
Autres informations / 23.05.2012
Alain de chitray : « la victoire de teejay flying n’est pas un coup d’eclat »
À 22
ans, Alain de Chitray est l’étoile montante des jockeys d’obstacle. Il a
remporté dimanche à Auteuil le premier Gr1 de sa carrière, en enlevant le Prix
Ferdinand Dufaure (Gr1). Nous sommes allés à sa rencontre pour connaître un peu
mieux le jeune homme.
J.D.G. –
DIMANCHE, DES LARMES DE BONHEUR COULAIENT SUR VOTRE VISAGE. QUARANTE-HUIT
HEURES APRES VOTRE SUCCES DANS LE PRIX FERDINAND DUFAURE (GR1) REALISEZ-VOUS CE
QU’IL VOUS EST ARRIVE ?
Alain de
Chitray. – Une fois le poteau franchi, je n’avais pas du tout réalisé ce qu’il s’était
passé. Mais quand nous sommes revenus au rond de présentation, la ferveur du
public, les applaudissements, le monde… Là j’ai compris que nous avions réussi
quelque chose de fort. Je ne suis toutefois pas encore bien conscient de ce que
cette victoire va changer pour moi. Il y a très peu de Grs1 dans l’année et
j’en ai gagné un, ça suffit pour me rendre très heureux.
AVANT LA
COURSE, IL ETAIT DIFFICILE D’IMAGINER SAINT PALOIS BATTU. AVIEZ-VOUS MIS UNE
TACTIQUE AU POINT AVEC VOTRE ENTRAINEUR POUR METTRE A MAL LE CHAMPION?
Thomas
Trapenard m’avait donné ses ordres, mais nous n’avions pas élaboré de plan
particulier. À dire vrai, je ne devais pas prendre la course à mon compte. Je
devais monter mon cheval dans le sillage des leaders et venir au dernier
moment. Mais Teejay Flying en a fait un peu trop dès le départ et je me suis
retrouvé devant. Il m’avait déjà fait ça en haies et s’était bien détendu devant.
Là encore, il était bien posé. Je dois avouer que pendant un temps j’ai eu très
peur de faire une "connerie". Je me suis dit que je risquais ma place
au sein de l’écurie, mais, dans le dernier virage, j’ai vraiment cru en mes
chances.
PENSIEZ-VOUS
AVOIR UNE CHANCE DE REMPORTER VOTRE PREMIER GR1 DIMANCHE?
Teejay
Flying venait de débuter en steeple-chase. Il a fait ses premiers pas sur les gros
obstacles en passant le parcours extérieur. C’était déjà osé et il s’est très
bien comporté. Nous avions fini deuxièmes, tout près d’Ulyssia Royale
(Poliglote) et j’auraidû gagner ce jour-là. Sa performance était bonne et lui
donnait le droit de participer au Gr1, avec une bonne marge de progression. Je
devais le monter pour une place et le cheval en a décidé autrement. Ceci dit,
Michel Jaunon, le premier garçon de l’écurie, travaille le cheval tous les
matins et il m’avait confié qu’il était au top et qu’il pouvait l’emporter. Contrairement
à Saint Palois, nous nous présentions sans aucune pression, c’était plus simple
à gérer. Dorénavant on nous attendra au tournant. Le cheval a montré qu’il
était très bon car il s’est imposé à la manière des forts. Il a fait subir la
course à ses adversaires, ça n’est pas un coup d’éclat.
DIMANCHE
A ETE UNE JOURNEE MAGNIFIQUE POUR VOUS PUISQUE VOUS AVEZ AUSSI REMPORTE UNE
LISTED RACE AVEC PIERROT BAY…
Faire un
coup de deux le jour du "Grand Steeple" et qui plus est remporter un
Gr1 et une Listed, ça n’est pas donné à tout le monde. Il y a bien eu Sylvain
Dehez l’année dernière, qui avait réussi à enlever les deux plus belles
épreuves de la réunion. Mais ce que j’ai obtenu dimanche, c’est déjà
merveilleux et inespéré. Les chevaux de l’écurie sont en grande forme en ce
moment, alors j’étais assez confiant. Je regrette simplement d’avoir obtenu la
victoire avec Pierrot Bay après enquête. Le cheval n’avait pas besoin de cet
incident pour s’imposer. C’est une victoire sur tapis vert qui enlève un peu de
saveur. Je suis un compétiteur et j’aime gagner à la loyale.
COMMENT
ETES-VOUS ARRIVE DANS LE MONDE DES COURSES ?
Je suis
originaire de Château-Gontier en Mayenne, une région très ancrée dans les
courses de chevaux, tant au trot qu’au galop. Mon père a toujours été passionné
par les courses et un jour il a acheté une jument de chasse. Il en a quand même
fait une poulinière car elle avait un papier de trotteur et il en est sorti le
miracle Dryade des Bois, qui a gagné le Prix d’Amérique (Gr1) à Vincennes en
1998. Mon père m’emmenait sur tous les hippodromes et dès que j’ai eu 14 ans,
je passais mes week-ends et mes vacances chez Étienne Leenders, qui m’a appris
ce qu’étaient les courses. La passion est née en Mayenne et s’est poursuivie à
Gouvieux, à l’Afasec, pendant deux ans. J’ai ensuite fait mon apprentissage
chez Henri-Alex Pantall, où je suis aussi resté deux années. Les problèmes de
poids se sont imposés à moi, alors je suis entré au service de Jehan Bertran de
Balanda, à Maisons-Laffitte. Après un an chez lui, j’ai intégré l’équipe de
Thomas Trapenard qui revenait au métier. Il devait tout reprendre à zéro et avait
peu de chevaux au début, d'ailleurs, la plupart étaient à lui. Il m’a fait
monter, m’a beaucoup appris et j’ai gagné ma première course en 2008 avec
matchd’Ouilly. Pendant deux ans je suis resté à son service, puis je suis
devenu free-lance pendant un an. Au départ j’avais dans l’idée de rentrer au
service de Guillaume Macaire, mais il n’avait plus de place. Je suis resté à
Maisons-Laffitte chez Carlos Lerner. Il m’a permis de monter ailleurs alors
j’ai remonté pour Thomas Trapenard, pour Marie-Lætitia Mortier…
C’EST
D’AILLEURS AVEC UN DES PENSIONNAIRES DE MARIE-LÆTITIA MORTIER QUE VOUS AVEZ
REMPORTE VOTRE PREMIER QUINTE PLUS…
Avec
Diamant de Beaufai. J’ai monté mes premières courses événement avec ce cheval,
il m’a permis de franchir un cap. Le meeting d’été de Clairefontaine m’a aussi
aidé dans ma progression. J’avais encore une décharge à ce moment-là et j’ai
gagné vingt-neuf courses de juillet à décembre, ça s’est enchaîné très vite.
Grâce aux meetings de Cagnes-sur-Mer et Pau, j’ai perdu ma décharge très
rapidement à la reprise des courses parisiennes. J’ai de la chance car la
transition s’est bien passée. J’ai continué de monter des bons chevaux et j’ai
réintégré l’écurie de Thomas Trapenard, dont l’effectif avait considérablement
évolué.
QUE
PEUT-ON VOUS SOUHAITER DESORMAIS ?
Que tout
cela continue, simplement. J’ai eu de la chance jusqu’ici. La chance d’avoir du
monde derrière moi, un soutien indéfectible. C’est beaucoup plus facile
d’avancer quand on est bien entouré.
LES
MOMENTS CLEFS DE SA CARRIERE
5
décembre 2008
1re
victoire en obstacle avec Match d’Ouilly
14
novembre 2010
1re
victoire dans un Quinté + avec Diamant de Beaufai
1er mars
2011
35e
victoire et perte de décharge avec Turfina d’Oudairies
20 mai
2012
1re
victoire de Gr1 avec Teejay Flying
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