
Autres informations / 07.01.2012
Une interview exceptionnelle du president du pmu, philippe germond : « j’aborde 2012 avec prudence, mais aussi avec l’espoir et la volonte d’assurer une croissance. »
Le PMU a
connu, en 2011, une nouvelle année de croissance. Et le pari hippique se porte
très bien – mieux même que le sportif ou le poker. Il a encore beaucoup
progressé, aussi bien sur Internet que 2012 sera l’année de la défense de ce
chiffre d’affaires record (supérieur à dix milliards d’euros), où des poches de
croissance sont encore disponibles, aussi bien sur l’hippisme (notamment avec
le nouveau pari du PMU, le Pick 5) que sur le sportif (grâce à l’effet « Euro
de football »).
JOUR DE
GALOP. – L’ANNEE 2011 EST UNE ANNEE RECORD AU PMU. COMMENT L’EXPLIQUEZ-VOUS ?
Philippe
Germond. – Effectivement, c’est une année qui nous apporte beaucoup de
satisfaction, puisque les paris hippiques ont crû de 4,5 %. Si j’ajoute les
activités de diversification– paris sportifs et poker – le PMU enregistre une
croissance supérieure à 7 %. Le produit brut des paris, qui est le vrai revenu,
la marge que nous générons après avoir payé nos parieurs, a lui-même progressé
de 5 %. Donc, oui, 2011 a été une très bonne année.
Y A-T-IL
UNE RAISON PARTICULIERE A CELA ?
Non, les
raisons en sont multiples. Mon premier constat, c’est que la diversification
sur les paris sportifs et le poker fonctionne bien. Comparons les taux de
croissance dans les périodes comparables, c’est-à-dire à partir du 9 juin pour
les paris sportifs et du 3 juillet pour le poker : leur croissance est
respectivement de 34 % et de 30 % au PMU, avec des gains significatifs de parts
de marché. Sur les paris hippiques, le chiffre est également excellent : + 4,5
%. Il s’explique tout d’abord par l’augmentation de l’offre du nombre de
courses. Mais elle ne fait pas tout. Selon moi, il ne faut lui attribuer
qu’entre 0,5 % et 1 % sur les 4,5 % de croissance globale. Deuxièmement, nous
avions dit que 2011 serait l’année du hippique et que nous ferions beaucoup
d’actions, que nous bougerions très vite et que nous surprendrions le marché.
Nous l’avons fait !
APRES
UNE ANNEE 2010 QUI ETAIT PLUTOT CELLE DE LA DIVERSIFICATION…
Qui
était précisément celle de la diversification. Une année au cours de laquelle
nous avions connu une croissance faible, mais 2010 était une année post-crise,
il ne faut pas l’oublier. Quels sont les facteurs de la croissance en 2011 ?
D’abord l’extension des paris Multi-2sur4 à toutes les courses d’au moins
quatorze partants a été un facteur d’accélération. La Tirelire, qui est montée
jusqu’à dix millions d’euros, a été un facteur positif. Le Quinté+ événementiel
d’au moins cinq millions d’euros chaque 13 du mois a très bien marché puisque
l’on constate 10 % de croissance additionnelle par rapport à la tendance
traditionnelle des jours précédents, lorsque cette Tirelire événementielle est
organisée. Je pense aussi au succès de la campagne de publicité que nous avons
lancée, avec un budget en augmentation de 40 % des moyens consacrés à
l’hippisme en 2011 par rapport à 2010. Je crois aussi que nous commençons à
recueillir les fruits de toutes les actions de diversification et de changement
d’image du PMU enclenchées à partir du second semestre 2010.
EST-CE
LIE A VOTRE ENTREE DANS DES SECTEURS QUI VOUS ETAIENT JUSQU’ALORS INCONNUS,
COMME LE SPORTIF OU LE
POKER ?
Nous
avons créé la surprise avec la diversification, comme nous avons créé la
surprise avec notre campagne de publicité. Grâce à cela, une frange de clientèle,
qui n’était peut-être pas cliente des paris hippiques au départ, a changé sa
vision du PMU et est venue vers le pari hippique. Je vais vous citer deux
chiffres : la moyenne d’âge des parieurs hippiques sur pmu.fr a baissé de neuf
ans en dix-huit mois. La clientèle hippique s’est donc fortement rajeunie. Et
le second élément, c’est que lorsque vous regardez les nouveaux comptes ouverts
par des parieurs qui démarrent chez pmu.fr avec le pari sportif, dans les
quatre-vingt-dix jours qui suivent 34 % d’entre eux jouent sur les courses.
Donc, il y a bien un effet retour positif dans l’intérêt des paris hippiques.
POURTANT,
LE TAUX DE CROISSANCE DU SPORTIF ET DU POKER SONT SUPERIEURS A CEUX DE
L’HIPPISME AU PMU, MEME S’IL EST VRAI QU’ON NE PARLE PAS DU TOUT DES MEMES
NIVEAUX DE CHIFFRE D’AFFAIRES…
Regardez
le marché dans son ensemble, et pas seulement le PMU. Que constatez-vous ? En
2011, le marché des paris sportifs sur Internet a baissé de 20 % par rapport à
2010, le Poker est stable, alors que les paris hippiques ont progressé de 20 %
! Il y a un vrai engouement autour des paris hippiques.
LES
PARIS SPORTIFS N’ONT PAS PROVOQUE LE BOOM ATTENDU. MAIS Y CROYEZ-VOUS TOUJOURS
SUR LE MOYEN ET LE LONG TERME ?
Pour le
PMU, cela se passe plutôt bien puisque, dans un marché du pari sportif en
baisse de 20 %, le PMU a progressé de 34 %. Cela nous permet d’ailleurs
d’occuper la troisième place du secteur, avec 20 % du marché des paris sportifs
en France. En dix-huit mois, c’est une très belle performance. Et notre part de
marché continue progressivement de croître, ce qui nous donne l’espoir de
devenir n° 2 à terme, disons d’ici deux ans. Effectivement, le marché est plus
faible que prévu. Je table sur une croissance du marché des paris sportifs
probablement à deux chiffres en 2012 par rapport à 2011, pour une simple
raison, c’est qu’il y a l’Euro de football. On sait que cela va dynamiser le
marché. Mais ce marché reste deux fois inférieur à ce qui avait été prévu
initialement. Par ailleurs, ce que je peux affirmer, c’est qu’il n’y a pas eu
de basculement de l’hippique vers le sportif.
PENSEZ-VOUS
QUE CE SERA TOUJOURS LE CAS, QUE LES COURSES DEFENDRONT TOUJOURS AUSSI BIEN
LEUR PRE CARRE ?
Oui, je
pense que l’hippisme a une vraie capacité à poursuivre sa croissance. Pour
cela, il y a un certain nombre de conditions. La première, c’est que le PMU
continue à être très actif, très mobile, innovant. Nous l’avons démontré, par
exemple avec nos applications iPhone et iPad, deux innovations au service de
nos clients. Deuxièmement, ce qui me semble absolument capital, c’est que nous
puissions élargir notre cible clients et, pour cela, progressivement, sans
déstabiliser nos clients historiques auprès desquels nous avons un devoir de
fidélité, nous devons faire évoluer l’image des courses. Nous y passons
beaucoup de temps au sein du PMU, mais c’est surtout un travail commun de tous
les acteurs de l’Institution des courses, des opérateurs et de la filière.
CONSIDEREZ-VOUS,
AUJOURD’HUI, QUE L’OUVERTURE DU MARCHE DES PARIS VOUS A ETE PROFITABLE ?
Ma
conclusion, c’est que la concurrence est toujours positive pour le produit
lui-même. Finalement, le bilan que l’on peut faire de l’ouverture ou plutôt de
la légalisation des paris sur Internet, c’est que la menace a été transformée
en opportunité et le marché des paris hippiques aura dépassé cette année le
milliard d’euros alors que le marché des paris sportifs est probablement autour
de six cents millions d’euros. Donc, bilan positif pour les paris hippiques.
COMMENT
VA LE RESEAU EN DUR, ET QUELLES SONT LES NOUVEAUTES POUR L’ANNEE 2012 ?
Il va
bien. Et cela fait partie de mes grandes satisfactions en 2011. Lorsque
j’annonce du 4,5 % de croissance des paris hippiques, cela correspond à 20 % de
croissance sur Internet, mais aussi à une croissance du réseau physique de 3,3
%. C’est une très belle performance. Et nous restons attachés, nous PMU, même
si nous parlons beaucoup d’Internet, au déploiement du réseau physique. Parce
que cela fait partie des valeurs du PMU, de la convivialité, du rôle presque
social du PMU de mise en relation des parieurs. En 2011, nous avons fini
l’année avec un réseau de 11 200 points de vente, ce qui veut dire un
accroissement net de 500 points de vente. En 2011, 500 points de vente ont
fermé et nous en avons ouvert 1 000, ce qui montre bien notre engagement
vis-à-vis du réseau physique.
2012,
DANS LE RESEAU, CE SONT AUSSI DES ACTIONS SYMBOLIQUES, COMME LA CREATION DES «
PMU CITY ». QUEL EST LE CONCEPT ?
Nous
allons, avec prudence, continuer à augmenter le nombre de points de vente en
France. Pourquoi avec prudence ? Parce que nous n’avons pas vocation à
cannibaliser ou à pénaliser les points de vente existants, qui font un
remarquable travail. Nous souhaitons simplement compléter notre dispositif là
où nous manquons de points de vente. C’est typiquement ce que nous avons
constaté dans la presqu’île de Lyon, où le prix de l’immobilier a très
fortement augmenté, entraînant la disparition quasiment totale des points de
vente PMU. Beaucoup de gens passent tous les jours en face de la mairie de
Lyon, place des Terreaux, dans la presqu’île : c’est pourquoi nous avons eu
l’idée d’ouvrir notre propre point de vente, de tester un nouveau concept, un
nouveau design. C’est une vitrine pour le PMU sur la place de la Mairie de Lyon.
Nous avons pris un fonds de commerce en propre – quatre-vingts mètres carrés,
avec un design très lumineux – et cet établissement donne une nouvelle image du
PMU, il montre une vraie évolution.
CE
CONCEPT VA-T-IL SE DEVELOPPER AU NIVEAU NATIONAL ?
Un deuxième
point de vente va ouvrir à Marseille, pour les mêmes raisons. Dans le quartier
du Prado, les prix ont beaucoup augmenté, il n’y a quasiment plus de points de
vente. Le besoin de proximité des clients se faisait sentir. Ensuite, nous
ferons une pause. Nous regarderons comment cela fonctionne, se développe. Et si
le bilan est très positif, nous l’étendrons peut-être à quelques points de
vente additionnels mais, encore une fois, la vocation n’est pas d’avoir des
centaines de points de vente de ce type. Juste quelques établissements là où
nous aurons détecté, dans le centre des très grandes villes, un déficit de
points de vente.
QUELLES
SONT LES PERSPECTIVES DE CHIFFRE D’AFFAIRES EN 2012 AU PMU ? ON PARLE BEAUCOUP
DE LA CRISE FINANCIERE INTERNATIONALE. PENSEZ-VOUS QU’ELLE VA IMPACTER NOTRE
ACTIVITE ?
J’aborde
cette nouvelle année avec beaucoup de prudence. Parce que le PMU, comme
beaucoup d’entreprises et de secteurs d’activité en France, ne sait pas
exactement ce qui va se passer en 2012. Nous partons du principe qu’il y aura
de la croissance sur les paris hippiques et nous ferons tout pour cela, ainsi
que sur les paris sportifs et le poker. Annoncer exactement le niveau de
croissance… à ce stade, j’ai beaucoup de mal à le faire. Car je ne sais pas ce
qui va se passer au niveau de l’Euro, je ne sais pas ce qui va se passer au
niveau de la politique budgétaire de l’État, je ne sais pas ce qui va se passer
au niveau du taux de chômage.
ON DIT
SOUVENT QUE LA CRISE PROFITE AUX OPERATEURS DE JEUX D’ARGENT. EST-CE TOUJOURS
VRAI ?
Lorsque
je regarde l’historique du PMU sur quinze ou vingt ans, le chiffre d’affaires
de notre entreprise peut être impacté par le taux de chômage. S’il y avait une
très forte augmentation du chômage, cela aurait certainement un effet négatif
sur notre activité. Donc j’aborde cette année avec beaucoup de prudence, avec
l’espoir et la volonté d’assurer une croissance puisque notre rôle est bien le
financement de la filière hippique. Pour garantir ce financement, j’ai souhaité
que nous soyons très prudents au niveau de nos charges. Nous avons donc
clairement décidé de geler nos charges en 2012 par rapport à 2011. C’est un
effort volontariste que nous faisons parce que la visibilité sur 2012 n’est pas
suffisante, du moins en ce début d’année.
EST-CE A
DIRE QUE VOUS ETES INQUIET ?
Non, je
ne suis pas inquiet. Il y a des incertitudes. Dans ces conditions, la
responsabilité d’un chef d’entreprise, c’est de regarder les différentes
hypothèses et de s’adapter en temps réel en prenant un certain nombre de
précautions. C’est que nous avons fait en prévoyant des plans d’adaptation.
S’il devait y avoir une crise majeure, nous saurions nous adapter. Si,
finalement, la crise économique s’estompe et le chômage n’augmente pas, nous
saurons appuyer sur l’accélérateur, dans l’intérêt du développement des paris
hippiques.
FRANCE
GALOP A ELU BERTRAND BELINGUIER A SA PRESIDENCE EN DECEMBRE 2011. QUELLE EST
VOTRE REACTION PERSONNELLE, PUISQUE VOUS-MEME LUI AVEZ SUCCEDE A LA TETE DU PMU
?
En tant
que Président du PMU, j’ai bien sûr un devoir de neutralité lors des élections
au sein des sociétés-mères. Et je m’y suis tenu. Aujourd’hui, je peux vous
répondre et vous dire que Bertrand Bélinguier est un passionné de courses
hippiques depuis très longtemps, qui a la double expérience de France Galop –
dont il a été notamment Vice-Président– et du PMU – qu’il a présidé pendant
douze ans. Donc une vraie connaissance de notre métier et je trouve que c’est
un gros « plus ».
2012 :
PRUDENCE ET DETERMINATION
« Je ne
suis pas inquiet pour 2012. Simplement, il y a des incertitudes. (…)Nous
partons du principe qu’il y aura de la croissance sur les paris hippiques et
nous ferons tout pour cela, ainsi que sur les paris sportifs et le poker. »
Pour garantir le financement de la filière hippique, j’ai souhaité que nous
soyons très prudents au niveau de nos charges, qui seront gelées en 2012. »
LES
PARIS HIPPIQUES SONT CEUX QUI PROGRESSENT LE PLUS
« Sur
Internet, les paris sportifs ont baissé de 20 % en 2011, le poker est stable et
les paris hippiques croissent de 20 % ! Il y a un vrai engouement autour des
paris hippiques. »
RAJEUNISSEMENT
DE LA CLIENTELE
« La
moyenne d’âge des parieurs hippiques sur pmu.fr a baissé de neuf ans en
dix-huit mois. »
TRANSFERTS
HIPPIQUE/SPORTIF : OUI…MAIS VERS L’HIPPISME !
« Il n’y
a pas eu de basculement de l’hippique vers le sportif. (…) Et parmi les
parieurs qui ouvrent des comptes sur pmu.fr pour jouer sur le sport, 34 % se
mettent à miser sur les courses dans les quatre-vingt-dix jours qui suivent. »
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