Europe a pris l’avantage. Le meilleur endroit pour acheter les

plus beaux pedigrees est donc l’Europe. Mais le facteur le plus important de la

réussite d’une vente reste la qualité du catalogue. Sans bons chevaux, pas de

beaux prix. Les hausses enregistrées par Tattersalls lors du book 1

(progression de 43 % du prix moyen par rapport à 2010) s’expliquent avant tout

par la qualité des animaux présentés. Newmarket a bénéficié de l’inscription à

son catalogue des meilleurs yearlings, aussi bien au niveau du pedigree que du

modèle. Cette donnée, conjuguée aux autres facteurs précédemment évoqués,

explique l’envolée des indicateurs.