Pourquoi, une fois de plus, les coqs gaulois se sont fait plumer au coin du bois par ces coquins d’anglais…

Autres informations / 20.11.2011

Pourquoi, une fois de plus, les coqs gaulois se sont fait plumer au coin du bois par ces coquins d’anglais…

Américain et Gentoo méritaient tous les deux de

décrocher le Cartier Award du meilleur stayer de l’année. Pourtant, c’est Rite

of Passage qui a été élu. Étrange, isn’t it ? Malheureusement, non… Mardi soir,

rite of Passage (Giant’s

Causeway) a été élu Cartier Champion Stayer. Vainqueur de l’Ascot Gold Cup

(Gr1), le pensionnaire de Dermot Weld méritait-il ce titre ? Au regard des

exploits des Français américain (Dynaformer)

et gentoo (Loup Solitaire), la

réponse est non. Car Rite of Passage a seulement gagné une course en plat. La

plus belle pour stayers, certes, mais il est difficile de le qualifier de champion

stayer sur la foi de cette seule performance. Lauréat de cinq de six sorties en

2010, Américain a prouvé qu’il était de la trempe des grands stayers en allant

battre les meilleurs Australiens chez eux, 

dans  le  Melbourne Cup (Gr1). Il réalise donc une

prouesse du niveau de vintage crop (Rousillon), champion stayer en 1993 devant

drum taps (Dixieland Band), gagnant du Gold Cup cette année-là. Quant à Gentoo,

il a bouclé le rare doublé "Cadran"/"Royal-Oak", que seul Westerner (Danehill) avait réussi en

2003 et 2004 – depuis que le "Cadran" se court en fin d’année. Et, en

2004, Westerner avait été élu champion stayer par le jury des Cartier Awards,

devant le vainqueur du Gold Cup, Papineau

(Singspiel).

LA PRIME AU GOLD CUP,

MÊME DANS UNE MAUVAISE ÉDITION

On peut reprocher à Gentoo, cheval venu des handicaps,

de n’avoir pas battu un cheval de Gr1 dans le Prix du Cadran. Son dauphin, Winter dream (Act One), n’a pas gagné

sa Listed ensuite. Cela étant, si le niveau des grandes courses pour stayers en

fin de saison diminue, c’est notamment parce que beaucoup de spécialistes sont

achetés pour aller courir le Melbourne Cup. Et puis si, d’un côté, on peut

reprocher à Gentoo le niveau de l’opposition qu’il a affrontée dans le

"Cadran" et le "Royal-Oak", il en est de même pour Rite of

Passage. Depuis les retraites de Yeats (Sadler’s

Wells) et geordieland (Johann

Quatz), il n’y a plus de grands stayers en Angleterre et en Irlande. Et les

adversaires qu’a dominés Rite of Passage dans le Gold Cup étaient moyens et peu

confirmés sur longues distances. Son dauphin, age of aquarius (Galileo), disputait sa première course de grand

fond et n’a pu être évalué ensuite, car accidenté dans le Goodwood Cup. Une

fois de plus, on constate que gagner le Gold Cup d’Ascot ou bien le courir est

une condition quasi essentielle pour être sacré champion stayer. Depuis double trigger (Ela Mana Mou) en 1995,

tous les lauréats du Cartier Award de meilleur stayer ont couru et bien couru

dans cette épreuve mythique (voir tableau).

LA RÉGULARITÉ D’AMÉRICAIN

N’A PAS PAYÉ

Hormis sa reprise de contact

dans le Prix La Moskowa (L), Américain a gagné toutes ses courses. Sa

régularité a été ponctuée par un succès historique dans le Melbourne Cup. Il

est également évident que, s’il était resté en France en cette fin de saison,

il aurait constitué un adversaire de taille pour Gentoo dans le

"Cadran" et le "Royal-Oak". Cheval de grande classe,

Américain est certainement le meilleur stayer entraîné en Europe en ce moment.

Et il aura l’occa- sion de prouver prochainement qu’il n’est pas seulement bon

dans cette catégorie, puisque son entourage envisage de grandes épreuves sur

2.400m avec lui, à commencer par le Hong Kong Vase (Gr1). Américain a tout

prouvé cette année dans sa catégorie au contraire de Rite of Passage, cheval

d’une seule course.