
Autres informations / 04.04.2012
Alain de kermadec tranche dans le debat sur la cravache
L’avis
du président du conseil juridictionnel* était très attendu. Le voici. Une
nouvelle exclusivité JDG.
JOUR DE
GALOP. – QUE PENSEZ-VOUS DE CE DEBAT SUR LA CRAVACHE ?
Alain de
Kermadec. – À titre personnel, j’ai été ravi de l’initiative d’Alain de Royer
Dupré. Qu’un entraîneur de cette stature, avec en prime une réelle compétence
internationale, et une vraie connaissance de l’élevage, puisse prendre une
position aussi claire sur ce sujet m’a paru une excellente chose. J’ai été
frappé également par la qualité des intervenants, et la qualité de leurs
échanges, sans esprit polémique et excommunication. Il m’a semblé qu’un certain
consensus se dégageait en faveur d’une réduction drastique du nombre de coups
de cravache.
POURRIEZ-VOUS
RAPPELER LES REGLES ACTUELLES ?
La
réglementation prévoit un nombre maximum de huit coups de cravache, et des
sanctions progressives en fonction des récidives. Les commissaires peuvent
également sanctionner un jockey pour acte de brutalité, même si le nombre de
coups n’atteint pas huit.
DE QUAND
DATENT CES REGLES ?
En fait,
nous avons ramené en 2005 le nombre de coups maximum à huit. Cette amélioration
a été due au travail de Jean-Pierre Colombu, à l’époque Premier commissaire, et
Robert Fournier-Sarlovèze, actuel Premier commissaire. Ils ont trouvé des
interlocuteurs attentifs au sein de l’association des Jockeys, ce qui a permis
d’avancer sur ce sujet dans un climat de confiance.
CELA
VEUT-IL DIRE QUE CES REGLES ONT ETE ACCEPTEES ?
Lors de
leur mise en place, elles ont fait réagir certains jockeys et certains
journalistes… Mais ce sont aujourd’hui des règles admises et respectées par les
jockeys. La meilleure preuve en est la diminution du nombre des sanctions. Par
ailleurs, une nouvelle cravache a été adoptée depuis le 1er juillet 2010 : plus
souple et avec plus de mousse, elle est donc beaucoup moins dure à l’usage pour
le cheval.
COMBIEN
DE TEMPS SERA, SELON VOUS, NECESSAIRE POUR FAIRE EVOLUER LA REGLE ACTUELLE ?
Je me
souviens que votre confrère Gilles Barbarin avait déjà fait une proposition de
cet ordre en 2010, lors d’une réunion commissaires/journalistes. Quelque temps
après, lors d’une réunion de la commission du code, j’avais fait un tour de
table, et un quasi-consensus s’était dégagé en faveur de la reconnaissance d’un
principe d’utilisation de la cravache à des fins exclusivement directionnelles.
À cette occasion, la commission du code retenait également le principe d’une
période transitoire (et sans doute longue) de trois coups à cinq coups maximum.
Ce sujet a été abordé au Comité suivant, sans réactions particulières. Mais de
violentes oppositions dans les mois qui ont suivi m’ont amené à reporter la
discussion de cette évolution. VOUS AVEZ PREFERE RENONCER POUR EVITER DES
PROBLEMES?
Il faut
que les règles nouvelles soient autant que possibles claires et comprises pour
pouvoir être acceptées. Cela justifie un travail d’explication, et de
concertation, d’échanges avec les différentes parties : je ne considère jamais
cela comme du temps perdu. Passer en force n’est pas forcément efficace. C’est
là aussi que le fait d’avoir ouvert vos colonnes à ce débat, en rebondissant
sur la proposition d’Alain de Royer Dupré, se révèle extrêmement utile.
QUELLES
SONT LES REGLES INTERNATIONALES EN MATIERE DE CRAVACHE ?
Le
comité d’harmonisation de la Fédération internationale joue un rôle important.
L’article 11bis de l’accord international, adopté en 2010, définit d’ailleurs
des standards minima quant à l’utilisation de la cravache. L’objectif est que
les différents pays adhérents s’engagent dans la bonne voie, mais rien
n’empêche que certains pays puissent vouloir aller plus vite, et plus loin.
Bien sûr, il nous faut travailler avec nos amis anglais et irlandais, et au
minimum nous tenir mutuellement informés de nos projets.
QUELLE
POURRAIT ETRE LA PROCHAINE ETAPE ?
Je
proposerai aux commissaires de France Galop de discuter de cette question, et
ils se prononceront sur l’opportunité de lancer un projet de modification de la
règle actuelle, et aussi sur l’ampleur de l’évolution. Il est peut-être
possible aujourd’hui d’envisager une nouvelle réduction du nombre de coups de
cravache. C’est dans tous les cas un sujet qui réclame une concertation avec
les différentes parties. Si un projet voit le jour, il sera alors présenté à la
commission du code, et si tout se passe bien, ce sera alors le Comité qui aura
à adopter cette évolution. Avec une mise en place qui permette aux jockeys de
s’adapter à cette nouvelle règle. Mais laissons le temps au temps !
* Le
conseil juridictionnel est un des trois « conseils » de France Galop, avec
celui du plat et celui de l’obstacle.
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